Tout comme Vladimir Akimenkov, tout comme le Suisse Marco Weber et les autres militants de Greenpeace, des milliers de personnes sont détenues en Russie seulement pour avoir exprimé leur désaccord avec la politique toujours plus répressive des autorités. Jamais depuis la fin de l’Union soviétique les libertés n’ont été autant piétinées.
Plusieurs lois qui portent atteinte aux droits fondamentaux ont été promulguées depuis la réélection de Vladimir Poutine en mars 2012 : la loi sur les rassemblements publics, qui vise à décourager la tenue d’événements politiques et qui a entraîné l’interdiction ou la dispersion violente de manifestations ; la loi sur les « agents étrangers », qui a permis de fermer plusieurs organisations locales de droits humains ou de limiter drastiquement leurs activités ; la loi sur l’interdiction de la « propagande homosexuelle », qui légitime indirectement les actes de violence homophobes en Russie ; ou encore la loi sur le « blasphème », en réaction à l’action du groupe féministe punk Pussy Riot dans une église orthodoxe.
C’est dans cette Russie de plus en plus autoritaire que vont se dérouler en février prochain les Jeux olympiques d’hiver, à Sotchi. Comme lors des Jeux de Pékin, on peut parier que la répression va encore augmenter jusqu’à la cérémonie de clôture, histoire de faire taire toutes les voix discordantes.
Paradoxalement, c’est aussi le moment idéal pour faire pression sur les autorités russes et exiger un certain nombre de changements. Elles n’ont jamais été aussi soucieuses de leur image à l’étranger. En témoignent les propos de Vladimir Poutine à la suite de la polémique sur l’éventuel boycott des Jeux par des athlètes homosexuels, en guise de protestation contre les discriminations dont les gays et lesbiennes russes font l’objet : il s’est empressé de déclarer les Jeux olympiques de Sotchi montreront le respect de la Russie pour l'égalité et la diversité.
Prenons-le au mot. Les gouvernements et le Comité international olympique ne doivent pas se taire face aux violations des droits humains qui se produisent quotidiennement en Russie. C’est pourquoi Amnesty International mène campagne pour que la flamme de la torche olympique serve à mettre en lumière les violations et ne devienne pas un écran de fumée bien commode pour Poutine.