Les États-Unis ont exécuté dix personnes durant les quatre premiers mois de 2017, alors qu’elles en avaient exécuté vingt sur toute l’année 2016. Malgré ce sursaut, le nombre d’exécutions dans ce pays est en baisse constante ces dernières décennies: il était deux fois plus élevé en 2007, et trois fois plus élevé en 1997. Le débat sur les méthodes de mises à mort et la difficulté à trouver des produits pour l’injection létale ont aussi contribué à ralentir le cycle des exécutions.
Cependant, certains composants utilisés pour l’application de la peine de mort proviennent certainement d’entreprises pharmaceutiques suisses! Celles-ci se défendent en disant qu’elles ne les vendent pas dans cet objectif et que ces produits ont été acquis et revendus par un intermédiaire. Heureusement, le Parlement suisse a adopté une motion en 2013 qui vise à interdire l’exportation de produits médicaux utilisés pour l’exécution d’êtres humains.
Le chef du Département fédéral des affaires étrangères, Didier Burkhalter, a fait de la lutte contre la peine de mort son cheval de bataille. Notre diplomatie a parfois obtenu des succès notables. En s’engageant contre l’exécution de mineurs en Iran, elle a par exemple contribué plusieurs fois à sauver des vies.
La peine de mort appartient au passé: le nombre d’exécutions est en baisse partout dans le monde. Les États qui maintiennent ce châtiment sont devenus minoritaires. Aujourd’hui, plus de deux tiers des pays du monde sont abolitionnistes, en droit ou dans la pratique. Mais un État continue à exécuter des milliers de personnes: la Chine. Et comme les données sur ce châtiment y sont classées secret d’État, il est impossible de savoir combien d’individus ont été exécutés. Quant à l'Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Pakistan, ils sont à eux seuls responsables de 87% de toutes les exécutions mondiales.
Si le nombre d’exécutions baisse, les condamnations à mort, elles, sont en hausse. Toutefois, la tendance à l’abolition totale est bien là. La pression sur les États contre ce châtiment cruel et inhumain a porté ses fruits. L’opinion publique américaine est elle aussi d’ores et déjà en majorité favorable à l’abolition. La peine capitale pourrait bientôt avoir dépassé sa date de péremption et vivre ses dernières heures.