Il faut dire que cela risque de faire tache: la Suisse livrerait d’une main des armes à des pays en guerre civile et de l’autre financerait des programmes humanitaires pour sauver des vies dans ces mêmes pays… Quelle hypocrisie !
Le Contrôle fédéral des finances vient en plus de critiquer sévèrement la façon dont la loi est contournée par notre industrie, souvent avec la bénédiction du Secrétariat d’Etat à l’économie. Proportionnellement, le nombre de refus d’autorisations reste faible et les entreprises d’armement utilisent par ailleurs des mécanismes sophistiqués via leurs filiales à l’étranger pour contourner les rares refus.
Le Conseil fédéral ferait mieux de contrôler plus strictement l’application actuelle de la loi plutôt que de vouloir encore l’assouplir. La Suisse n’a rien à gagner à autoriser quelques millions supplémentaires d’exportation d’armes. Nous avons par contre beaucoup à perdre, bien davantage que notre réputation: les guerres produisent leur lot de blessés, de destructions et de réfugiés, qui coûtent bien plus cher que ces gains à court terme.
Débat sur les exportations d’armes le mercredi 3 octobre à 19h, à l’Auditoire du Muséum d’histoire naturelle à Neuchâtel, avec Raphaël Comte, Laurent Götschel et Manon Schick. Entrée libre. En savoir plus.