Le Conseil fédéral vient de le décider: la Suisse n’accordera pas de pavillon au navire pour lui permettre de reprendre son travail de sauvetage en mer. Une décision complètement déconnectée de la réalité, qui témoigne d’un mépris certain pour la vie des migrants et pour les 36'000 personnes en Suisse qui avaient signé la pétition réclamant un pavillon suisse pour l’Aquarius.
Nos autorités se cachent derrière la nécessité d’une solution coordonnée avec les autres pays européens. Il faut bien sûr négocier et trouver une approche coordonnée, mais dans l’attente, il est urgent d’agir et de permettre aux opérations de sauvetage de redémarrer.
L’Aquarius a déjà secouru près de 30 000 personnes depuis deux ans et demi. Obstruer son travail expose des milliers de personnes au risque de mourir en mer. Ces morts ne sont pas accidentelles, elles ne sont pas inévitables. Elles sont le résultat d’une volonté délibérée des gouvernements européens de laisser mourir des migrants pour dissuader les autres de venir en Europe.
Face à cette politique migratoire de plus en plus immorale et en porte-à-faux avec les valeurs européennes de respect des droits humains, la société civile ne baissera pas les bras. Nous continuerons à nous mobiliser pour la solidarité et le respect de la vie humaine.