Manon Schick.
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Les droits des femmes sont donc des droits humains. Une phrase qui pendant longtemps était loin d’être une évidence, même au sein des organisations qui s’engageaient pour la défense des droits… de l’homme.
Les femmes n’étaient en effet historiquement pas inclues dans les droits de l’homme. Les auteurs de la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, lors de la Révolution française en 1789, ne reconnaissaient des droits qu’aux hommes. Et la Suisse a pu se présenter durant près de 700 ans comme la plus vieille démocratie au monde, sans pourtant que les femmes y aient le droit de vote.
La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, certes, promet à tous les êtres humains qu’ils devraient pouvoir jouir de leurs droits sans discrimination. Mais dans la pratique, la séparation entre les espaces «public» et «privé» a empêché durant des décennies les femmes de réaliser leurs droits. En effet, les violations des droits humains des femmes se produisent surtout dans l’espace privé, mais la responsabilité des États se cantonnait à l’espace public.
C’est seulement dans les années 1980 qu’a commencé une discussion internationale sérieuse sur la responsabilité des Etats quant aux violations commises par des personnes privées. Et c’est après la Conférence mondiale de Vienne sur les droits humains en 1993 que les obligations de combattre la violence à l’égard des femmes ont été expressément traduites dans les conventions internationales.
Aujourd’hui, les organisations de défense des droits fondamentaux dénoncent largement les violences qui frappent spécifiquement les femmes: mutilations génitales féminines, lois discriminatoires qui les traitent comme des citoyennes de second ordre, violence domestique ou violences sexuelles, etc. La liste des violations des droits des femmes est dramatiquement longue, et on trouve des exemples partout sur cette planète.
En Suisse aussi, l’égalité est encore loin d’être réalisée, et les violences contre les femmes sont très répandues, comme l’a montré le récent sondage réalisé par Amnesty International sur le viol: une femme sur dix déclare avoir subi des rapports sexuels contre sa volonté. Il faut une prise de conscience au sein de la population et de nos autorités. L’État peut et doit agir pour protéger les droits des femmes. Soyons nombreuses et nombreux à le rappeler le 14 juin!