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Arabie saoudite – Action lettre → Une audience est prévue pour Manahel Al-Otaibi, militante des droits des femmes emprisonnée
Après un mois de détention au secret, Manahel al Otaibi a contacté ses proches le 1er septembre 2024. Elle leur a indiqué qu’elle avait été de nouveau placée à l’isolement et violemment battue par des codétenues et des gardiens de prison. Le 9 janvier 2024, le Tribunal pénal spécial, juridiction saoudienne tristement célèbre, a condamné cette professeure de fitness et militante des droits des femmes âgée de 30 ans à 11 années d’emprisonnement pour des «infractions liées au terrorisme» à l’issue d’un procès tenu en secret. -
Afghanistan – Action lettre Un journaliste condamné à deux ans de prison pour «propagande»
Hamid Farhadi, journaliste travaillant pour un journal indépendant qui poursuit ses activités en exil, a été arrêté par des membres du ministère de l’Intérieur du régime taliban le 3 septembre 2024. Il a été condamné à deux années d’emprisonnement le 19 septembre sans avoir eu accès à une assistance juridique. Le tribunal l’accusait d’avoir diffusé de la propagande au moyen de ses articles traitant de la situation des femmes et des filles dans le pays. Le 28 mars 2025, sans explication ni préavis, Hamid Farhadi a été transféré de la prison de Pul-e Charkhi à la prison tristement célèbre de Bagram. Sa famille est autorisée à lui rendre visite seulement une fois par mois, pendant 30 minutes. Il doit être remis en liberté immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits fondamentaux. -
Venezuela – Action lettre Les défenseur·e·s pris pour cible, situation de plus en plus critique
Depuis le 9 mai, date à laquelle il a été vu pour la dernière fois à Caracas, on ignore où se trouve Eduardo Torres, défenseur des droits humains connu. Son arrestation et sa disparition forcée s’inscrivent dans le cadre d’une intensification des attaques contre les ONG et la société civile, notamment par le biais de lois répressives et de campagnes de diffamation. Les défenseur·e·s Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas et Kennedy Tejeda se trouvent toujours en détention. Nous demandons à Nicolás Maduro de mettre fin à la pratique des disparitions, de veiller à ce que tous les défenseur·e·s et toutes les personnes soumises à une détention arbitraire pour des raisons politiques soient immédiatement libérés et, pendant leur détention, de respecter leur droit à la vie, à l’intégrité, à l’accès aux membres de leur famille et aux garanties d’un procès équitable. -
Arabie saoudite – Action lettre Un dignitaire religieux emprisonné à tort victime de torture
Le dignitaire religieux emprisonné Sheikh Salman Alodah (aussi: Salman al-Odah) est détenu à l’isolement depuis sept ans, soit toute la durée de sa détention, ce qui s’apparente à de la torture et à d’autres formes de mauvais traitements en vertu du droit international. Son état de santé se détériore et il a perdu la moitié de son audition et de sa vision. Salman Alodah a été arrêté sans mandat le 7 septembre 2017, quelques heures après avoir posté un tweet priant pour l’«harmonie des cœurs» lors d’un bras de fer diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar. À l’issue d’un procès qui s’est déroulé en secret devant le Tribunal pénal spécial en 2018, il a été inculpé de 37 chefs d’accusation, notamment d’avoir soutenu les manifestations du Printemps arabe et appelé à la libération de prisonniers en Arabie saoudite sur les réseaux sociaux. Le ministère public a requis la peine de mort à son encontre. Salman Alodah est injustement incarcéré et les autorités saoudiennes doivent le libérer immédiatement et sans condition. -
Bulgarie – Action lettre Des familles roms laissées sans toit après des expulsions
Environ 200 personnes roms se sont retrouvées sans abri à Sofia à la suite de la démolition de leurs logements par les autorités locales, qui n’ont pas respecté les garanties d’une procédure légale, ne les ont pas prévenues suffisamment à l’avance et n’ont pas cherché de solutions de relogement, en violation directe d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Aujourd’hui privées de toit et d’accès à l’eau, à l’électricité et à d’autres services essentiels, les familles concernées, qui comprennent des enfants, des personnes âgées, des personnes enceintes et des personnes en situation de handicap, vivent dans des conditions extrêmement précaires. Amnesty International considère que ces expulsions, effectuées en l’absence de garanties procédurales et ayant entraîné une privation de logement pour la plupart des personnes touchées, constituent des expulsions forcées, une pratique interdite au regard des obligations internationales et régionales de la Bulgarie en matière de droits humains. L’organisation appelle les autorités bulgares à fournir à toutes les familles concernées une solution de relogement adaptée, des soins médicaux et un accompagnement social. -
Azerbaïdjan – Action lettre Tofig Yagublu, prisonnier d’opinion, en danger de mort
La vie de Tofig Yagublu, opposant politique de premier plan injustement emprisonné en Azerbaïdjan, serait en grand danger. Selon son avocat, son état de santé s’est gravement dégradé en raison de la grève de la faim qu’il observe toujours et de l’absence de soins médicaux dont il aurait besoin. Ses proches craignent que, après des années de persécution, de détention arbitraire et de mauvais traitements, son état ne deviennent vite irréversible. Tofig Yagublu doit être libéré immédiatement et sans condition, et l’accès à des soins médicaux adaptés prodigués par des praticiens indépendants doit lui être accordé de toute urgence. -
Cuba – Action lettre Réincarcération de dirigeants de l’opposition cubaine
Le 29 avril 2025, José Daniel Ferrer et Félix Navarro, dirigeants de l’opposition cubaine et prisonniers d’opinion ont été réincarcérés dans des conditions peu claires et arbitraires. Tous deux avaient bénéficié d’une libération conditionnelle en janvier 2025, à la suite de négociations entre le Vatican et le gouvernement des États-Unis. José Daniel Ferrer continue à être victime de disparition forcée et est maintenu en détention au secret, sans accès à sa famille ni à un avocat. Nous demandons aux autorités cubaines de les libérer immédiatement et sans condition, et de cesser d’utiliser la libération conditionnelle comme moyen de contrôle de la liberté d’expression. -
Éthiopie – Action lettre Halte aux expulsions forcées massives en Éthiopie
Des milliers de personnes ont été expulsées de chez elles en Éthiopie pour les besoins du Projet de développement des corridors dans la capitale, Addis-Abeba, ainsi que dans 58 autres villes et centres urbains du pays. Bien que les expulsions forcées soient une violation manifeste des droits fondamentaux, des habitant·e·s ont été expulsés sans avoir été consultés en bonne et due forme, ni prévenus suffisamment à l’avance, ni indemnisés sous aucune forme – contrairement aux protections prévues par le droit international relatif aux droits humains. Les autorités éthiopiennes doivent cesser immédiatement les expulsions forcées, suspendre ce projet et procéder à un examen indépendant du respect des normes internationales relatives aux droits humains par le gouvernement, notamment celles concernant le droit à un logement convenable. -
Kirghizstan – Action lettre Rita Karasartova, éminente défenseure des droits humains, à nouveau en détention
Rita Karasartova, défenseure des droits humains et spécialiste en gouvernance civique au Kirghizistan, a été arrêtée le 14 avril 2025 lorsque des membres des forces de l’ordre ont effectué une descente à son domicile à Bichkek. Elle est désormais inculpée au titre de l’article 287-3 du Code pénal d’incitation à l’agitation sociale, accusation qu'elle nie. Le 17 avril, un tribunal a prolongé sa détention provisoire jusqu’au 12 mai. L’audience, qui s’est tenue pendant la nuit, a été marquée par de graves violations de la procédure. Lors de l’audience suivante le 30 mai, le placement de Rita Karasartova dans le centre de détention provisoire a été prolongé jusqu’au 12 juin. -
Tanzanie – Action lettre Le président d’un parti d’opposition doit être libéré
Le 9 avril, Tundu Lissu, le président du CHADEMA (principal parti d’opposition du pays), a été arrêté par la police tanzanienne après avoir organisé un rassemblement politique dans la ville de Mbinga, dans le sud-ouest de la Tanzanie. Il a ensuite été transféré à Dar es Salaam, à plus de 1’000 kilomètres de là, par la route, pendant la nuit. La police a fait un usage excessif de la force, notamment en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant feu en l’air pour disperser ses partisan·e·s qui s’étaient approchés lors de l’arrestation. Elle l’a accusé de trahison, une infraction excluant toute possibilité de libération sous caution et passible de la peine de mort, et il a également été inculpé de deux autres infractions au titre des lois nationales relatives à la cybercriminalité. Les autorités tanzaniennes doivent mettre fin à la répression des dirigeant·e·s de l’opposition et libérer immédiatement Tundu Lissu, qui est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains. -
Tunisie – Action lettre Des défenseurs des droits humains injustement détenus
Début mai 2024, les autorités tunisiennes ont arrêté les défenseurs des droits des réfugiés Mustapha Djemali et Abderrazak Krimi, du Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une organisation locale réputée travaillant en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et ont ordonné leur placement en détention provisoire dans le cadre d’une campagne de répression plus large visant les organisations qui soutiennent les personnes réfugiées et migrantes. Les autorités les ont interrogés uniquement en raison de leur travail légitime de défense des droits des réfugié·e·s et des demandeurs et demandeuses d’asile. Les autorités tunisiennes doivent immédiatement les libérer, abandonner toutes les charges retenues contre eux et veiller à ce que les défenseur·e·s des droits humains puissent travailler dans un environnement sûr et favorable, sans subir de représailles. -
Arabie saoudite – Action lettre L’audience d’un ressortissant britannique détenu se tiendra prochainement
Les autorités saoudiennes ont arrêté le ressortissant britannique Ahmed al Doush, un analyste d’affaires sénior de la Bank of America, le 31 août 2024, à l’aéroport international King Khalid de Riyad. Il allait rentrer au Royaume-Uni, où il réside, après s’être rendu en Arabie saoudite avec son épouse et ses enfants. Amnesty International a appris que sa prochaine audience se tiendrait le 4 mai 2025 et qu’une décision pourrait être rendue lors de celle-ci. Les accusations portées contre lui semblent être liées à des publications sur les réseaux sociaux et à son association présumée avec un opposant saoudien en exil, avec qui il n’a aucun lien, si ce n’est qu’il connaît son fils. Il a été victime de plusieurs violations de ses droits à un procès équitable. Les autorités saoudiennes doivent immédiatement libérer Ahmed al Doush et lui permettre de rentrer au Royaume-Uni. -
Venezuela – Action lettre Libérez les personnes détenues arbitrairement
Selon l’ONG vénézuélienne Foro Penal, environ 900 personnes sont maintenues en détention arbitraire au Venezuela pour des raisons politiques. Nombre de ces personnes sont soumises à la torture et à d’autres mauvais traitements, à des disparitions forcées et à des privations arbitraires de liberté, ainsi qu’à l’absence systématique de garanties d’un procès équitable, à des détentions au secret prolongées et à la privation de soins médicaux. Nous demandons à Nicolás Maduro de libérer toutes les personnes détenues arbitrairement et, tant qu’elles se trouveront en détention, de protéger leur vie et leur intégrité, notamment en garantissant des visites de leur famille et une défense de leur choix, ainsi que des conditions de détention dignes. -
Égypte – Action lettre Il faut relâcher des membres de la minorité ahmadie
Entre les 8 et 14 mars 2025, les autorités égyptiennes ont arrêté de manière arbitraire au moins quatre adeptes de la religion ahmadie de la paix et de la lumière, au seul motif qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit à la liberté de religion. Après des périodes de disparition forcée, les autorités ont traduit trois membres de cette minorité religieuse, Hussein Mohammed Al Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid et Hazem Saied Abdel Moatamed, devant le service du procureur général de la sûreté de l'État. Des procureurs ont ordonné leur détention dans l’attente des résultats d’enquêtes sur des charges d’«appartenance à un groupe établi en violation du droit et de la Constitution», et les ont privés d’accès à un avocat de leur choix. Les autorités égyptiennes doivent libérer immédiatement et sans condition tous les Ahmadi·e·s arbitrairement placés en détention, et cesser de prendre pour cible les minorités religieuses qui n’épousent pas les convictions religieuses autorisées par l’État. -
Salvador – Action lettre Risque de torture pour un militant
Fidel Zavala, porte-parole de l’Unidad de Defensa de Derechos Humanos y Comunitarios (UNIDEHC), détenu depuis février 2025, a été transféré à la prison de Mariona le 2 avril 2025. Il est détenu actuellement par des gardiens qu’il avait précédemment dénoncés en raison des actes de torture et autres mauvais traitements qu’ils avaient infligés à des personnes en détention, ce qui met sa vie et son intégrité personnelle dans une situation de danger imminent. Fidel Zavala a été placé en détention à la suite d’une opération menée par les autorités, qui a donné lieu notamment à une perquisition au siège de l’UNIDEHC et à l’arrestation de plus de 20 responsables communautaires. Nous engageons les autorités du Salvador à garantir l’intégrité physique et psychologique de Fidel Zavala et de tous les responsables communautaires concernés, ainsi que leur droit à un procès équitable. -
Singapour – Action lettre Une procédure d'appel pourrait empêcher l'exécution
L’audience d’appel concernant Pannir Selvam Pranthaman est fixée au 7 mai. Il a bénéficié d’un sursis 11 heures avant son exécution le 19 février, après que la Cour d'appel a accédé à sa requête au sujet d’une demande de réexamen de l'affaire. Si son appel est rejeté, Pannir Selvam Pranthaman risquera pour la troisième fois d’être exécuté de manière imminente. Ce ressortissant malaisien a été déclaré coupable en 2017 d’avoir importé 51,48 grammes de diamorphine (héroïne) à Singapour. Le juge de première instance a conclu qu’il n’avait fait que transporter la drogue, mais l’a condamné à la peine de mort appliquée à titre obligatoire, le ministère public ne lui ayant pas délivré de certificat d’assistance substantielle. Les exécutions à Singapour se poursuivent à un rythme très inquiétant: 12 hommes ont été pendus depuis le mois d’octobre 2024. Nous demandons au gouvernement de Singapour de commuer la peine de mort prononcée contre Pannir Selvam Pranthaman et d’instaurer immédiatement un moratoire officiel sur toutes les exécutions à titre de première mesure vers l’abolition de la peine capitale. -
Côte d'Ivoire – Action lettre / Action temporairement suspendue Un syndicaliste condamné à deux ans de prison ferme
Ghislain Duggary Assy est le secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des enseignants pour la dynamique de la dignité. Il a été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril par des hommes cagoulés à son domicile, après qu’une coalition de syndicats d’enseignants a lancé un appel à la grève pour les 3 et 4 avril dans le but de réclamer, entre autres, une revalorisation de primes trimestrielles. Il a été interrogé la même nuit à la préfecture de police, en l’absence d’un avocat. Le 4 avril, Ghislain Duggary Assy a été accusé d’avoir organisé cette action collective de fonctionnaires en dehors du cadre légal prescrit et d’avoir «entravé le fonctionnement du service public», puis a été condamné à deux ans de prison ferme le 8 avril. Il doit être libéré immédiatement et sans condition. -
États-Unis – Action lettre Dans le Tennessee, la première exécution depuis 2020 est imminente
Oscar Smith doit être exécuté au Tennessee le 22 mai 2025. Cet homme a été déclaré coupable en 1990 du meurtre commis en 1989 de l’épouse dont il était séparé et des deux fils adolescents de celle-ci. Âgé de 40 ans quand il a été condamné à mort le 26 juillet 1990, il en a désormais 74. Une experte médicolégale, s’appuyant sur des techniques modernes d'empreintes latentes, a remis en cause des éléments de preuve qui, selon le ministère public, étaient cruciales dans ce dossier. Les écarts de conduite de certains jurés et les informations erronées ont violé les droits d'Oscar Smith à un procès équitable en matière de prononcé du jugement. Le gouverneur du Tennessee doit commuer sans délai sa condamnation à mort. -
États-Unis – Action lettre Cessez de révoquer les visas d’étudiant·e·x·s étrangers
Le 8 mars, les services d’immigration des États-Unis ont illégalement arrêté et arbitrairement placé en détention Mahmoud Khalil, en raison de son rôle dans les manifestations étudiantes à l’université de Columbia. Les autorités ont révoqué son statut de résident permanent en vertu d’une loi rarement utilisée, et ont entamé une procédure d’expulsion contre lui. On sait qu’au moins neuf autres étudiant·e·x·s ont été pris pour cible de la même manière en raison de leurs actions de protestation ou de leur discours. Pour des centaines d’autres dont le visa a été annulé, les diverses justifications avancées étaient sommaires. Nous demandons aux autorités américaines de mettre un terme aux annulations de visas et du statut de résident d’étudiant·e·x·s, qu’elles soient en représailles ou injustifiées, et de respecter leurs droits à la liberté d’expression, à la liberté de réunion pacifique, à une procédure régulière et à l’absence de discrimination. -
République Dominicaine – Action lettre Les politiques migratoires racistes doivent cesser
Plus de 180'000 personnes ont été expulsées vers Haïti au cours des six derniers mois en vertu d’une politique migratoire renforcée qui est raciste. Malgré la grave situation sécuritaire et humanitaire qui règne en Haïti, les expulsions collectives se font sans évaluation suffisamment individualisée des cas. Le 6 avril, le gouvernement a annoncé 15 nouvelles mesures visant à limiter encore plus l’immigration. Certaines de ces mesures créent de nouveaux obstacles pour l’accès des personnes migrantes aux services publics, notamment de santé. Nous appelons les autorités dominicaines à cesser immédiatement les expulsions collectives et à annuler les politiques discriminatoires.
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