Actions urgentes
-
Turquie – Action lettre Il faut autoriser la tenue des marches des fiertés
En Turquie, les marches des Fiertés sont une nouvelle fois menacées. Depuis des années, les gouvernorats décrètent des interdictions illégales à l’encontre des marches des Fiertés et la police fait usage d'une force injustifiée pour disperser les participant·e·s pacifiques. Depuis 2015, les autorités invoquent régulièrement la Loi sur les réunions et les manifestations (Loi n° 2911) et les pouvoirs conférés au titre de la Loi sur l’administration des provinces (Loi n° 5442) pour justifier ces interdictions, qui entrent en contradiction avec les obligations de la Turquie en matière de droits humains. Cette année, cela doit changer. Les autorités doivent cesser d’imposer des restrictions illégales aux marches des Fiertés et s’acquitter de leur obligation légale afin de permettre et protéger les rassemblements pacifiques, au lieu de les réprimer. -
Libye – Action lettre Un député victime de disparition forcée depuis plus d’un an
Un membre de la Chambre des représentants (le Parlement libyen), Ibrahim al Dersi, a «disparu» depuis le 16 mai 2024 après avoir assisté à un défilé organisé par les Forces armées arabes libyennes (FAAL), groupe autoproclamé de Benghazi, une ville sous leur autorité effective. On ignore toujours ce qu'il est advenu de lui et où il se trouve. Début mai 2025, des vidéos inquiétantes ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant Ibrahim al Dersi torse nu, dans un espace confiné, faiblement éclairé, avec des murs en béton; il avait des marques visibles de torture et une lourde chaîne en métal munie d’un gros cadenas attachée autour du cou. Les autorités des FAAL doivent veiller à ce que les informations concernant le sort réservé à Ibrahim al Dersi et le lieu où il se trouve soient divulguées sans délai. Toutes les personnes soupçonnées d’être impliquées dans sa disparition et les actes de torture qui lui ont été infligés, y compris les responsables de haut rang et les commandants, doivent être jugées dans le cadre de procès équitables. -
Égypte – Action lettre terminée / Good News Un manifestant libéré après trois ans de détention
Le 27 août 2024, le manifestant égyptien Mahmoud Hussein, surnommé «le détenu au T-shirt», a été libéré après avoir purgé sa peine injuste de trois ans d’emprisonnement. Il avait été condamné uniquement pour avoir porté un T-shirt dénonçant la torture par le slogan «Nation sans torture». -
Tunisie – Action lettre Condamnations en masse de militant·e·s de l’opposition
Le 19 avril 2025, le tribunal de première instance de Tunis a condamné 37 personnes, dont des figures de l’opposition politique, des avocat·e·s, des militant·e·s et des défenseur·e·s des droits humains, à de lourdes peines, allant de quatre à 74 ans d’emprisonnement, à l’issue d’un simulacre de procès. Ces personnes ont été déclarées coupables de complot contre la sûreté de l’État et d’infractions liées au terrorisme, sur la base d’accusations sans fondement découlant de leurs réunions pour organiser des actions d’opposition politique, ainsi que de rencontres avec des ressortissant·e·s étrangers, notamment des diplomates. Leur procès a été entaché de violations du droit à un procès équitable et à une procédure régulière. Les autorités tunisiennes doivent annuler le verdict et les peines injustes prononcés dans l’«affaire du complot» et libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues dans le cadre de cette affaire uniquement parce qu’elles ont exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. -
Turquie – Action lettre Il faut ouvrir la place Galatasaray aux manifestant·e·s
Le 14 mars 2025, 45 personnes - dont des proches de victimes de disparitions forcées en Turquie - qui étaient poursuivies depuis 2021 en vertu de la Loi relatives aux réunions et aux manifestations (loi n° 2911), ont été acquittées de l’accusation de «participation à des réunions et à des marches illégales sans armes et de refus de se disperser malgré les avertissements». Les poursuites, largement considérées comme infondées et injustes, visaient des personnes arrêtées en août 2018 alors qu’elles se rassemblaient pacifiquement sur la place Galatasaray pour marquer la 700e semaine de leur rassemblement. La décision du tribunal fait suite à deux arrêts distincts rendus par la Cour constitutionnelle en 2022 et 2023, qui ont tous deux conclu que les droits des requérant·e·s à la liberté de réunion pacifique avaient été bafoués. Il est désormais temps de rouvrir complètement la place Galatasaray et de permettre aux «Mères du samedi» et aux personnes qui les soutiennent de reprendre leurs veillées pacifiques hebdomadaires sans ingérence illégale. -
États-Unis (Oklahoma) – Action lettre Un état prévoit l’exécution d’un prisonnier auparavant détenu par la justice fédérale
John Hanson doit être exécuté en Oklahoma le 12 juin 2025 pour le meurtre d’une femme, commis lors d’une série de délits et de crimes auxquels lui et un autre homme se sont livrés en 1999. Des éléments indiquant que son coaccusé, reconnu coupable d’un second meurtre, avait avoué avoir tiré sur cette femme ont conduit une juge à ordonner un nouveau procès pour John Hanson, mais sa décision a été annulée. Avant d’être jugé par des tribunaux d’État, John Hanson avait été condamné à la réclusion à perpétuité par la justice fédérale et était détenu dans une prison fédérale. Nous appelons le gouverneur à empêcher son exécution et à œuvrer en faveur de la commutation de sa peine. -
Venezuela – Action lettre Les détentions et les attaques visant des défenseur·e·s des droits humains doivent cesser
Après avoir caché le sort d’Eduardo Torres et le lieu où il se trouvait depuis le 9 mai, de hauts responsables vénézuéliens ont confirmé sa détention le 13 mai et révélé qu’il était incarcéré dans la tristement célèbre prison d’El Helicoide, à Caracas. D’autres défenseur·e·s des droits humains sont également détenus dans cette prison, notamment Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas et Kennedy Tejeda. Ces détentions et les crimes de droit international qui y sont liés s’inscrivent dans une attaque généralisée visant l’espace civique et les personnes qui défendent les droits humains. Nous appelons le président Nicolás Maduro à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et à garantir le respect de leurs droit à la vie, à l’intégrité physique et à un procès équitable. -
Tunisie – Action lettre Des défenseur·e·s des droits humains sont détenus arbitrairement
Au début du mois de mai 2024, les autorités tunisiennes ont arrêté de manière arbitraire Sherifa Riahi, alors qu’elle était en congé maternité et qu’elle allaitait son nouveau-né, ainsi que Yadh Bousselmi et Mohamed Joo - ancien et actuel membres du personnel de Terre d’Asile Tunisie, une ONG qui vient en aide aux réfugiés et aux migrants. Quelques jours plus tard, elles ont arrêté Imen Ouardani, ancienne responsable locale qui avait collaboré avec cette ONG. Les autorités les ont pris pour cible dans le cadre d’une répression plus large contre des groupes de la société civile soutenant les réfugiés et les migrants, alimentée par un discours raciste et xénophobe, et les maintiennent depuis lors en détention provisoire de manière arbitraire. Il faut immédiatement libérer ces personnes et abandonner toutes les charges retenues contre elles. -
Zimbabwe – Action lettre Un journaliste provisoirement libéré mais toujours poursuivi
Le 7 mai, le journaliste Blessed Mhlanga a obtenu sa libération provisoire. Il était détenu depuis 72 jours après avoir été arrêté pour «transmission de données incitant à la violence ou à des dommages matériels» le 24 février. Avant son arrestation, il avait interviewé un vétéran de guerre et ancien membre éminent de la ZANU-PF, le parti au pouvoir, qui avait critiqué le président Emmerson Mnangagwa. Les autorités zimbabwéennes doivent abandonner toutes les charges retenues contre Blessed Mhlanga, car ces poursuites sont injustes et contraires aux obligations constitutionnelles et internationales qui incombent au Zimbabwe de respecter et de faire respecter les droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. -
Arabie saoudite → Action lettre Audience imminente pour Mabahel al-Otaibi, militante des droits des femmes emprisonnée
Une audience consacrée à Manahel al Otaibi, influenceuse, professeure de fitness et militante des droits des femmes, doit avoir lieu le 26 mai 2025 devant le Tribunal pénal spécial en Arabie saoudite. Manahel al Otaibi est détenue depuis le 16 novembre 2022. Le 9 janvier 2024, le Tribunal pénal spécial l’a condamnée à 11 années d’emprisonnement pour des «infractions liées au terrorisme» à l’issue d’un procès tenu en secret. Elle a été au départ inculpée d’infractions à la Loi relative à la lutte contre la cybercriminalité, puis d’autres chefs d’accusation en vertu de la loi relative à la lutte contre le terrorisme, en raison de ses tweets en faveur des droits des femmes et pour avoir publié sur Snapchat des photos d’elle sans abaya (une tunique traditionnelle à manches longues et à la coupe ample) dans un centre commercial. Les autorités saoudiennes l’ont soumise à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements, ainsi qu’à une disparition forcée. -
Côte d'Ivoire – Action lettre Un syndicaliste libéré mais toujours inculpé
Le 7 mai, le syndicaliste Ghislain Duggary Assy qui était incarcéré au pôle pénitentiaire d’Abidjan a bénéficié d’une libération provisoire. Cependant, les charges retenues contre lui, qui sont liées à un appel à la grève lancé par une coalition de syndicats d’enseignant·e·s, n’ont toujours pas été abandonnées. Son cas sera examiné par la Cour d’appel le 11 juin et il risque d’être renvoyé en prison si cette juridiction décide de confirmer sa condamnation. Amnesty International demande aux autorités ivoiriennes d’abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre lui. -
Afghanistan – Action lettre Un journaliste condamné à deux ans de prison pour «propagande»
Hamid Farhadi, journaliste travaillant pour un journal indépendant qui poursuit ses activités en exil, a été arrêté par des membres du ministère de l’Intérieur du régime taliban le 3 septembre 2024. Il a été condamné à deux années d’emprisonnement le 19 septembre sans avoir eu accès à une assistance juridique. Le tribunal l’accusait d’avoir diffusé de la propagande au moyen de ses articles traitant de la situation des femmes et des filles dans le pays. Le 28 mars 2025, sans explication ni préavis, Hamid Farhadi a été transféré de la prison de Pul-e Charkhi à la prison tristement célèbre de Bagram. Sa famille est autorisée à lui rendre visite seulement une fois par mois, pendant 30 minutes. Il doit être remis en liberté immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits fondamentaux. -
Arabie saoudite – Action lettre Un dignitaire religieux emprisonné à tort victime de torture
Le dignitaire religieux emprisonné Sheikh Salman Alodah (aussi: Salman al-Odah) est détenu à l’isolement depuis sept ans, soit toute la durée de sa détention, ce qui s’apparente à de la torture et à d’autres formes de mauvais traitements en vertu du droit international. Son état de santé se détériore et il a perdu la moitié de son audition et de sa vision. Salman Alodah a été arrêté sans mandat le 7 septembre 2017, quelques heures après avoir posté un tweet priant pour l’«harmonie des cœurs» lors d’un bras de fer diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar. À l’issue d’un procès qui s’est déroulé en secret devant le Tribunal pénal spécial en 2018, il a été inculpé de 37 chefs d’accusation, notamment d’avoir soutenu les manifestations du Printemps arabe et appelé à la libération de prisonniers en Arabie saoudite sur les réseaux sociaux. Le ministère public a requis la peine de mort à son encontre. Salman Alodah est injustement incarcéré et les autorités saoudiennes doivent le libérer immédiatement et sans condition. -
Mexique – Action lettre terminée Une défenseure des droits humains disparue retrouvée morte
Le 28 avril 2025, le parquet général d’Oaxaca a annoncé publiquement que Sandra Domínguez et son mari avaient été retrouvés sans vie dans l’État de Veracruz. Les proches de Sandra Domínguez ont confirmé avoir reçu la dépouille de la défenseure des droits humains le 29 avril 2025. Nous allons continuer de suivre les investigations portant sur la disparition et l’assassinat de Sandra Domínguez et demander aux autorités mexicaines de traduire en justice tous les responsables présumés de ces crimes. -
Bulgarie – Action lettre Des familles roms laissées sans toit après des expulsions
Environ 200 personnes roms se sont retrouvées sans abri à Sofia à la suite de la démolition de leurs logements par les autorités locales, qui n’ont pas respecté les garanties d’une procédure légale, ne les ont pas prévenues suffisamment à l’avance et n’ont pas cherché de solutions de relogement, en violation directe d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Aujourd’hui privées de toit et d’accès à l’eau, à l’électricité et à d’autres services essentiels, les familles concernées, qui comprennent des enfants, des personnes âgées, des personnes enceintes et des personnes en situation de handicap, vivent dans des conditions extrêmement précaires. Amnesty International considère que ces expulsions, effectuées en l’absence de garanties procédurales et ayant entraîné une privation de logement pour la plupart des personnes touchées, constituent des expulsions forcées, une pratique interdite au regard des obligations internationales et régionales de la Bulgarie en matière de droits humains. L’organisation appelle les autorités bulgares à fournir à toutes les familles concernées une solution de relogement adaptée, des soins médicaux et un accompagnement social. -
Azerbaïdjan – Action lettre / Délai expiré Tofig Yagublu, prisonnier d’opinion, en danger de mort
La vie de Tofig Yagublu, opposant politique de premier plan injustement emprisonné en Azerbaïdjan, serait en grand danger. Selon son avocat, son état de santé s’est gravement dégradé en raison de la grève de la faim qu’il observe toujours et de l’absence de soins médicaux dont il aurait besoin. Ses proches craignent que, après des années de persécution, de détention arbitraire et de mauvais traitements, son état ne deviennent vite irréversible. Tofig Yagublu doit être libéré immédiatement et sans condition, et l’accès à des soins médicaux adaptés prodigués par des praticiens indépendants doit lui être accordé de toute urgence. -
Cuba – Action lettre Réincarcération de dirigeants de l’opposition cubaine
Le 29 avril 2025, José Daniel Ferrer et Félix Navarro, dirigeants de l’opposition cubaine et prisonniers d’opinion ont été réincarcérés dans des conditions peu claires et arbitraires. Tous deux avaient bénéficié d’une libération conditionnelle en janvier 2025, à la suite de négociations entre le Vatican et le gouvernement des États-Unis. José Daniel Ferrer continue à être victime de disparition forcée et est maintenu en détention au secret, sans accès à sa famille ni à un avocat. Nous demandons aux autorités cubaines de les libérer immédiatement et sans condition, et de cesser d’utiliser la libération conditionnelle comme moyen de contrôle de la liberté d’expression. -
Éthiopie – Action lettre Halte aux expulsions forcées massives en Éthiopie
Des milliers de personnes ont été expulsées de chez elles en Éthiopie pour les besoins du Projet de développement des corridors dans la capitale, Addis-Abeba, ainsi que dans 58 autres villes et centres urbains du pays. Bien que les expulsions forcées soient une violation manifeste des droits fondamentaux, des habitant·e·s ont été expulsés sans avoir été consultés en bonne et due forme, ni prévenus suffisamment à l’avance, ni indemnisés sous aucune forme – contrairement aux protections prévues par le droit international relatif aux droits humains. Les autorités éthiopiennes doivent cesser immédiatement les expulsions forcées, suspendre ce projet et procéder à un examen indépendant du respect des normes internationales relatives aux droits humains par le gouvernement, notamment celles concernant le droit à un logement convenable. -
Kirghizstan – Action lettre Rita Karasartova, éminente défenseure des droits humains, à nouveau en détention
Rita Karasartova, défenseure des droits humains et spécialiste en gouvernance civique au Kirghizistan, a été arrêtée le 14 avril 2025 lorsque des membres des forces de l’ordre ont effectué une descente à son domicile à Bichkek. Elle est désormais inculpée au titre de l’article 287-3 du Code pénal d’incitation à l’agitation sociale, accusation qu'elle nie. Le 17 avril, un tribunal a prolongé sa détention provisoire jusqu’au 12 mai. L’audience, qui s’est tenue pendant la nuit, a été marquée par de graves violations de la procédure. Lors de l’audience suivante le 30 mai, le placement de Rita Karasartova dans le centre de détention provisoire a été prolongé jusqu’au 12 juin. -
États-Unis – Action lettre terminée / Good News César et Norelia ont été libérés de prison
Le 25 avril 2025, Cesar et Norelia ont été libérés des centres de détention pour personnes migrantes où ils se trouvaient, leur requête en habeas corpus ayant été acceptée, et ils ont retrouvé leurs enfants quelques jours après. La décision judiciaire en leur faveur, la première de ce type depuis que la Cour suprême a autorisé le recours à la Loi sur les ennemis étrangers, souligne que le gouvernement n’a pas fourni les éléments requis pour les qualifier d’«ennemis étrangers». Le juge a également rendu une ordonnance applicable à l’ensemble du district Ouest du Texas qui oblige les autorités à remettre à toutes les personnes détenues au titre de la Loi sur les ennemis étrangers dans ce district un préavis de 21 jours avant leur expulsion dans lequel leurs droits sont précisés dans une langue qu’elles comprennent. C’est une incroyable victoire pour Cesar et Norelia et pour toutes les autres personnes détenues au titre de cette loi dans ce district.
Page 1 sur 12