Image symbolique © Amnesty International
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URGENT ACTION Action lettre: États-Unis Il faut libérer les détenus et fermer Guantánamo

UA 066/22-1 I Agir jusqu'au 30 juin 2024 I (UA active depuis: 30.04.2024) I AI-Index: AMR 51/8000/2024
Trente hommes sont toujours détenus illégalement dans la prison militaire américaine de Guantánamo Bay, à Cuba. Seize d’entre eux sont libérables, pourtant ils restent emprisonnés à ce jour. Cette prison fonctionne depuis plus de 22 ans, et plus de 700 hommes et adolescents musulmans y ont été incarcérés. Beaucoup ont été torturés, tous ont été détenus de façon arbitraire, et aucun n’a eu droit à un procès équitable. L’un de ces hommes, Toffiq al Bihani, dont le transfert hors de ce centre a été autorisé en 2010, y est pourtant toujours détenu. Nous demandons au gouvernement des États-Unis de procéder immédiatement au transfert de Toffiq al Bihani et des autres hommes concernés, et de fermer cette prison.

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Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Joseph Biden aux États-Unis, sept hommes ont été transférés hors de la prison militaire située sur la base navale américaine de Guantánamo, à Cuba.

En juillet 2021, le gouvernement a transféré au Maroc Abdul Latif Nasser, un citoyen marocain âgé de 56 ans. Il avait été autorisé à être libéré en 2016, mais il a été maintenu en détention à Guantánamo cinq ans de plus. Au total, il a passé 19 ans à Guantánamo sans jamais avoir été inculpé.

En avril 2022, les autorités américaines ont renvoyé Sufyian Barhoumi dans son pays, l’Algérie. Il avait été capturé au Pakistan en mars 2002 et rapidement envoyé à Guantánamo, où il n’a jamais été jugé. Il a été informé en août 2016, sous le gouvernement de Barack Obama, qu’il était libérable, mais l’avancement de son dossier a été retardé par le gouvernement de Donald Trump, qui a appliqué une politique suspendant de manière générale les transferts.

En mars 2022, le gouvernement des États-Unis a rapatrié le détenu Mohammed al Qahtani en Arabie saoudite pour qu’il reçoive des soins de santé mentale. Celui-ci a été torturé à un point tel par les autorités américaines qu’il a été déclaré inapte à être jugé en tant que 20e pirate de l’air présumé qui aurait participé aux attaques du 11 septembre 2001.

En juin 2022, Asadullah Haroon Gul, un prisonnier afghan qui était détenu par les États-Unis depuis une quinzaine d’années, a été libéré de la prison de Guantánamo à la suite d’une décision rendue par un tribunal fédéral des États-Unis.

En février 2023, Majid Khan a été transféré au Belize.
En mars 2023, Ghassan Abdullah al Sharbi a été transféré en Arabie saoudite.
En avril 2023, Said bin Brahim bin Umran Bakush a été transféré en Algérie.

On ne peut que se féliciter de ces transferts, mais les autorités doivent agir beaucoup plus rapidement pour transférer les 16 autres hommes libérables en dehors de ce centre, et pour faire bénéficier d’une décision judiciaire ou libérer et transférer dans un autre pays en vue de leur réinstallation tous les autres prisonniers.

Amnesty International appelle le gouvernement de Joseph Biden à fermer définitivement le centre de détention de la base de Guantánamo. Toutes les personnes qui y sont encore incarcérées doivent être soit libérées et transférées, soit, s’il existe des preuves recevables suffisantes au regard du droit international, traduites en justice pour des infractions dûment reconnues par ledit droit, dans le cadre d’une procédure judiciaire équitable, devant un tribunal fédéral et sans recours à la peine de mort. Les personnes détenues à Guantánamo et ailleurs par les États-Unis à la suite des attentats du 11 septembre 2001 ont été soumises à des actes de torture et à des disparitions forcées. Les autorités américaines doivent enquêter sur ces atteintes au droit international et en traduire en justice les auteur·e·s présumé·e·s, quel que soit leur grade ou rang dans la hiérarchie, aujourd’hui comme à l’époque des faits.

Ce qui est en jeu, avec la demande de fermeture de Guantánamo, ce n’est pas seulement la situation des hommes qui y sont détenus, mais ce sont aussi les crimes de droit international commis ces 20 dernières années et l’absence de respect de l’obligation de rendre des comptes et de voies de recours pour ces hommes.

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