3 septembre 2024, jour de l'anniversaire de Kamile / Mise à jour : Depuis notre UA et diverses actions de solidarité de l'année dernière, ainsi qu'une pétition qui a reçu plus de quatre mille signatures, la situation de Kamile s'est quelque peu améliorée. Sa famille peut désormais la visiter chaque mois.
Dans l’attente de sa libération, les autorités chinoises doivent lui permettre d’avoir accès aux soins médicaux dont elle a besoin et de communiquer avec sa famille et l’avocat de son choix, et veiller à ce qu’elle ne soit pas soumise à la torture ni à d’autres formes de mauvais traitements. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé sa condamnation au magazine The Economist, mais pas la durée de sa peine. Selon une source proche de Kamile Wayit, elle souffrait de dépression et devait être opérée des yeux au cours de l’été 2023.
Kamile Wayit étudie à l’Institut de technologie de Shangqiu (商丘工学院), dans la province du Henan (河南) afin de devenir enseignante en école maternelle. Elle est née dans la ville d’Atush (capitale de la zone autonome kirghize de Kizilsu, dans le Xinjiang), où elle a été à l’école primaire. À partir de l’âge de 14 ans, elle a dû vivre seule à Ürümqi pendant deux ans, entre 2017 et 2019, parce que son père était détenu dans un camp de «ré-éducation» durant cette période. Son frère la décrit comme une personne «très mature et attentionnée».
Début juin 2023, le bureau du porte-parole du ministère des Affaires étrangères a répondu aux questions du magazine The Economist, indiquant que Kamile Wayit avait déjà été condamnée pour le chef d’accusation d’«apologie du terrorisme» le 25 mars 2023 et purgeait actuellement sa peine. Les autorités n’ont pas mentionné le lieu où elle est détenue, pas plus que la durée de sa condamnation. Le délit d’«apologie du terrorisme» est passible d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement.
Sa condamnation serait liée à une vidéo qu’elle a publiée sur WeChat en novembre 2022 à propos des manifestations ayant eu lieu à travers la Chine afin de commémorer les victimes d’un incendie à Ürümqi. Peu après, la police a téléphoné à son père afin de lui adresser un avertissement, et elle a supprimé sa publication. À la même période, elle a repris contact avec son frère, qui vit à l’étranger et s’est exprimé au sujet des problèmes auxquels sont confrontés les Ouïghour·e·s. Ses échanges avec son frère ont sans doute joué un rôle dans son placement en détention.
À propos des «manifestations A4 en Chine»:
Jeudi 24 novembre, un incendie s’est déclaré dans un immeuble d’habitation à Ürümqi, faisant au moins 10 victimes selon des sources officielles. Beaucoup ont attribué ce drame aux restrictions liées au COVID-19, mais les autorités locales ont contesté cette affirmation. Cela n’a pas empêché des manifestations d’éclater à Ürümqi, capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine. Le lendemain matin, le gouvernement a déclaré que la vague de COVID-19 était sous contrôle et que la ville assouplirait les mesures de confinement, après plus de 100 jours de restrictions draconiennes des déplacements de la population.
Depuis le 25 novembre, des vidéos partagées sur les réseaux sociaux ont montré des actions de protestation démarrer dans des universités et des villes à travers la Chine, notamment à Pékin, Guangdong, Shanghai et Wuhan. Des manifestant·e·s pacifiques ont rendu hommage aux victimes de l’incendie d’Ürümqi et demandé l’assouplissement des mesures de confinement. De nombreuses voix se sont élevées contre la censure et certaines ont demandé que le président Xi Jinping quitte ses fonctions. De nombreuses personnes ont été placées en détention pour avoir participé à des manifestations pacifiques contre les restrictions liées au COVID-19. On ignore toujours combien sont encore en détention. Des vidéos diffusées en ligne ont montré des policiers en train de frapper des manifestant·e·s lors d’arrestations.
À propos du Xinjiang:
Le Xinjiang est l’une des régions chinoises dont la population est la plus diversifiée sur le plan ethnique. Plus de la moitié de ses 22 millions d’habitant·e·s appartiennent à des groupes ethniques principalement turcophones et majoritairement musulmans, parmi lesquels les Ouïghour·e·s (environ 11,3 millions), les Kazakh·e·s (environ 1,6 million) et d’autres populations dont les langues, les cultures et les modes de vie sont très différents de ceux des Hans, majoritaires en Chine «intérieure».
Depuis 2017, sous prétexte de lutter contre le «terrorisme» et l’«extrémisme religieux», l’État chinois commet des violations systématiques et de grande ampleur à l’encontre de la population musulmane du Xinjiang. On estime que plus d’un million de personnes ont été placées en détention arbitraire dans des camps d’internement à travers la région depuis 2017.
Le gouvernement chinois va très loin pour dissimuler les violations des droits humains perpétrées au Xinjiang et empêcher les membres de la diaspora ouïghoure de les dénoncer. Amnesty International a rassemblé des informations sur de nombreux cas de Ouïghour·e·s, de Kazakh·e·s et d’autres membres de populations musulmanes turcophones du Xinjiang placés en détention simplement pour avoir vécu, voyagé ou étudié à l'étranger ou pour avoir communiqué avec des personnes à l’étranger. Beaucoup ont été arrêtés uniquement parce qu’ils étaient «en contact» avec des personnes qui vivaient, voyageaient ou étudiaient à l’étranger, ou communiquaient avec des personnes à l’étranger.
En août 2022, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a publié un rapport très attendu appuyant les conclusions proposées entre autres par Amnesty International. Ces conclusions révèlent l’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire de Ouïghour·e·s, de Kazakh·e·s et de membres d’autres groupes à prédominance musulmane au Xinjiang, susceptible de constituer des crimes de droit international, et en particulier des crimes contre l’humanité. Il a également répertorié des allégations de torture et d’autres mauvais traitements, des cas de violences sexuelles et liées au genre, de travail forcé et de disparitions forcées, entre autres graves violations des droits humains.
Passez à l'action !
Engagez-vous pour Kamile Wayit et envoyez des messages de solidarité – par courrier ou e-mail et/ou sur les réseaux sociaux.
→ Délai pour prendre action: 30 septembre 2024.
→ Veuillez écrire en chinois, anglais ou dans votre propre langue.
Envoyez des cartes et des lettres à Kamile pour lui souhaiter un joyeux anniversaire et pour lui montrer votre solidarité et qu'elle ne soit pas oubliée.
→ NE PAS mentionner la famille de Kamile. La plupart des membres de sa famille vivent au Xinjiang et subissent d’énormes pressions de la part du gouvernement chinois. Le mentionner peut les mettre en danger.
→ Merci de ne pas envoyer de lettres en masse
→ S'il vous plaît, pas de logo d'Amnesty sur l'enveloppe et aucune mention d'Amnesty dans votre lettre ! Les références à Amnesty peuvent entraîner le rejet de votre lettre.
ADRESSE – pour vos cartes postales et lettres pour KAMILE:
Kashgar Women’s Prison
Bostan Village
Mush Township
Konasheher (Shufu) County
Kashgar Prefecture
Xinjiang Uygur Autonomous Region
中文:
新疆喀什女子监狱,新疆维吾尔自治区喀什地区疏附县木什乡博斯坦村
→ NE mentionnez PAS la famille de Kamile. La plupart des membres de sa famille vivent au Xinjiang et subissent d’énormes pressions de la part du gouvernement chinois. Les mentionner peut les mettre en danger.
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You are encouraged to show solidarity online by posting pictures / videos on social media platforms to wish Kamile a happy birthday. Note: her birthday is 3 September, but these can be shared throughout the month.
Suggested social media messages:
You could add the link to the video at the end of each message: https://www.youtube.com/watch?v=74xIZr_YAqg
(1) – Calling for Kamile’s release
#Uyghur student #KamileWayit was sentenced for ‘promoting extremism’ but all she did was post a #protest-related video on WeChat. There are concerns about Kamile’s health. #China must immediately release her.
(2) – Calling for Kamile’s release
Unacceptable: 3 years’ imprisonment for posting a #protest-related video on WeChat. #Uyghur student #KamileWayit should be back in school, not behind bars.
(3) – Solidarity Message
We want Kamile back in school. The international community stands in solidarity with #KamileWayit and will continue to work towards her release. Until then, stay strong Kamile!
(4) – Message for Birthday – 3 September
Today is #KamileWayit’s 21st birthday. She should be celebrating with her friends and family, not behind bars. Repost to raise awareness, and say "Happy Birthday, Kamile!".
(5) – Message for Birthday (3 September)
We are thinking of you #KamileWayit . Happy Birthday #Kamile!
→ You can adapt these messages when you write a letter or postcard to Kamile.
If you post a solidarity message for Kamile on SOCIAL MEDIA, please tag
@amnestychinese
You may also tag the Chinese authorities as follows:
For X/Twitter:
Chinese mission to the UN in NY: @Chinamission2un
Spokesperson MFA: @MFA_China
Foreign Ministry Spokesperson: @SpokespersonCHN
For other platforms:
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