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URGENT ACTION Action lettre: Israël/TPO / Action terminée Un prisonnier palestinien en phase terminale est mort en prison

x UA 078/23-2 I Infos finales du 7 mai 2024 I AI-Index: MDE 15/8027/2024
Le 7 avril, Walid Daqqah, prisonnier palestinien en phase terminale, est mort dans une prison israélienne après avoir passé 38 ans en détention. Walid Daqqah est décédé des suites de négligences médicales systématiques, d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, notamment des agressions physiques pendant son incarcération. Son corps est toujours aux mains des autorités israéliennes. Le 16 avril, Adalah, le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe d'Israël, a déposé une requête auprès de la Cour suprême israélienne au nom de la famille de Walid Daqqah, afin de demander la restitution immédiate de sa dépouille pour pouvoir procéder à son inhumation. L’affaire est en cours, dans l’attente d’une décision de justice.

Le 7 avril, Walid Daqqah, prisonnier palestinien en phase terminale, est décédé dans une prison israélienne après 38 ans d’emprisonnement. Walid Daqqah est décédé des suites de négligences médicales systématiques, d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, notamment des agressions physiques pendant son incarcération.

Walid Daqqah était un citoyen palestinien d’Israël âgé de 63 ans. Il était écrivain et père d’une fillette de quatre ans. Le 25 mars 1986, les forces israéliennes l’ont arrêté; il avait alors 24 ans. En mars 1987, un tribunal militaire israélien l’a déclaré coupable d’avoir commandé un groupe affilié au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), qui avait enlevé et tué le soldat israélien Moshe Tamam en 1984, et l'a condamné à la réclusion à perpétuité. Il n’a pas été reconnu coupable d’avoir commis le meurtre lui-même, mais d’avoir commandé le groupe, et sa condamnation ne se fondait pas sur le droit pénal israélien, mais plutôt sur des règlements d’exception britanniques datant de 1945, qui édictent des exigences plus faibles en matière de preuve. Il est bien connu que les tribunaux militaires israéliens ne garantissent pas le droit à un procès équitable. En outre, Walid Daqqah a été soumis à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements pendant ses interrogatoires.

En 2012, la peine de Walid Daqqah a été ramenée à 37 ans de réclusion, le président de l’époque, Shimon Peres, ayant accepté sa demande de remise de peine. Toutefois, début 2018, cinq ans avant la fin de sa peine, il a été condamné dans une affaire distincte à deux années supplémentaires pour avoir tenté de faire entrer des téléphones portables dans la prison afin d’aider d’autres prisonniers à communiquer avec leurs familles. Le 22 novembre 2023, la Cour suprême israélienne a rejeté la demande de Walid Daqqah de faire appel de la décision du tribunal de district de lui refuser la liberté conditionnelle, anéantissant ainsi son dernier espoir d’obtenir une libération anticipée par voie judiciaire.

À la nouvelle tragique du décès de Walid Daqqah s’ajoute le fait que les autorités israéliennes refusent de rendre son corps afin qu’il puisse être inhumé. Le 16 avril, Adalah, le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe d'Israël, a déposé une requête auprès de la Cour suprême israélienne au nom de la famille de Walid Daqqah. Cette requête avance que les autorités persistent dans leur traitement abusif de la famille en retenant illégalement le corps du défunt d’une manière cruelle et inhumaine, et demande sa restitution immédiate pour l’enterrement. L’affaire est en cours, dans l’attente d’une décision de justice. Amnesty International continuera d’effectuer un suivi de la requête des proches de Walid Daqqah et cherchera des moyens de soutenir leur droit de l’enterrer dans la dignité.

Aucune action complémentaire n’est requise. Merci à tous ceux d’entre vous qui ont envoyé des appels.

 

Les informations de l'Action urgente du 11 mars 2024:

Walid Daqqah est un prisonnier palestinien en phase terminale à qui on a diagnostiqué une forme rare de cancer de la moelle osseuse. Depuis le 7 octobre 2023, il a été torturé, humilié, privé de visites de sa famille et négligé encore plus qu’avant sur le plan médical. Entretemps, il a été hospitalisé à deux reprises en raison d’une dégradation de son état de santé. En mars 2023, Walid Daqqah a fini de purger la peine de 37 ans de réclusion à laquelle il avait été condamné pour avoir participé à un groupe armé qui avait enlevé et tué un soldat israélien en 1984. Cependant, en 2018, un tribunal israélien l’a condamné à deux années supplémentaires de détention, retardant sa libération jusqu’en mars 2025, date à laquelle il risque de ne plus être en vie. Les autorités israéliennes doivent libérer immédiatement Walid Daqqah pour raisons humanitaires et lui permettre de passer le temps qui lui reste avec sa famille.

Walid Daqqah est un citoyen palestinien d’Israël âgé de 63 ans. Il est écrivain et père d’une fillette de quatre ans. Le 25 mars 1986, les forces israéliennes l’ont arrêté ; il avait alors 24 ans. En mars 1987, un tribunal militaire israélien l’a condamné à la réclusion à perpétuité après l’avoir déclaré coupable d’avoir commandé le groupe affilié au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) qui avait enlevé et tué le soldat israélien Moshe Tamam en 1984.

En 2012, la peine de Walid Daqqah a été ramenée à 37 ans de réclusion, le président de l’époque, Shimon Peres, ayant accepté sa demande de remise de peine. Toutefois, début 2018, cinq ans avant la fin de sa peine, il a été condamné dans une affaire distincte à deux années supplémentaires pour avoir tenté de faire entrer des téléphones portables dans la prison afin d’aider d’autres prisonniers à communiquer avec leurs familles.

La santé de Walid Daqqah s’est dégradée au fil des ans, du fait de la négligence médicale imputable aux Services pénitentiaires israéliens. En décembre 2022, une forme rare de cancer de la moelle osseuse lui a été diagnostiquée, nécessitant d’urgence une greffe de moelle osseuse.

Le 6 novembre 2023, Walid Daqqah a été transféré de manière inattendue à la prison de Gilboa, dans le nord d’Israël, où les cellules sont extrêmement surpeuplées et où les personnes détenues, y compris celles qui sont malades, sont privées ne serait-ce que d’un accès minimum à des soins médicaux adéquats et des conditions d’hygiène adaptées. Sur place, il a été torturé et humilié à plusieurs reprises. L’avocat qui a pu lui rendre visite depuis a indiqué à Amnesty International que, le jour du transfert de Walid Daqqah à la prison de Gilboa, une vingtaine de fonctionnaires, dont du personnel médical, l’attendaient sur place et qu’ils l’avaient menotté les mains derrière le dos, l’avaient traîné et avaient tenté de le forcer à embrasser le drapeau israélien tout en lui donnant des coups très forts dans le ventre. Pendant qu’ils le frappaient, ils lui ont dit que c’était un message de Miri Regev. Lorsqu’elle était ministre de la Culture d’Israël, cette dernière a ordonné l’arrêt des financements publics accordés au théâtre al Midan, situé à Haïfa, car il avait programmé une pièce écrite par Walid Daqqah en prison.

En raison de la négligence médicale extrême et des mauvais traitements qu’il a subis – qui se sont aggravés pendant son séjour à la prison de Gilboa – il a dû être hospitalisé deux fois depuis décembre après une nette détérioration de son état de santé. Son épouse, Sanaa, ne l’a guère qu’aperçu depuis presque cinq mois. Il est actuellement détenu à la prison d’Ayalon (anciennement prison de Ramleh).

Passez à l’action en écrivant à Isaac Herzog, le président de l’État d’Israël, pour l’appeler à gracier Walid Daqqah, à permettre sa libération immédiate et, dans l’attente, à exiger qu’il bénéficie du niveau adéquat de soins médicaux dont il a besoin, conformément aux obligations d’Israël au regard du droit international relatif aux droits humains.