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URGENT ACTION Égypte – Action lettre Un avocat spécialiste des droits humains injustement détenu est renvoyé devant la justice

UA 080/23-1 I Agir jusqu'au 27 juin 2025 I (UA mise à jour du: 27.01.2025) I AI-Index: MDE 12/8977/2025
Ibrahim Metwaly, avocat spécialisé dans la défense des droits humains et cofondateur et coordinateur de l’Association des familles de disparus en Égypte, est maintenu depuis plus de sept ans en détention arbitraire, en représailles contre son travail en faveur des droits humains. Les forces de sécurité ont arrêté Ibrahim Metwaly le 10 septembre 2017 à l’aéroport international du Caire, alors qu’il se rendait à Genève pour d’exprimer devant l’ONU. Depuis septembre 2024, il a fait l’objet de deux procès distincts sur la base d’accusations similaires infondées. Il se trouve à la prison Badr 3, où il est privé de soins de santé urgents. Il doit être libéré immédiatement et sans condition car il est détenu uniquement pour avoir exercé ses droits fondamentaux, du fait de sa quête de vérité et de justice au nom de son fils soumis à une disparition forcée.

Ibrahim Metwaly est avocat et cofondateur de l’Association des familles de disparus en Égypte. Il a co-fondé cette organisation après que son fils Amr a été soumis à une disparition forcée le 8 juillet 2013. Il s’est présenté à des postes de police, des prisons, des hôpitaux et des morgues pour retrouver son fils, sans succès. Les forces de sécurité égyptiennes ont nié avoir connaissance du lieu où son fils se trouvait et du sort qui lui avait été réservé. Amr manque toujours à l’appel, mais sa famille a arrêté de le rechercher après l’arrestation d’Ibrahim Metwaly, par crainte de nouvelles représailles.

Le 12 septembre 2017, après son arrestation le 10 septembre, le parquet suprême de la sûreté de l’État a ordonné le placement en détention d’Ibrahim Metwaly pour 15 jours, dans l’attente de l’ouverture d’une enquête sur les accusations de création et de direction d’un groupe illégal, les «Familles de disparus en Égypte», de «conspiration avec des parties étrangères pour porter atteinte à la sécurité nationale égyptienne» et de «publication de fausses nouvelles». Alors que le droit égyptien impose une période maximale de deux ans de détention provisoire, cette disposition est régulièrement contournée dans les affaires impliquant des critiques de l’État et des opposant·e·s politiques, à l’aide d’une pratique connue sous le nom de «rotation». Dans le cas d’Ibrahim Metwaly, les procureurs du SSSP ont ouvert deux nouvelles affaires en 2019 et 2020.

Le 15 janvier 2025, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme a publié une déclaration condamnant le recours à la législation antiterroriste pour emprisonner les défenseur·e·s des droits humains. Dans sa déclaration, elle cite la détention arbitraire prolongée d’Ibrahim Metwaly, ainsi que le refus des autorités égyptiennes de lui fournir des soins de santé adéquats.

Ibrahim Metwaly est actuellement détenu à la prison Badr 3, située à 70 kilomètres au nord-est du Caire, où, selon les recherches effectuées par Amnesty International, les prisonniers sont soumis à des conditions horribles et punitives. D’anciens détenus et des proches de détenus ont parlé d’un accès très limité aux produits de première nécessité tels que la nourriture en quantité suffisante, les vêtements et les livres. Les autorités refusent souvent tout contact régulier avec les familles et les avocats, et les audiences de renouvellement de la détention ont régulièrement lieu en ligne. Ces audiences se déroulent dans des conditions coercitives, en présence de gardiens de prison, et les détenus ne peuvent pas communiquer avec leurs avocats. Elles exposent par ailleurs les détenus à des risques de représailles de la part des gardiens s’ils disent avoir subi des actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements, et empêchent les juges de voir des ecchymoses ou autres blessures.

La famille d’Ibrahim Metwaly est autorisée à lui rendre visite tous les 45 jours ou tous les deux mois. Les visiteurs sont assis dans une cabine avec une cloison en verre qui les sépare de leurs proches, ce qui rend la communication difficile en raison du faible volume du téléphone. La famille est aussi autorisée à livrer de la nourriture, des vêtements et des articles de santé tous les 30 jours, mais elle signale qu’à certaines occasions, les fonctionnaires interdisent certains articles selon leur bon vouloir.

Amnesty International a recueilli des informations sur un ensemble de disparitions forcées qui touchent l’Égypte depuis une dizaine d’années. L’Agence de sécurité nationale et d’autres forces de sécurité placent systématiquement en détention au secret des personnes accusées d’être impliquées dans des actes de terrorisme ou des manifestations, et refusent d’informer les proches de ces personnes et leurs avocats du sort qui leur a été réservé et du lieu où elles se trouvent, pour des périodes allant de quelques jours à 23 mois. L’Égypte n’a toujours pas signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

Passez à l'action !

Défendez les droits de Ibrahim Metwaly et envoyez une lettre d'appel – par courrier, e-mail ou par fax et postez dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées (voir sous ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).

Délai pour prendre action: 27 juin 2025.
Veuillez écrire en arabe, anglais ou dans votre propre langue.

Monsieur le Procureur,

Je vous écris pour vous faire part de ma vive inquiétude concernant la détention arbitraire prolongée d’Ibrahim Metwaly, 64 ans, depuis le 10 septembre 2017, uniquement en raison de son militantisme en faveur des droits humains, et notamment de ses efforts pour obtenir vérité et justice en relation avec la disparition forcée de son fils. Ibrahim Metwaly a été arrêté par les forces égyptiennes de sécurité à l’aéroport international du Caire alors qu’il se rendait à Genève, où il était invité à assister à la 113e session du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires pour discuter des disparitions forcées en Égypte. Après son arrestation, il a été détenu au secret pendant deux jours jusqu’à sa comparution devant le procureur suprême de la sécurité de l’État (SSSP) au Caire. Il a déclaré à ses avocats qu’au cours de cette période, des fonctionnaires de l’Agence nationale de sécurité l’ont déshabillé, lui ont administré des chocs électriques sur différentes parties du corps, l’ont aspergé d’eau et l’ont roué de coups, en violation de l’interdiction absolue de la torture et des autres mauvais traitements.

Ibrahim Metwaly a d’abord été placé en détention provisoire, en attendant le résultat de plusieurs enquêtes sur des accusations de communication avec des «entités étrangères» et de diffusion de «fausses nouvelles», dans le cadre de l’affaire n° 900 de 2017. Le SSSP a ouvert deux nouvelles procédures contre lui, à savoir les affaires n° 1470 de 2019 et n° 786 de 2020, pour des chefs d’accusation similaires. Cette pratique abusive connue sous le nom de «rotation» est systématiquement utilisée par les autorités contre les personnes critiques, afin de les maintenir indéfiniment en détention provisoire, ce qui est contraire au droit égyptien, qui fixe à deux ans la durée maximale autorisée pour la détention provisoire. En septembre et octobre 2024, les autorités égyptiennes ont renvoyé Ibrahim Metwaly devant la justice dans les affaires n° 900 de 2017 et n° 1470 de 2019, respectivement, pour avoir «rejoint un groupe dont la création est contraire au droit, et commis un crime de financement du terrorisme», entre autres. À ce jour, ses avocats n’ont toujours pas accès à son dossier, et aucune audience de procès n’a encore été programmée.

En juin 2022, après avoir passé cinq ans dans le complexe pénitentiaire de Tora, Ibrahim Metwaly a été transféré à la prison de Badr 3, où il se trouve toujours. Ibrahim Metwaly souffre de nombreux problèmes de santé, notamment d’une hypertrophie de la prostate qui nécessite, selon un urologue, une intervention chirurgicale urgente. Le 4 décembre 2024, sa famille a soumis une demande au SSSP afin que celui-ci approuve son transfert vers un hôpital spécialisé en dehors de la prison, de sorte qu’il puisse subir une opération urgente de la prostate. La demande de la famille est restée sans réponse.

Je vous prie de libérer Ibrahim Metwaly immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits fondamentaux. En attendant sa libération, il doit être détenu dans des conditions conformes aux normes internationales relatives au traitement des prisonniers, bénéficier de soins de santé adéquats, y compris dans des hôpitaux extérieurs si nécessaire, et pouvoir s’entretenir avec sa famille et ses avocats.

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur, l’expression de ma haute considération.
 

Dear Counsellor,

I am writing to express my grave concern over the prolonged arbitrary detention of 64-year-old Ibrahim Metwaly since 10 September 2017, solely for his human rights activism including his efforts to secure truth and justice for his forcibly disappeared son. Ibrahim Metwaly was arrested by Egyptian security forces at Cairo International Airport on his way to Geneva, where he was invited to attend the 113TH session of the UN Working Group on Enforced or Involuntary Disappearances to discuss enforced disappearances in Egypt. Following his arrest, he was held incommunicado for two days until he appeared be-fore the Supreme State Security Prosecutor (SSSP) in Cairo. He told his lawyers that during this period National Security Agency (NSA) officers stripped him naked, gave him electric shocks in various parts of his body, doused him in water, and beat him, in violation of the absolute prohibition of torture and other ill-treatment.

Ibrahim Metwaly was initially held in pre-trial detention pending investigations into charges of communicating with “foreign entities” and spreading «false news» under case No.900 of 2017. The SSSP opened two new criminal cases against him, namely case No.1470 of 2019 and No.786 of 2020, on similar charges. This abusive practice referred to as «rotation» has been systematically used by the authorities against critics to keep them in pre-trial detention indefinitely, in contravention of Egyptian law which sets two years as the maximum permissible period for pre-trial detention. In September and October 2024, the Egyptian authorities referred Ibrahim Metwaly to trial in Case No.900 of 2017 and No. 1470 of 2019, respectively, on charges of «joining a group that was founded in violation of the law and committing a crime of funding terrorism», among others. His lawyers have not been granted access to his casefiles to date, and no trial sessions have been scheduled yet.

In June 2022, after five years in Tora Prison Complex, Ibrahim Metwaly was transferred to Badr 3 prison where he remains. Ibrahim Metwaly suffers from multiple health conditions, including an enlarged prostate which requires urgent surgical intervention according to urologist. On 4 December 2024, his family submitted a request to the SSSP to approve his transfer to a specialized hospital outside the prison to undergo an urgent prostate surgery. The family’s request remains unanswered.

I urge you to immediately and unconditionally release Ibrahim Metwaly as he is detained solely for peacefully exercising his human rights. Pending his release, he must be held in conditions meeting international standards for the treatment of prisoners and granted access to adequate healthcare, including in outside hospitals if necessary, as well as his family and lawyers.

Yours sincerely,
 

#Egypt: Human rights lawyer Ibrahim Metwaly has spent over seven years arbitrarily detained just for seeking truth and justice for his forcibly disappeared son. Call on the Egyptian authorities to immediately and unconditionally release him
 

Procureur:
Public Prosecutor Mohamed Shawky Ayyad
Office of the Public Prosecutor
Madinat al-Rehab
Cairo
Arab Republic of Egypt

Fax: +202 2577 4716
Twitter/X: @EgyptianPPO
Facebook: https://www.facebook.com/ppo.gov.eg

COPIES À

President Abdelfattah al-Sisi
Office of the President
Al Ittihadia Palace
Cairo
Arab Republic of Egypt
Fax: +202 2391 1441
E-mail: [email protected]
Twitter/X: @AlsisiOfficial

Minister of Interior Mahmoud Tawfiq
Ministry of the Interior
25 El Sheikh Rihan Street Bab al-Louk
Cairo
Egypt
Fax: +202 2794 5529
E-mail: [email protected] ou [email protected]
Twitter/X: @moiegy

La commission des grâces présidentielles, par l'intermédiaire du Conseil national des droits de l'homme:
National Council for Human Rights
340 D - North Ninety Street - Fifth Settlement, Cairo, Egypt
Fax: +2028135607 / WhatsApp/phone: +201558345554
E-mail: [email protected]

-

Ambassade de la République Arabe d’Egypte
Elfenauweg 61, 3006 Berne
Fax: 031 352 06 25 / E-mail: [email protected]
FB: https://www.facebook.com/eg.bern.embassy/



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Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici


English version (click on title to open):

Ibrahim Metwaly, human rights lawyer and co-founder and coordinator of the Association of the Families of the Disappeared in Egypt, has spent over seven years arbitrarily detained in retaliation for his human rights work. Security forces arrested Ibrahim Metwaly on 10 September 2017 from the Cairo International Airport while on his way to Geneva to address the UN. Since September 2024, he has been referred to two separate trials on similar bogus charges. He is held in Badr 3 prison, where he is being denied urgent healthcare. He must be immediately and unconditionally released as he is being held solely due to the exercise of his human rights, including seeking truth and justice for his forcibly disappeared son.

Ibrahim Metwaly is a lawyer and co-founder of the Families of the Disappeared in Egypt group. He co-founded the group after his son, Amr, was forcibly disappeared on 8 July 2013. He searched for his son in police stations, prisons, hospitals and morgues with no success. Egyptian security forces denied knowledge of his son’s fate and whereabouts. Amr remains subjected to enforced disappearance, but the family stopped searching for him after the arrest of Ibrahim Metwaly out of fear of further reprisals.

On 12 September 2017, following his arrest on 10 September, the Supreme State Security Prosecution (SSSP) ordered the detention of Ibrahim Metwaly for 15 days pending investigations into charges of founding and leading an illegal group, the «Families of the Disappeared in Egypt Group», «conspiring with foreign parties to harm Egyptian national security», and «publishing false news». While Egyptian law imposes a maximum two-year pretrial detention period, this is routinely bypassed in cases involving state critics and political opponents through a practice known as «rotation». In Ibrahim Metwaly’s case, SSSP prosecutors opened two new cases in 2019 and 2020.

On 15 January 2025, the United Nation’s Special Rapporteur on the situation of human rights defenders issued a statement condemning the use anti-terrorism legislation to imprison human rights defenders. In her statement, she highlighted the prolonged arbitrary detention of Ibrahim Metwaly as well as the Egyptian authorities’ denial of adequate healthcare.

Ibrahim Metwaly is currently held in Badr 3 Prison, located 70 kilometres to the northeast of Cairo, where, according to Amnesty International’s research, prisoners are subjected to horrific and punitive conditions. Former detainees and family members have spoken of heavily restricted access to basic necessities such as sufficient food, clothing and books. Authorities often deny regular contact with families and lawyers and detention renewal hearings are routinely held online. Such hearings take place under coercive circumstances in the presence of prison guards and detainees are prevented from communicating with their lawyers. Further, they expose detainees to risks of reprisals from guards for complaining about torture or other ill-treatment and impede the ability of judges to spot visible bruises or other injuries.

Ibrahim Metwaly’s family is allowed to visit him every 45 days or two months. The visitors sit in a booth with glass partition separating them from their loved ones, which makes communication difficult due to the low volume of the phone. The family is also allowed to deliver food, clothing and medical items every 30 days, but report that on some occasions officials ban specific items at their whim.

Amnesty International has documented a pattern of enforced disappearances which have plagued Egypt for the past decade. The National Security Agency (NSA) and other security forces routinely hold those accused of involvement in terrorism or protests incommunicado and deny any information about their fate and whereabouts to their relatives and lawyers, for periods ranging from a few days to 23 months. Egypt remains a non-signatory of the International Convention for the Protection of All Persons from En-forced Disappearance.

 

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