À gauche: Oumar Sylla (alias Fonike Mengue) / à droite: Mamadou Billo Bah © FNDC
À gauche: Oumar Sylla (alias Fonike Mengue) / à droite: Mamadou Billo Bah © FNDC

URGENT ACTION Guinée – Action lettre / Délai expiré Disparition forcée des deux militants Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah

UA 067/24 I Agir jusqu'à nouvel avis I (UA du: 23.07.2024) I AI-Index: AFR 29/8340/2024
Le 9 juillet, les militants Oumar Sylla (alias Foniké Menguè) et Mamadou Billo Bah ont été arrêtés par les forces de défense et de sécurité au domicile du premier à Conakry, la capitale guinéenne. Depuis lors, ces deux hommes sont victimes de disparition forcée et on ignore où ils se trouvent. Le jour de leur arrestation, Oumar Sylla avait appelé sur les réseaux sociaux à se vêtir de rouge le 11 juillet pour manifester, entre autres, contre la répression des médias et la cherté de la vie. Il faut que les autorités guinéennes indiquent sans délai où se trouvent Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, protègent leur intégrité physique et veillent à ce que ces deux militants soient libérés immédiatement et sans condition.

23 octobre 2024: Le sort d'Oumar Sylla (alias Fonike Mengue) et de Mamadou Billo Bah restent inconnus. Le 17 octobre a marqué les 100 jours depuis qu'ils ont été vus pour la dernière fois. Nous vous demandons de continuer à soutenir l'Action urgente.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est une coalition d’organisations de la société civile et de partis politiques qui a lancé une série de manifestations en octobre 2019 en Guinée pour protester contre la modification de la Constitution. Depuis lors, il est au centre de la plupart des manifestations qui dénoncent des violations des droits humains commises par le régime actuel et le précédent. Le 8 août 2022, les autorités de transition guinéennes, arrivées au pouvoir à la suite d’un coup d’État le 5 septembre 2021, ont décidé de dissoudre le FNDC, qu’elles qualifiaient de «mouvement de facto» et l’accusaient d’avoir «toujours été connu pour sa violence à l’encontre de la population, la dégradation et la destruction de biens publics et privés, et des actes d’incitation à la haine».

En mai 2022, les autorités guinéennes ont interdit les manifestations jusqu’au début du cycle électoral.

Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ont déjà été placés en détention arbitraire uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. En septembre 2020, Oumar Sylla a été arrêté alors qu’il mobilisait la population pour l’inciter à manifester contre la candidature du président Alpha Condé à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Au lendemain du scrutin, des manifestations, parfois violentes, ont éclaté pour contester les résultats. Les forces de sécurité ont réagi en recourant à une force excessive dans certains quartiers, lors d’opérations qui se sont soldées par des morts. En septembre 2021, Oumar Sylla a été libéré sur ordre du procureur général récemment nommé. Il a été de nouveau détenu arbitrairement de juillet 2022 à mai 2023. Mamadou Billo Bah a aussi été détenu arbitrairement de janvier à mai 2023.

Le 21 octobre 2022, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les autorités guinéennes ont signé un accord relatif à un processus de transition de 24 mois en 10 étapes, lequel devait aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel en décembre 2024. Le gouvernement a été dissous le 19 février 2024 et un nouveau Premier ministre nommé le 27 février. En mars 2024, le nouveau Premier ministre, Amadou Oury Bah, a annoncé que les délais convenus avec la CEDEAO ne pourraient pas être respectés. Il a suggéré de prolonger la période de transition jusqu’en 2025, à la suite d’un référendum sur la Constitution organisé en 2024.

Passez à l'action !

La date limite recommandée pour participer est expirée.
S'il y a de nouvelles informations sur la situation et/ou des nouvelles recommandations d’action, nous les publierons ici.