Depuis plus de 10 ans, le Venezuela traverse une profonde crise sur le terrain des droits humains. Au cours de cette période, Amnesty International a dénoncé de graves violations des droits humains, notamment des crimes contre l’humanité, ainsi qu’une situation d’urgence humanitaire complexe qui a conduit plus de 25% de la population du pays à fuir à l’étranger. La politique de répression persistante menée par le gouvernement de Nicolás Maduro, qui vise à réduire au silence toute forme d’opposition, réelle ou supposée, a atteint un sommet historique après l’élection présidentielle du 28 juillet 2024. Les schémas de persécution observés après cette date ont été conformes à ceux signalés au cours de la décennie précédente, et ils persistaient encore en avril 2025.
Depuis le 28 juillet 2024, plus de 2’000 arrestations arbitraires de manifestant·e·s, d’opposant·e·s politiques, de militant·e·s, de défenseur·e·s des droits humains et même de passant·e·s ont été enregistrées. Ces plus de 2’000 personnes s’ajoutent aux 300 personnes au moins arrêtées avant l’élection. Presque toutes ces personnes ont fait l’objet de procédures pénales arbitraires, dans le cadre desquelles elles ont été accusées de «terrorisme» et d’incitation à la haine, beaucoup d’entre elles pour avoir simplement exprimé leur désaccord avec le gouvernement actuel. Des enfants et des adolescent·e·s, ainsi que des personnes en situation de handicap, ont également été victimes de ces violations des droits humains, et nombre d’entre eux ont été victimes de torture et d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants. Selon l’ONG vénézuélienne Foro Penal, au 10 avril 2025, 896 personnes étaient détenues arbitrairement pour des raisons politiques, et on ignorait où se trouvaient 62 personnes.
Dans le cadre de sa politique de répression, le gouvernement vénézuélien a menacé, poursuivi et censuré des militant·e·s et des organisations de la société civile travaillant dans un contexte hautement répressif de privation de droits fondamentaux tels que la santé, l’éducation et l’accès à la nourriture. Cette situation critique a contraint un nombre sans précédent de Vénézuélien·ne·s à fuir le pays en masse. En décembre 2024, 7,9 millions de Vénézuélien·ne·s avaient quitté le pays.
Depuis 2020, les rapports de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations unies sur la République bolivarienne du Venezuela ont recensé de manière exhaustive des centaines de cas d’exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires, de torture ou d’autres mauvais traitements commis dans le pays depuis 2014; ils ont également établi que le système judiciaire fonctionne comme un outil de la politique de répression du gouvernement. La Mission internationale a conclu que certains de ces crimes internationaux et violations des droits humains constituaient des crimes contre l’humanité. En particulier, dans son rapport 2024, elle a estimé avoir «des motifs raisonnables de croire que le crime de persécution pour motifs politiques a été commis pendant la période couverte par son mandat».
Depuis novembre 2021, le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale mène une enquête sur la situation au Venezuela, en particulier sur les «[c]rimes contre l’humanité d’emprisonnement ou d’autre privation grave de liberté physique [...] ; de torture [...] ; de viols et/ou d’autres formes de violence sexuelle de gravité comparable [...] ; et de persécutions à caractère politique de personnes détenues [...], qui ont été commis depuis au moins avril 2017, par des membres des forces de sécurité de l’État, des autorités civiles» et des individus ou groupes pro-gouvernementaux.
• Passez à l'action !
Défendez les droits de toutes les personnes privées de liberté pour des raisons politiques au Venezuela et envoyez une lettre d'appel
– par X/Twitter au Président et par courrier ou e-mail aux Ambassades. Postez également dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées (= voir sous ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).
→ Délai pour prendre action: 11 octobre 2025.
→ Veuillez écrire en espagnol ou dans votre propre langue.
Monsieur le Président,
Nous écrivons pour demander la libération et la protection de la vie et de l’intégrité de toutes les personnes privées de liberté pour des raisons politiques au Venezuela, notamment les membres de l’opposition qui ont été punies pour leurs opinions politiques.
Selon des informations reçues par Amnesty International, les autorités vénézuéliennes se rendent coupables de disparitions forcées afin de soustraire des détenu·e·s à la protection de la loi et de faciliter actes de torture et autres mauvais traitements contre ces personnes, voire contre leurs proches. Dans de nombreux cas, même lorsque la famille parvient à localiser la personne détenue, celle-ci est soumise à une détention au secret prolongée, arbitraire et totale.
Dans les cas de Pedro Guanipa, Perkins Rocha, Rafael Ramírez, Américo de Grazia, Biagio Pilieri, Freddy Superlano, Luis Somaza, Alfredo Díaz, Luis Palocz, Ricardo Estevez, Jesús Armas, María Oropeza, Nélida Sánchez, Roland Carreño, Williams Dávila et Edwin Moya, un grand nombre des familles n’ont pas su où ils se trouvaient pendant des jours, voire des semaines. Dans certains cas, elles n’ont toujours pas la certitude absolue que leurs proches se trouvent dans le centre de détention où les autorités affirment les détenir et, bien souvent, elles ne parviennent à les retrouver que grâce à des informations non officielles.
Les disparitions forcées, la torture et les autres formes de mauvais traitements sont absolument interdits par le droit international relatif aux droits humains. Les victimes de ces crimes de droit international ont droit à la vérité, à la justice, à la réparation et à des garanties de non-répétition. À cette fin, les enquêtes menées par des tribunaux indépendants à l’étranger sont d’une importance capitale.
Nous vous demandons de libérer immédiatement les personnes susmentionnées et toutes les personnes détenues arbitrairement pour des raisons politiques et de garantir, pendant leur détention, des visites familiales, la désignation d’un avocat de confiance, des soins médicaux et toutes les garanties d’un procès équitable.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération,
President Maduro,
We are writing to demand the release and protection of the lives and physical integrity of all those deprived of their liberty for political reasons in Venezuela, including members of the opposition who are being punished for their political opinions.
According to reports received by Amnesty International, the Venezuelan authorities are using enforced disappearance to remove detained persons from the protection of the law and to facilitate acts of torture and other ill-treatment against them, including their families. In many cases, even when families are able to learn of the whereabouts of detainees, they are subjected to full, prolonged and arbitrary incommunicado detention.
In the cases of Pedro Guanipa, Perkins Rocha, Rafael Ramírez, Américo de Grazia, Biagio Pilieri, Freddy Superlano, Luis Somaza, Alfredo Díaz, Luis Palocz, Ricardo Estevez, Jesús Armas, María Oropeza, Nélida Sánchez, Roland Carreño, Williams Dávila and Edwin Moya, many of their relatives were unaware of their whereabouts for days or weeks. In some cases, to this day they are still unsure of whether their family member is actually in the prison centre that the authorities claim they are, and are often only able to locatetheir family member through unofficial sources.
Enforced disappearance and torture and other ill-treatment are absolutely prohibited under international human rights law. The victims of these crimes have the right under international law to truth, justice, reparation and guarantees of non-repetition. In this regard, investigations conducted by independent courts abroad are of enormous importance.
We demand that you immediately release the persons mentioned above and all other persons arbitrarily detained for political reasons, and that while they remain in detention you ensure their access to family visits, the appointment of a trusted defence counsel, medical care and all guarantees of a fair trial.
Yours sincerely,
Presidente Maduro,
Le escribimos para exigir la liberación y la protección de la vida e integridad de todas las personas privadas de libertad por motivos políticos en Venezuela, incluidos miembros de la oposición castigados por su opinión política.
Según denuncias recibidas por Amnistia Internacional, las autoridades venezolanas están cometiendo desaparición forzada con el fin de sustraer a las personas detenidas de la protección de la ley, y facilitar actos de tortura y otros malos tratos contra ellas e incluso sus familiares. En numerosos casos, incluso cuando la familia logra dar con el paradero de la persona detenida, ésta es sometida a régimen de incomunicación total, prolongada y arbitraria.
En los casos de Pedro Guanipa, Perkins Rocha, Rafael Ramírez, Américo de Grazia, Biagio Pilieri, Freddy Superlano, Luis Somaza, Alfredo Díaz, Luis Palocz, Ricardo Estevez, Jesús Armas, María Oropeza, Nélida Sánchez, Roland Carreño, Williams Dávila, y Edwin Moya, muchos de sus familiares no conocieron su paradero por días o semanas. En algunos casos, a día de hoy, no tienen plena certeza de que su familiar se encuentre en el centro de reclusión que la autoridad dice tenerlo y muchas veces logran ubicar a su familiar únicamente a través de información extraoficial.
La desaparición forzada y la tortura y otros malos tratos están absolutamente prohibidos bajo el derecho internacional de los derechos humanos. Las víctimas de estos crímenes de derecho internacional tienen derecho a la verdad, justicia, reparación y garantías de no repetición. A estos efectos, las investigaciones llevadas adelante por tribunales independientes en el extranjero poseen una enorme relevancia.
Le exigimos que libere de inmediato a las personas mencionadas con anterioridad y a todas las personas detenidas arbitrariamente por motivos políticos y que, mientras sigan detenidas, garantice visitas familiares, designación de defensa de confianza, atención médica, y todas las garantías de un juicio justo.
Atentamente,
Hashtags:
#Venezuela; #LibérenlosYa
Message(s):
#Venezuela: Deben cesar de inmediato los graves abusos que sufren las personas detenidas arbitrariamente por motivos políticos, como torturas y otros malos tratos, incomunicación con familiares, juicios injustos y hasta desapariciones forzadas.
@NicolasMaduro, ¡#LibérenlosYa!
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#Venezuela: Grave abuses against victims of politically motivated arbitrary detentions must cease immediately, including torture and other ill-treatment, incommunicado detention, unfair trials, and even enforced disappearances.
@NicolasMaduro, release them now!
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Vous souhaiterez peut-être retweeter des publications antérieures sur l'une ou l'ensemble de ces personnes (liste non exhaustive) :
- Tweet on First UA 72/24: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1819488104526328008
- Tweet on Roland Carreño: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1820970862423457834
- Tweet on Freddy Superlano: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1821338790960525329
- Tweet on Américo de Grazia: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1823400497228783729
- Tweet on María Oropeza: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1823793407648784386
- Tweet on Ricardo Estevez: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1836488309830189398
- Tweet on Biagio Pilieri: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1831092405204111819
- Tweet on Perkins Rocha: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1831092410040160746
- Tweet on Nélida Sánchez: https://x.com/AmnistiaOnline/status/1831092416113475615
→ Le service postal au Venezuela est actuellement hors service !
Presidente de la República
Nicolás Maduro
Twitter/X: @NicolasMaduro
-
L'adresse et la correspondance du cas peuvent être partagées sous forme d'image dans les médias sociaux:
Palacio de Miraflores
Av. Nte. 10, Caracas 1012
Caracas, Venezuela
COPIES À
→ Veuillez transmettre cette lettre à l'ambassade du Venezuela, car il n'y a pas d'adresse électronique ni de service postal opérationnel au Venezuela.
→ Nous vous recommandons d'envoyer également cet AU aux ambassades du Brésil, de Colombie, d'Espagne et les États-Unis, car ces pays jouent un rôle important dans l'effort diplomatique pour résoudre la crise vénézuélienne.
Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela
Waldeggstrasse 47, Case Postale 237, 3097 Liebefeld
Fax: 031 371 64 69 / E-mail: [email protected]
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Ambassade du Brésil
Monbijoustrasse 68, 3007 Berne
Fax: 031 371 05 25 / E-mail: [email protected]
Ambassade de la République de Colombie
Zieglerstrasse 29, 3007 Berne
Fax: 031 350 14 09 / E-mail: [email protected]
Ambassade d'Espagne
Kalcheggweg 24, 3006 Berne
Fax: 031 350 52 55 / E-mail: [email protected]
Ambassade des Etats-Unis d'Amérique
Sulgeneckstrasse 19, 3007 Berne
Fax: 031 357 73 20 / E-mail: [email protected] / [email protected]
→
Envois par poste dans le monde: L'envoi de lettres par poste est possible dans presque tous les pays. Néanmoins, le service peut être suspendu temporairement. Nous essayons de mettre à jour les infos. Pour tenir compte des éventuelles limitations en vigueur, veuillez également consulter les infos de la Poste suisse:
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MODÈLES DE LETTRE PRÊTS À IMPRIMER/TÉLÉCHARGER:
• MODÈLE DE LETTRE FRANÇAIS 072/24-2 (Word)
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• MODELO DE CARTA ESPAÑOL 072/24-2 (Word)
CETTE ACTION URGENTE COMPLÈTE (DOCUMENT WORD):
(Page 1 informations, page 2 modèle de lettre)
• UA 072/24-2 – FRANÇAIS
• UA 072/24-2 – ENGLISH
→ Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir: ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
→ Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
→ Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici
English version (click on title to open):
Around 900 people remain arbitrarily detained for political reasons in Venezuela, according to the Venezuelan NGO Foro Penal. Many of these people are subjected to torture and other ill-treatment, enforced disappearance and arbitrary deprivation of liberty, with systematic lack of fair trial guarantees, prolonged incommunicado detention and denial of medical care. We call on Nicolás Maduro to release all those arbitrarily detained and to protect their lives and physical integrity while in detention, in particular by ensuring access to family visits and a defence counsel of their choice, in addition to dignified conditions of detention.
Venezuela has been suffering a profound human rights crisis for more than ten years. During this time, Amnesty International has reported serious human rights violations, including crimes against humanity, and a complex humanitarian emergency that has caused more than 25% of the population to flee the country. The ongoing political repression by the government of Nicolás Maduro, aimed at silencing any form of real or perceived dissent, reached historic levels following the presidential elections of 28 July 2024. The patterns of persecution registered as from that date were consistent with those reported in the previous decade and still continue in April 2025.
Since 28 July 2024, more than 2,000 arbitrary detentions of protestors, political opponents, activists, human rights defenders and even bystanders have been recorded. These more than 2,000 persons were in addition to the at least 300 people detained before the elections. Almost all of these individuals have been subjected to arbitrary criminal proceedings, on charges of «terrorism» and inciting hatred, many of them simply for dissenting with the current government. Children and adolescents, as well as people living with some form of disability, have also been victims of these human rights violations, and many of them have additionally been subjected to torture and other cruel, inhuman and degrading treatment. According to the Venezuelan NGO Foro Penal, as of 10 April 2025, 896 people were in arbitrary detention for political reasons, and the whereabouts of 62 persons were unknown.
As part of its policy of repression, the Venezuelan government has intimidated, criminalized and censored civil society organizations and activists, who are working in a highly repressive environment with no access to basic rights such as health, education or access to food. This deadly combination has forced an unprecedented number of Venezuelans to flee the country in search of safety and protection. As of December 2024, 7.9 million Venezuelan nationals had left the country.
From 2020, reports from the UN Independent International Fact-Finding Mission (FFM) on the Bolivarian Republic of Venezuela have comprehensively documented hundreds of cases of extrajudicial executions, arbitrary detentions and torture and other ill-treatment committed in the country since 2014. The FFM has also documented the ways in which the justice system is used as an instrument for the government’s policy of repression and has concluded that some of the international crimes and human rights violations constitute crimes against humanity. In particular, in its 2024 report, the FFM concluded that it had «reasonable grounds to believe that the crime of persecution on political grounds has been committed during the timeframe covered by its mandate».
Since November 2021, the Office of the Prosecutor of the International Criminal Court is conducting a criminal investigation on the situation in Venezuela, in particular on crimes against humanity including «…imprisonment or other severe deprivation of physical liberty; torture; rape and other forms of sexual violence; persecution on political grounds…» committed by state security forces, civil authorities and pro-government collectives at least since April 2017.
Take action
Write an appeal in your own words or use the model letter below. You find a ready-to-print model letter under
→ DOCUMENTS ACTUELS
→ Addresses see above in ADRESSES
Please also take action on Social Media. See above in
→ Guide Réseaux sociaux (Social Media)
→ Please take action before 11 October 2025.
→ Preferred language: Spanish. You can also write in your own language.