URGENT ACTION Russie (Crimée occupée) – Action lettre Libérez un défenseur des droits humains pour raisons médicales

Tofik Abdoulgaziev est membre de l’association Solidarité criméenne. Avant son arrestation en mars 2019, il organisait des événements pour les enfants de Tatars de Crimée incarcérés pour des motifs politiques. Il envoyait des colis alimentaires aux prisonniers tatars de Crimée se trouvant en détention provisoire, assistait à des audiences relatives à des affaires judiciaires à caractère politique, et allait soutenir d’autres Tatars de Crimée lors de perquisitions à leurs domiciles.

Tofik Abdoulgaziev a fait partie des plus de 20 militant·e·s tatars de Crimée arrêtés arbitrairement le 27 mars 2019. Il a été accusé de participation à une organisation terroriste (article 205.5(2) du Code pénal russe) et de préparation d’une prise de pouvoir violente (article 278). Les autorités russes l’ont accusé d’appartenir à Hizb ut Tahrir, qu’elles avaient arbitrairement qualifié d'«organisation terroriste». Le tribunal militaire du district sud de Rostov-sur-le-Don a condamné Tofik Abdoulgaziev à 12 ans d’emprisonnement en mai 2022.

En mai 2023, un tribunal a confirmé cette condamnation, et les autorités russes ont envoyé Tofik Abdoulgaziev purger sa peine dans une prison de Verkhneouralsk (une ville située à environ 2'000 km de sa Crimée natale). En mars 2024, il a été transféré dans un état critique dans un hôpital pénitentiaire de Tcheliabinsk, où on aurait établi qu’il était atteint de tuberculose, de pneumonie et d’autres problèmes de santé graves. Il se trouvait encore à l’hôpital au moment de la rédaction de cette Action urgente. Le 6 août, un tribunal russe a refusé la libération de Tofik Abdoulgaziev pour raisons médicales.

Solidarité criméenne a été créée en 2016 en réponse aux persécutions politiques et religieuses exercées par les autorités russes contre les Tatars de Crimée en Crimée occupée. Cette organisation rassemble des militant·e·s, des avocat·e·s et des proches de personnes qui ont été arrêtées et poursuivies en justice, pour les aider à recevoir une assistance judiciaire, financière, médicale et toute autre forme d’aide essentielle. Elle s’efforce également d’attirer l’attention sur les violations des droits humains commises de façon persistante en Crimée. Plusieurs membres de premier plan de ce mouvement ont été emprisonnés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces.

Les Tatars de Crimée sont un peuple autochtone de Crimée qui représentait environ 12% de la population de la péninsule avant son occupation et son annexion illégale par la Russie en 2014. De nombreux membres influents de la communauté tatare de Crimée ont été parmi les opposants les plus farouches aux politiques russes discriminatoires en matière de liberté de religion et de conviction. Les autorités russes de facto ont considéré l’ensemble de la communauté comme déloyale et ont exercé des représailles contre elle. Les personnes qui dénoncent les violations des droits humains commises en Crimée depuis 2014 sont victimes de persécutions, notamment de disparitions forcées, de harcèlement, d’intimidation, d’arrestations arbitraires, de torture et d’autres mauvais traitements, ainsi que de poursuites et d’emprisonnement de longue durée, à la suite de procès iniques pour des motifs politiques.

Madame la Haut-Commissaire,

J’attire votre attention sur la situation du militant des droits humains Tofik Abdoulgaziev, emprisonné à LPU-3, dans la région de Tcheliabinsk, après avoir été condamné par un tribunal militaire pour des motifs politiques, à l’issue d’un procès inéquitable.

Le 6 mai 2024, un professionnel de santé indépendant a analysé les résultats de l’examen médical réalisé en détention sur Tofik Abdoulgaziev et a conclu qu’il souffrait de tuberculose, de pneumonie bilatérale, d’insuffisance cardiaque chronique et d’autres maladies graves incluses dans la liste des «maladies graves empêchant l’incarcération» selon la résolution 54 du gouvernement russe du 2 février 2004. Le droit russe prévoit que les tribunaux doivent remettre en liberté les prisonniers qui en souffrent.

Le 6 août 2024, le tribunal de district de Metalourguitchesky, à Tcheliabinsk, a rejeté la demande de libération de Tofik Abdoulgaziev pour raisons de santé.

Un décès en détention résultant d’un refus délibéré de prodiguer des soins de santé adéquats constitue une privation arbitraire de la vie, ce qui est une violation grave du droit international relatif aux droits humains. Tofik Abdoulgaziev doit être libéré immédiatement pour raisons de santé et autorisé à être transféré dans un établissement médical de son choix pour recevoir tous les traitements et soins de santé dont il a besoin.

Je vous exhorte à prendre toutes les mesures en votre pouvoir afin que Tofik Abdoulgaziev soit libéré immédiatement pour raisons de santé, qu’il reçoive d’urgence les soins dont il a besoin et que tous les responsables des conditions de sa détention et de sa privation de soins médicaux soient amenés à rendre des comptes.

Veuillez agréer, Madame, l’expression de ma haute considération.
 

Dear Human Rights Commissioner,

I am drawing your attention to the situation of human rights activist Tofik Abdulgaziev, imprisoned in LPU-3 in Chelyabinsk oblast, after being convicted in an unfair trial by a military court, under politically motivated charges.

On 6 May 2024, an independent health professional analyzed the results of the official penitentiary medical examination of Tofik Abdulgaziev and concluded that he suffers from tuberculosis, bilateral pneumonia, chronic heart failure and other serious illnesses included in the list of «Serious illnesses preventing incarceration» according to the Resolution 54 of Russian Government as of 2 February 2004. Russian law provides for courts to grant release of prisoners suffering from them.

On 6 August 2024, Metalurgichesky District Court of Chelyabinsk denied the release of Tofik Abdulgaziev on health grounds.

Death in custody resulting from the deliberate denial of adequate health care amounts to arbitrary deprivation of life, which is a grave violation of international human rights law. Tofik Abdulgaziev must be re-leased immediately on health grounds and allowed transfer to a medical facility of his choice to receive all the treatment and health care he requires.

I urge you take all steps within your authority to ensure that Tofik Abdulgaziev is released immediately on health grounds, is urgently provided with the health care he requires, and all those responsible for the conditions of his detention and denial of medical care are held accountable.

Yours sincerely,
 

https://www.facebook.com/Moscalkova.Tatiana
https://t.me/ombudsmanrf

Tofik Abdulgaziev, human rights activist from Crimea sentenced to 12 years’ imprisonment on politically motivated charges in Russia, was hospitalized in a critical condition in March 2024. He has lost 15 kg and has been diagnosed with tuberculosis, pneumonia and other life-threatening conditions. He must be released immediately.

Tofik Abdulgaziev is a member of a grassroot group Crimean Solidarity. Prior to his arrest in March 2019, he was organizing events for children of Crimean Tatars imprisoned on politically motivated charges. He was sending food parcels to Crimean Tatar prisoners in the pre-trial detention centres, visit

ed courts hearings on politically motivated cases, came to support other Crimean Tatars during searches of their homes.

Tofik Abdulgaziev was among more than 20 Crimean Tatar activists arbitrarily arrested on 27 March 2019. Abdulgaziev was charged with participation in a terrorist organization (Article 205.5(2) of the Russian Criminal Code) and preparation for a violent seizure of power (Article 278). Russian authorities accused him of membership in Hizb ut-Tahrir, which they had arbitrarily designated a «terrorist organizationv». The Southern District Military Court of Rostov-on-Don sentenced Tofik Abdulgaziev to 12 years’ imprisonment in May 2022.

In May 2023, a court upheld the sentence, and the Russian authorities sent Tofik Abdulgaziev to serve his sentence in a prison in Verkhneuralsk (a city about 2,000 km from his native Crimea). In March 2024, he was transferred in critical condition to a prison hospital in Chelyabinsk where he has reportedly been diagnosed with tuberculosis, pneumonia and other serious health conditions. He remained in the hospital at the time of writing. On 6 August, a court in Russia denied Tofik Abdulgaziev’s release on health grounds.

Crimean Solidarity was created in 2016 in response to the Russian authorities’ political and religious persecution of Crimean Tatars in the occupied Crimea. The group brings together activists, lawyers and the relatives of those who have been arrested and prosecuted, to ensure they can access legal aid, financial, medical and other vital support. The group also seeks to raise awareness about ongoing human rights violations in Crimea. Several prominent members of the Crimean Solidarity have been imprisoned on trumped-up charges.

Crimean Tatars are an Indigenous people of Crimea who made up an estimated 12 percent of the peninsula’s population before its occupation and illegal annexation by Russia in 2014. Many prominent members of the Crimean Tatar community have been among the most vocal critics of Russian discriminatory policies on freedom of religion and belief. The Russian de facto authorities have regarded the entire community as disloyal and targeted it with reprisals. People speaking up about human rights violations committed in Crimea since 2014 have faced persecution, including enforced disappearances, harassment, intimidation, arbitrary arrest, torture and other ill-treatment, and prosecution and long-term imprisonment following unfair trials on politically motivated charges.

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