Joaquín Elo Ayeto est membre du parti politique d’opposition Convergence pour la démocratie sociale (Convergencia Para la Democracia Social) et membre de l’organe de coordination de Somos+, une plateforme de la société civile créée en 2015 qui mène des activités en faveur des droits humains.
L’arrestation de Joaquin Elo Ayeto a eu lieu quelques jours après sa visite, avec d’autres représentants de l’île d’Annabon, à l’ambassade de France à Malabo. Le but de cette réunion était de renforcer la coopération entre l’ambassade et la plateforme des droits humains Somos+. Somos+ s’efforçait de dénoncer les violations des droits humains ayant eu lieu récemment dans l’île d’Annabon après que des habitant·e·s ont manifesté contre l’impact de certaines explosions de dynamite minière.
Selon des informations relayées par les médias, un officier de gendarmerie aurait déclaré que «Joaquin opère clandestinement et son association est illégale».
Ce n’est pas la première fois que Joaquín Elo Ayeto est pris pour cible pour son travail en faveur des droits humains. Ces huit dernières années, il a fait l’objet de menaces, de harcèlement et de multiples arrestations et détentions. Le 29 novembre 2016, deux officiers militaires l’ont frappé après qu’il a publié un article en ligne sur un officier ayant refusé de payer à un péage. Le 27 juin 2017, il a de nouveau été arrêté après avoir participé, avec d’autres membres de Somos+, à un événement visant à réclamer justice pour la mort d’un jeune chauffeur de taxi, qui aurait été tué par l’armée. Il a été remis en liberté une semaine plus tard. Le 25 février 2019, il a été appréhendé à son domicile à Malabo après avoir été accusé d’être en possession d’informations sur un complot visant à tuer le président. Il aurait été soumis à la torture au moins deux fois pendant sa détention au poste de police central, ce qui aurait entraîné des blessures physiques. Il a été transféré à la prison de Malabo Black Beach où il a passé près d’un an en détention provisoire, jusqu’à ce que le président Obiang ordonne sa libération le 14 février 2020. Il a de nouveau été arrêté en décembre 2022 pour avoir organisé une conférence sur les droits humains et la corruption en Guinée équatoriale «sans autorisation officielle» à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme.
Dans une courte vidéo diffusée sur Facebook quelques heures avant son arrestation le 1er août 2024, Joaquin Elo Ayeto se dit fatigué d’être constamment soumis à des arrestations.
L’article 13 de la Constitution de la Guinée équatoriale garantit les droits à la liberté d’association, d’expression et de réunion pacifique.
Le 3 août, Angel Obama Obiang Eseng, avocat de Joaquin Elo Ayeto, a été arrêté et maintenu en détention pendant 48 heures, uniquement pour avoir aidé son client. Il a été accusé d’avoir fourni une représentation juridique à une organisation illégale. Il a plus tard été remis en liberté. Cependant, le 14 août, il a été temporairement suspendu du barreau de Guinée équatoriale, ce qui l’empêche d’exercer la profession d’avocat. Selon le barreau, la défense de l’organisation de Joaquin Elo Ayeto était contraire aux statuts de l’association. Outre Joaquín Elo Ayeto, Angel Obama était également l’avocat d’autres défenseurs des droits humains et travaillait sur d’autres affaires en relation avec les droits humains.
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