Haïtien·ne·x·s à la frontière avec la République dominicaine (photo d'archive, 2021) © AFP via Getty Images
Haïtien·ne·x·s à la frontière avec la République dominicaine (photo d'archive, 2021) © AFP via Getty Images

URGENT ACTION République Dominicaine – Action lettre Il faut mettre fin aux expulsions racistes de Haïtien·ne·s

UA 088/24 I Agir jusqu'au 1er février 2025 I (UA du: 08.10.2024) I AI-Index: AMR 27/8597/2024
Le président Luis Abinader a annoncé le 2 octobre 2024 un plan visant à expulser jusqu’à 10’000 personnes originaires d’Haïti par semaine, à compter du 4 octobre 2024. Cela risque d’entraîner des violations massives des droits humains en République dominicaine. Cette hausse des expulsions est susceptible d’exacerber les pratiques illégales existantes d’expulsions collectives, notamment de personnes ayant besoin de protection, de femmes enceintes, d’enfants, de personnes apatrides et de demandeurs et demandeuses d’asile, ce qui constituerait une violation du droit international. Nous demandons qu’il soit immédiatement mis fin aux expulsions collectives, et que les politiques et pratiques migratoires respectent et protègent chaque personne contre la discrimination raciale.

Le 2 octobre 2024, le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a annoncé la mise en œuvre immédiate d’un plan visant à expulser jusqu’à 10’000 migrant·e·s par semaine. Cette mesure suscite de vives inquiétudes quant au traitement réservé aux Haïtien·ne·s, aux Dominicain·e·s d’origine haïtienne, aux personnes apatrides et aux personnes noires en République dominicaine.

Cette annonce survient malgré la crise sécuritaire et humanitaire que connaît Haïti, qui met en péril de nombreuses vies. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, au mois de septembre 2024, le gouvernement dominicain avait expulsé 128’174 personnes, dont plus de 6’000 adolescent·e·s, fillettes et garçons. Ces mesures supplémentaires multiplieraient quasiment par trois le taux d’expulsions hebdomadaires établi en 2024.

Dans une lettre ouverte adressée au président Luis Abinader en avril, ainsi que dans une récente déclaration, Amnesty International a insisté sur la nécessité urgente pour les autorités dominicaines de mettre fin aux politiques migratoires racistes et de cesser les expulsions collectives de Haïtien·ne·s, qui sont contraires aux obligations internationales de la République dominicaine en matière de droits humains.

Amnesty International a souligné la nécessité pour les institutions dominicaines d’éradiquer de toute urgence le profilage racial, le racisme structurel et la discrimination raciale, en garantissant le respect de la dignité humaine et de l’intégrité physique des migrant·e·s haïtiens et des Dominicain·e·s d’origine haïtienne.

Ces actions affectent non seulement les Haïtien·ne·s, mais mettent également en danger les Dominicain·e·s d’origine haïtienne et les personnes noires, qui risquent de voir leur origine nationale, leur race, leur couleur de peau ou leur apatridie associées à un statut de migration irrégulière en raison d’un profilage racial constant et d’autres formes de discrimination raciale. Cette dynamique a instauré un climat de peur et de danger au sein de leurs communautés, sur lesquelles pèse une incertitude constante due au risque d’arrestation arbitraire et d’expulsion. Cela entrave et empêche l’exercice de divers droits, notamment l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi, ainsi que la défense des droits humains elle-même.

Malgré les engagements du gouvernement à respecter les droits humains, des éléments indiquent que des violations persistent, comme la détention arbitraire de mineur·e·s et de femmes enceintes, et l’usage excessif de la force par les autorités, entre autres. De hauts responsables de l’État ont cependant rejeté les éléments de preuve présentés par Amnesty International et d’autres concernant l’impact des politiques migratoires sur les droits humains. Parallèlement, ces mesures ont été soutenues par des discours qui stigmatisent les Haïtien·ne·s, y compris les femmes enceintes qui accèdent aux services de santé publique, et les filles et les garçons qui reçoivent une éducation publique.

Passez à l'action !

Défendez les droits des Haïtien·ne·x·s en République Dominicaine et envoyez une lettre d'appel – par courrier ou e-mail, par fax et/ou postez dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées.

Délai pour prendre action: 1er février 2025.
Veuillez écrire en espagnol, anglais ou dans votre propre langue.

Monsieur le Président,

Je vous écris pour vous faire part de ma profonde inquiétude concernant les mesures, annoncées récemment et dont la mise en œuvre vient de commencer, qui visent à accélérer les expulsions collectives de migrant·e·s, et prennent particulièrement pour cible les Haïtien·ne·s en mouvement, à un taux sidérant de 10’000 par semaine. Ce plan alarmant constitue une grave menace pour les droits humains d’innombrables migrant·e·s, demandeurs et demandeuses d’asile haïtiens, et Dominicain·e·s d’origine haïtienne en République dominicaine.

L’augmentation annoncée du nombre d’expulsions présente un grave risque de profilage racial, d’expulsions collectives et d’autres violations des droits humains, en violation de l’interdiction de la discrimination raciale et d’autres obligations internationales. Cette mesure risque d’empêcher l’évaluation au cas par cas des besoins de protection, notamment des personnes particulièrement vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants, et les personnes apatrides et en quête d’asile.

Les Dominicain·e·s d’origine haïtienne et les personnes apatrides courent en outre un risque accru de détention et d’expulsion injustifiées, ce qui exacerbe les vulnérabilités existantes. L’absence d’obligation de rendre des comptes pour les politiques migratoires racistes qui portent préjudice aux personnes noires, et l’absence de garanties relatives aux droits humains dans la mise en œuvre de ces mesures compromettent encore davantage les engagements du gouvernement en matière de respect des droits humains. Cela dénote une tendance perturbante au mépris des droits et de la dignité de toutes les personnes dans le pays.

Je vous exhorte à reconsidérer ces politiques migratoires racistes à l’encontre de Haïtien·ne·s en mouvement et à donner la priorité à la protection des droits fondamentaux de tous et toutes. La communauté internationale regarde ce qui se passe en République dominicaine, et votre engagement en faveur de la défense de la dignité humaine doit se traduire en actes qui protègent, au lieu de nuire.

Je demande à votre gouvernement de mettre immédiatement fin à la pratique des expulsions collectives et de veiller à ce que les politiques et pratiques migratoires respectent chaque personne, protègent contre la discrimination raciale et soient conformes aux obligations internationales de la République dominicaine en matière de droits humains.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
 

Dear President,

I am writing to express my grave concern regarding the recent announced and in process of early implementation measures aimed at increasing the collective deportations of migrants, particularly targeting Haitians on the move, to a staggering rate of up to 10'000 per week. This alarming plan poses a serious threat to the human rights of countless Haitian migrants, asylum seekers, and Dominicans of Haitian descent in the Dominican Republic.

The announced increase of deportations poses a serious risk of racial profiling, collective expulsions, and other human rights violations, in violation of the prohibition of racial discrimination and other international obligations. The measure risks resulting in preventing individualized assessments of each person's protection needs, including those in need of protection, pregnant women, children, stateless individuals, and asylum seekers.

Furthermore, Dominicans of Haitian descent and stateless individuals face an increased risk of wrongful detention and deportation, exacerbating existing vulnerabilities. The lack of accountability for racist migration policies that harm Black individuals and the absence of human rights safeguards in the implementation of these measures further undermines the government's pledges regarding respect for human rights. This indicates a troubling pattern of disregard for the rights and dignity of all people in the country.

I urge you to reconsider these racist migration policies against Haitians on the move and prioritize the protection of human rights for all. The international community is watching, and your commitment to uphold human dignity must be demonstrated through actions that protect rather than harm.

I call on your government to immediately end the practice of collective expulsions and ensure that migration policies and practices respect and protect everyone from racial discrimination and comply with Dominican Republic’s international human rights obligations.

Sincerely,
 

Señor Presidente:

Me dirijo a usted para expresarle mi honda preocupación por las medidas, recientemente anunciadas y en sus primeras etapas de implementación, destinadas a aumentar las deportaciones colectivas de migrantes, especialmente personas haitianas en movimiento, que alcanzan la impresionante cifra de hasta 10.000 personas a la semana. Este alarmante plan constituye una grave amenaza para los derechos humanos de innumerables migrantes de Haití, solicitantes de asilo, y personas dominicanas de ascendencia haitiana que se encuentran en República Dominicana.

El aumento anunciado de las deportaciones supone un grave riesgo de que se establezcan perfiles raciales, se lleven a cabo expulsiones colectivas y se cometan otras violaciones de derechos humanos, en contra de la prohibición de la discriminación racial y otras obligaciones internacionales. La medida amenaza con tener como resultado que se impida una evaluación individualizada de las necesidades de protección de cada persona, incluidas personas que necesitan protección, mujeres embarazadas, niños y niñas, apátridas y solicitantes de asilo.

Además, las personas dominicanas de ascendencia haitiana y las personas apátridas se enfrentan a un mayor riesgo de ser detenidas indebidamente y deportadas, lo que agrava las vulnerabilidades existentes. La falta de rendición de cuentas por las políticas racistas de migración que perjudican a las personas negras, y la ausencia de salvaguardias de derechos humanos en la implementación de estas medidas, socavan aún más las promesas del gobierno en relación con el respeto por los derechos humanos. Esto señala un inquietante patrón de desprecio por los derechos y la dignidad de todas las personas en el país.

Le insto a reconsiderar estas políticas de migración racistas contra las personas haitianas en movimiento y a priorizar la protección de los derechos humanos de todas las personas. La comunidad internacional está observando, y usted debe demostrar su compromiso para con los derechos humanos emprendiendo acciones que los protejan, no que los dañen.

Le pido a su gobierno que ponga fin de inmediato a la práctica de las expulsiones colectivas y que garantice que las políticas y prácticas migratorias respetan y protegen a todas las personas frente a la discriminación racial y cumplen las obligaciones internacionales de derechos humanos contraídas por República Dominicana.

Atentamente,
 

Targets:
Twitter and Instagram: @luisabinader
Facebook: https://www.facebook.com/LuisAbinaderCorona/ 

Suggested Messaging + Hashtags: 
The Dominican Republic President @luisabinader Must Stop Racist Deportations of Haitians. Respect Human Rights Now. #RDAntirracista

Person to Follow/Retweet:
@reconoci_do
@ABelique
 

Luis Rodolfo Abinader Corona
Presidente de República Dominicana
Av. México esq. Calle Dr. Delgado, Palacio Nacional
Santo Domingo
República Dominicana

Twitter/X, Instagram: @luisabinader
Facebook: https://www.facebook.com/LuisAbinaderCorona/

E-mail: [email protected]
Si vous rencontrez des problèmes avec l'envoi de l'e-mail, veuillez envisager d'autres méthodes de communication, telles que les réseaux sociaux ou l'envoi de la lettre par poste ou via l'ambassade de la République dominicaine.

 

COPIES À

Ambassade de la République dominicaine
Weltpoststrasse 4
3015 Berne

Fax: 031 351 15 87
E-mail: [email protected]

 


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MODÈLES DE LETTRE PRÊTS À IMPRIMER/TÉLÉCHARGER:
•  MODÈLE DE LETTRE FRANÇAIS 088/24 (Word)
•  MODEL LETTER ENGLISH 088/24 (Word)
•  MODELO DE CARTA ESPAÑOL 088/24 (Word)

CETTE ACTION URGENTE COMPLÈTE (DOCUMENT WORD):
(Page 1 informations, page 2 modèle de lettre)
•  UA 088/24 – FRANÇAIS
•  UA 088/24 – ENGLISH


Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir : ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici


English version (click on title to open):

President Luis Abinader announced on 2 October 2024 a plan to deport up to 10,000 of people from Haiti per week, starting on 4 October 2024. This risks mass human rights violations in the Dominican Republic. This increase in deportations could intensify the existing unlawful practices of collective expulsions, including of people in need of protection, pregnant women, children, stateless individuals, and asylum seekers, violating international law. We call for to immediately end the collective expulsions and ensure that migration policies and practices respect and protect everyone from racial discrimination.

On October 2, 2024, President Luis Abinader of the Dominican Republic announced the immediate implementation of a plan to deport up to 10,000 migrants per week. This measure raises significant concerns about the treatment of Haitians, Dominicans of Haitian descent, stateless individuals, and Black people in the Dominican Republic.

This announcement comes despite the security and humanitarian crisis in Haiti that puts many lives at risk. According to the International Organization for Migration (IOM), by September 2024, the Domini-can government had deported 128,174 people, including more than 6,000 adolescents, girls, and boys. Thus, these additional measures would nearly triple the rate of weekly deportations that have been maintained during 2024.

Amnesty International has condemned, in an open letter addressed to President Luis Abinader in April and in a recent statement, the urgent need for Dominican authorities to end racist migration policies and halt collective expulsions and deportations of Haitians, in violation of the Dominican Republic's international human rights obligations.

Amnesty International has emphasized the urgent need for Dominican institutions to eradicate racial profiling, structural racism, and racial discrimination, ensuring respect for the human dignity and physical integrity of Haitian migrants and Dominicans of Haitian descent.

These actions not only affect Haitians but also endanger Dominicans of Haitian descent and Black individuals, who face the possibility of their national origin, race, skin color, or statelessness being associated with irregular migration status due to constant racial profiling and other forms of racial discrimination. This dynamic has created a climate of fear and risk in their communities, with the constant uncertainty of being arbitrarily detained and deported. This impedes and inhibits the exercise of various rights, including access to health care, education, employment, and the very defense of human rights.

Despite government promises to respect human rights, evidence suggests that violations persist, including the arbitrary detention of minors and pregnant women, excessive use of force by authorities, among others. However, high-level state officials have denied the evidence presented by Amnesty International and others regarding the impact on human rights of migration policies. At the same time, these measures have been sustained by narratives that stigmatize Haitians, including pregnant women accessing public health services, and girls and boys accessing public education.

 

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