La politique de répression du gouvernement de Nicolás Maduro, mise en place de longue date pour réduire au silence toute forme de dissidence réelle ou présumée, a atteint un sommet historique après l’élection du 28 juillet 2024, avec plus de 2’000 personnes détenues arbitrairement pour des raisons politiques, dont beaucoup ont été accusées de terrorisme et d’incitation à la haine, apparemment sans fondement, y compris parmi des catégories vulnérables de la population telles que les enfants et les personnes en situation de handicap. Selon l’organisation locale Foro Penal, au 17 février 2025, au moins 1’061 personnes demeuraient détenues arbitrairement pour des raisons politiques, dont 121 femmes, quatre adolescent·e·s et 58 personnes dont on ne connaissait ni le sort, ni le lieu où elles se trouvaient.
Dans le cadre de cette politique, le gouvernement n’a cessé de harceler, de poursuivre et de censurer les militant·e·s et les organisations de la société civile qui s’efforcent de protéger les droits des Vénézuélien·ne·s dans une situation complexe d’urgence humanitaire et de profonde crise des droits humains qui les fait fuir en nombre sans précédent, en quête de sécurité et de protection. Au mois de novembre 2024, plus de 7,8 millions de personnes avaient fui le Venezuela.
Comme l’a dénoncé Amnesty International à maintes reprises, les défenseur·e·s des droits humains au Venezuela sont constamment exposés à un risque de harcèlement, d’agressions et d’arrestations. Le gouvernement de Nicolás Maduro mène actuellement plusieurs initiatives visant à contrôler et réduire au silence les organisations de défense des droits humains et de la société civile. Le projet de loi adopté en août 2024, baptisé «Loi relative à l’audit, à la régularisation, à l’action et au financement des organisations non gouvernementales et associées», surnommé «loi anti-ONG», impose des contrôles stricts nécessitant de remettre la liste de leurs membres et de leur personnel, celle de leurs avoirs, celle de leurs donateurs et d’enregistrer tous les mouvements financiers. En cas de non-respect de ces obligations, les organisations de la société civile pourraient être fermées et faire l’objet de poursuites pénales. Cette loi est entrée en vigueur en février 2025.
Depuis 2020, plusieurs rapports de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur la République bolivarienne du Venezuela ont fourni des informations détaillées sur des centaines de cas d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de détentions arbitraires, d’actes de torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants commis dans le pays depuis 2014, ainsi que d’exemples d’instrumentalisation de la justice par le gouvernement dans le cadre de sa politique répressive, en concluant que certains de ces crimes de droit international et violations des droits humains pourraient constituer des crimes contre l’humanité. Dans l’un de ceux publiés en 2024, elle a indiqué avoir «des motifs raisonnables de croire que le crime de persécution a été commis en République bolivarienne du Venezuela tout au long de la période considérée».
Depuis novembre 2021, le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale mène une enquête pénale sur la situation au Venezuela, précisément pour «[c]rimes contre l’humanité de privation de liberté ou toute grave privation de liberté physique (…); torture (…); viol et/ou autres formes de violence sexuelle d’une gravité comparable (…); et persécution à caractère politique contre des personnes détenues (…), qui ont été commis depuis au moins avril 2017, par des membres des forces de sécurité de l'État, des autorités civiles et des personnes pro-gouvernementales (ou groupes appelés «collectifs»)».
• Passez à l'action !
Défendez les droits des quatre défenseur·e·s en prison et envoyez une lettre d'appel
– via X/Twitter ou par courrier via l'ambassade. Postez également dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées (voir sous ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).
→ Délai pour prendre action: 28 août 2025.
→ Veuillez écrire en espagnol ou dans votre propre langue.
Monsieur le Président,
Nous demandons la libération immédiate et sans condition de Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas et Kennedy Tejeda. Tous sont des prisonniers d’opinion, détenus uniquement en raison de leur travail de défense, d’éducation et de promotion dans le domaine des droits humains. Ils n’auraient jamais dû être arrêtés et désormais, leur vie a changé pour toujours.
Javier Tarazona est éducateur et directeur de l’ONG FundaRedes. Il a été arrêté le 2 juillet 2021 alors qu’il tentait de signaler au parquet le harcèlement qu’il subissait de la part des autorités. Rocío San Miguel est avocate et présidente de Control Ciudadano, une organisation de la société civile. Elle a été arrêtée le 9 février 2024 et a eu l’épaule fracturée pendant sa détention, blessure qui nécessite une intervention chirurgicale en urgence et une rééducation. Carlos Julio Rojas est journaliste et responsable associatif. Il est détenu depuis le 15 avril 2024 pour avoir communiqué sur les problèmes touchant sa communauté. Kennedy Tejeda est un jeune avocat, bénévole pour l’organisation Foro Penal. Il a été arrêté le 2 août 2024 alors qu’il tentait d’obtenir des informations sur le lieu de détention de deux hommes dont l’arrestation avait été signalée.
Ces quatre prisonniers et prisonnières d’opinion ont subi de multiples autres graves violations des droits humains, dont une disparition forcée dans les jours qui ont suivi leur arrestation, la privation du droit d’être défendu par un·e avocat·e de confiance, des périodes de détention au secret, l’absence de soins médicaux, et plusieurs ont même déclaré avoir été soumis à des actes de torture.
Ces probables crimes de droit international et graves violations des droits humains font chacun l’objet d’un suivi et d’un examen minutieux de la part des mécanismes internationaux d’obligation de rendre des comptes, y compris de la Cour pénale internationale.
Le harcèlement, les menaces et la détention de défenseur·e·s des droits humains et les attaques contre la société civile plus largement doivent cesser immédiatement. Leur rôle, en pleine urgence humanitaire et crise des droits humains, doit être salué et protégé.
Nous appelons à la libération immédiate et sans condition de Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas et Kennedy Tejeda, ainsi que de toutes les victimes de détention arbitraire au Venezuela. Tant que ces personnes restent détenues, nous demandons que leurs droits à la vie et aux soins médicaux, à ne pas être soumis à la torture et à bénéficier de toutes les garanties d'un procès équitable soient pleinement protégés.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Mr Nicolás Maduro,
We call for the immediate and unconditional release of Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas, and Kennedy Tejeda. They are all prisoners of conscience detained solely for defending, educating, and promoting human rights. They should never have been detained and now their lives have been forever changed.
Javier Tarazona is an educator and director of NGO FundaRedes. He was detained on 2 July 2021 when trying to report harassment from authorities to the public prosecutor’s office. Rocío San Miguel is a lawyer and president of the civil society organisation Control Ciudadano. She was detained on 9 February 2024 and sustained a should fracture while in custody that requires urgent surgery and rehabilitation. Carlos Julio Rojas is a journalist and community organiser, detained since 15 April 2024 for raising concern over problems affecting his community. Kennedy Tejeda is a young lawyer and volunteer for Foro Penal. He was detained on 2 August 2024 when inquiring over the whereabouts of two men who had allegedly been arrested.
All four prisoners of conscience have suffered a myriad of other grave human rights violations, including enforced disappearance in the days following their detention, denial of trusted legal defence, periods of incommunicado detention, denial of medical care, and some have even reported being subjected to torture.
These possible crimes under international law and grave human rights violations are being monitored and scrutinized individually by international justice and accountability mechanisms, including the International Criminal Court.
The harassment, threats and detention of human rights defenders and the attacks on civil society more broadly must cease immediately. Their role, in the midst of the ongoing humanitarian emergency and human rights crisis should be protected and celebrated.
We call for the immediate and unconditional release of Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas, and Kennedy Tejeda, and every victim of arbitrary detention in Venezuela. As long as they remain in your custody, we demand their rights to life and medical care, to not be subjected to torture, and to enjoy all fair trial guarantees to be fully protected.
Yours sincerely,
Señor Nicolás Maduro:
Pedimos la libertad inmediata e incondicional de Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas y Kennedy Tejeda. Estas cuatro personas son presas de conciencia, privadas de libertad únicamente haber defendido los derechos humanos, promoverlos y realizar actividades de educación sobre ellos. Nunca debieron ser detenidas y ahora sus vidas han cambiado para siempre.
Javier Tarazona es educador y director de la ONG FundaRedes. Lo detuvieron el 2 de julio de 2021 cuando trataba de informar ante el Ministerio Público el hostigamiento que sufría por parte de las autoridades. Rocío San Miguel es abogada y presidenta de la organización de la sociedad civil Control Ciudadano. La detuvieron el 9 de febrero de 2024 y sufrió una fractura de hombro mientras estaba detenida que requiere cirugía urgente y rehabilitación. Carlos Julio Rojas es periodista y organizador comunitario, detenido desde el 15 de abril de 2024 por manifestar preocupación por problemas que afectan a su comunidad. Kennedy Tejeda es un joven abogado y voluntario de Foro Penal. Lo detuvieron el 2 de agosto de 2024 cuando preguntaba por el paradero de dos hombres que supuestamente habían sido arrestados.
Estas cuatro personas, todas ellas presas de conciencia, han sufrido un sinfín de otras graves violaciones de derechos humanos, como desaparición forzada en los días posteriores a su detención, negación de defensa letrada de confianza, periodos de detención en régimen de incomunicación, negación de atención médica, y algunos han denunciado incluso haber sido sometidos a tortura.
Estos posibles crímenes de derecho internacional y violaciones graves de derechos humanos están siendo objeto de seguimiento y escrutinio individual por parte de los mecanismos internacionales de justicia y rendición de cuentas, incluida la Corte Penal Internacional.
El hostigamiento, las amenazas y la detención de defensores y defensoras de los derechos humanos, así como los ataques a la población civil en general, deben cesar de inmediato. La función de estas personas, en medio de la actual emergencia humanitaria y la crisis de derechos humanos, debe ser protegida y celebrada.
Pedimos la libertad inmediata e incondicional de Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas y Kennedy Tejeda, y de cualquier otra víctima de detención arbitraria en Venezuela. Asimismo, solicitamos que, mientras estén bajo su custodia, estas personas disfruten de sus derechos a la vida y a la atención médica, no sean sometidas a tortura y gocen de todas las garantías procesales para estar plenamente protegidas.
Atentamente,
Hashtags:
#Venezuela; #LiberenARocíoSanMiguel; #LiberenAJavierTarazona; #LibertadParaCarlosJulioRojas; #LiberenAKennedy
ESPAÑOL:
#Venezuela: Exigimos la libertad inmediata e incondicional de las personas presas de conciencia que defienden y promueven los derechos humanos: Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas y Kennedy Tejeda.
@NicolasMaduro, ¡libérenlos ya!
ENGLISH:
#Venezuela: We demand the immediate and unconditional release of the prisoners of conscience who defend and promote human rights: Javier Tarazona, Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas and Kennedy Tejeda.
@NicolasMaduro, free them now!
→ Le service postal au Venezuela est actuellement hors service.
President of the Republic, Nicolas Maduro
Twitter/X: @NicolasMaduro
L'adresse (et la correspondance du cas) peuvent être partagées sous forme d'image dans les médias sociaux:
Palacio de Miraflores
Av. Nte. 10, Caracas 1012
Caracas, Venezuela
COPIES À
→ Veuillez transmettre cette lettre à l'ambassade du Venezuela, car il n'y a pas d'adresse électronique ni de service postal opérationnel au Venezuela.
Botschaft der Bolivarischen Republik Venezuela
Waldeggstrasse 47
Postfach 237
3097 Liebefeld
Fax: 031 371 64 69
E-Mail: [email protected]
→ Nous vous recommandons d'envoyer également une copie aux ambassades du Brésil, de Colombie, d'Espagne et les États-Unis, car ces pays jouent un rôle important dans l'effort diplomatique pour résoudre la crise vénézuélienne:
Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela
Waldeggstrasse 47
Case Postale 237
3097 Liebefeld
Fax: 031 371 64 69
E-mail: [email protected]
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Ambassade du Brésil
Monbijoustrasse 68
3007 Berne
Fax: 031 371 05 25
E-mail: [email protected]
Ambassade de la République de Colombie
Zieglerstrasse 29
3007 Berne
Fax: 031 350 14 09
E-mail: [email protected]
Ambassade d'Espagne
Kalcheggweg 24
3006 Berne
Fax: 031 350 52 55
E-mail: [email protected]
Sulgeneckstrasse 19, 3007 Berne
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MODÈLES DE LETTRE PRÊTS À IMPRIMER/TÉLÉCHARGER:
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• UA 001/25-2 – FRANÇAIS
• UA 001/25-2 – ENGLISH
→ Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir : ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
→ Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
→ Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici
English version (click on title to open):
At least four human rights defenders are currently arbitrarily detained for defending rights in Venezuela: Javier Tarazona, detained in 2021; Rocío San Miguel, Carlos Julio Rojas, and Kennedy Tejeda, all three detained in 2024. They are prisoners of conscience and must be released immediately and unconditionally. We demand Nicolás Maduro ensures they are released as a matter of urgency and, while in state custody, protects their life and safety, right to not be subjected to torture, and fair trial guarantees.
Nicolás Maduro’s government’s long-standing policy of repression to silence any form of real or perceived dissent reached a historic peak after the 28 July 2024 election, which saw over 2'000 people arbitrarily detained for political reasons, many of them charged with seemingly unfounded counts of terrorism and incitement of hatred, including vulnerable groups such as children and people living with disabilities. According to the local organization Foro Penal, as of 17 February 2025, at least 1'061 people remain arbitrarily detained for political reasons, including 121 women, four teenagers, and 58 whose fate and whereabouts are reportedly unknown.
Within this policy of repression, the government has continually harassed, prosecuted and censored activists and civil society organizations working to protect the rights of Venezuelans amidst a complex humanitarian emergency and a deep human rights crisis that is making Venezuelans flee in unprecedented numbers in search of safety and protection. By November 2024, over 7.8 million had fled Venezuela.
As Amnesty International has repeatedly denounced, human rights defenders in Venezuela are at a constant risk of harassment, attacks and detention. Nicolás Maduro’s government is currently pursuing several initiatives to control and silence human rights and civil society organizations. The bill adopted in August 2024 titled ‘Law for the audit, regularization, action and financing of non-governmental and related organizations’, or so-called «anti-NGO law», imposes strict controls that include handing over lists of members and personnel and their assets, lists of donors, and registration of financial movements. Non-compliance with registration requirements could lead to the closure of civil society organizations and possible criminal prosecutions. The bill’s provisions began entering into force starting in February 2025.
Since 2020, reports from the UN independent international fact-finding mission on the Bolivarian Re-public of Venezuela (FFM) have thoroughly documented hundreds of cases of extrajudicial executions; enforced disappearances; arbitrary detentions; and torture and other cruel, inhuman or degrading treatment committed in the country since 2014; as well as the ways in which the justice system serves as a tool for the government’s policy of repression, concluding that some of these international crimes and human rights violations amount to crimes against humanity. Specifically in 2024, the FFM concluded that it has «reasonable grounds to believe that the crime of persecution on political grounds has been committed during the timeframe covered by its mandate».
Since November 2021, the Office of the Prosecutor of the International Criminal Court is conducting a criminal investigation into the situation in Venezuela, specifically regarding the «[c]rimes against humanity of deprivation of liberty or other serious deprivation of physical liberty (…); torture (…); rape and/or other forms of sexual violence of comparable severity (…); and politically motivated persecution against persons detained (…), which were committed since at least April 2017, by members of the State security forces, civil authorities and pro-government persons (or groups called «collectives»).
Take action
Write an appeal in your own words or use the model letter below. You find a ready-to-print model letter under
→ AKTUELLE DOKUMENTE
→ Addresses see above in ADRESSEN
Please also take action on Social Media (guide see above).
→ SOCIAL MEDIA GUIDE
→ Please take action before 28 August 2025.
→ Preferred language: Spanish, English. You can also write in your own language.