Sayed Rahim Saidi est gravement malade, souffrant d’une hernie discale lombaire et de problèmes de prostate, mais n’a pas accès à des soins de santé adéquats, notamment aux médicaments dont il a besoin, et est enfermé dans une cellule froide. Entre juillet et décembre, alors qu’il était détenu au 40e District de la GDI, il aurait été soumis à la torture et à des mauvais traitements, notamment à l’isolement, et n’aurait pas été autorisé à recevoir les médicaments envoyés par sa famille. Sayed Rahim Saidi doit être libéré immédiatement et sans condition.
Sayed Rahim Saidi, cinéaste de 57 ans, est connu pour ses documentaires et ses courts-métrages traitant du changement social et de la non-discrimination. Il a travaillé pendant plus de 20 ans pour la télévision nationale afghane et des télévisions privées et est membre de l’Association du film afghan. Il travaille dans les médias et la production de contenu médiatique, de films et de cinéma en Afghanistan. Il a précédemment travaillé comme directeur de production et producteur pour Ariana TV depuis sa création à Kaboul en 2005. Avant son arrestation arbitraire, il travaillait pour Anar Media, qui compte 17’000 abonné·e·s sur YouTube, et avait produit divers programmes sociaux, culturels et religieux.
Sayed Rahim Saidi a été arrêté arbitrairement par des membres du 40e District de la Direction générale du renseignement (GDI) des talibans à Khushhal Khan Mena, dans le 5e District à Kaboul. Vers 10 heures du matin, Sayed Rahim Saidi et son fils se sont soudain retrouvés encerclés par des soldats talibans au visage couvert. Sans leur expliquer quoi que ce soit ni présenter un mandat d’arrêt écrit, les soldats ont couvert leurs visages de tissus noirs et les ont emmenés au 40e District de la GDI. Après quelques heures d’interrogatoire, son fils a été relâché, tandis que Sayed Rahim Saidi a été maintenu en détention pour un nouvel interrogatoire. Au cours de cette période, il a été détenu à l’isolement pendant les trois premiers mois suivant son arrestation, et s’est vu refuser l’accès à un avocat ainsi qu’à des soins de santé adéquats et aux médicaments dont il a besoin pour ses problèmes de santé. Sa famille a été autorisée à lui rendre visite à quelques reprises, mais les rencontres se faisaient par téléphone à travers une vitre, en présence d’un soldat taliban. Sa famille a essayé de lui envoyer des médicaments, mais ils ne lui sont jamais parvenus à la GDI. Depuis son arrestation, Sayed Rahim Saidi est gravement malade, il souffre d’une hernie discale lombaire et son état ne cesse de s’aggraver. Il a également des problèmes de prostate.
Le 18 décembre 2024, Sayed Rahim Saidi a été présenté pour la première fois au juge du premier tribunal de Kaboul en tant que criminel ; ses mains et ses jambes étaient enchaînées et il n’a pas été autorisé à parler à sa famille. Au cours de ce procès, il s’est vu refuser la possibilité de consulter un avocat de la défense afin de contester les allégations de diffusion de propagande contre les autorités talibanes de facto et de faire valoir son droit d’avoir accès à des soins de santé adéquats. Le juge l’a averti que s’il rejetait le premier jugement du tribunal et faisait appel, son procès et sa période d’emprisonnement seraient prolongés. Contraint d’avouer qu’il était responsable de diffusion de propagande à l’encontre des talibans, il a été condamné à trois ans de prison. Il a été envoyé à la prison de Pol-e-Charkhi dans la foulée.
Le Centre des journalistes d’Afghanistan (AJC) condamne l’arrestation arbitraire de Sayed Rahim Saidi et appelle à sa libération inconditionnelle, tout en demandant la fin immédiate des arrestations arbitraires et des incarcérations visant des professionnel·le·s des médias et des journalistes qui ne font que leur travail.
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