Colombia: Human Rights Defenders testify Colombia: Human Rights Defenders testify
Vidéo en espagnol, sous-titrée en anglais (durée: 8 minutes) / Yuly Velásquez, présidente de FEDEPESAN, porte un gilet pare-balles sous son gilet de sauvetage et ses vêtements lorsqu'elle est en déplacement. Elle vit dans la peur constante de nouvelles attaques contre elle, ses proches ou les membres de l'organisation © Amnesty International

URGENT ACTION Colombie – Action lettre Garantir le retour en toute sécurité des familles de pêcheurs déplacés de force

UA 016/25-1 I Agir jusqu'au 3 octobre 2025 I (UA mise à jour du: 03.07.2025) I AI-Index: AMR 23/0079/2025
Le 24 juin, 26 familles de pêcheur·euse·s vivant à proximité des lacs et des fleuves des environs de la ville de Barrancabermeja ont été déplacées de force à Bucaramanga la capitale du département de Santander. Le 15 février, la FEDEPESAN, une association de pêcheurs, avait averti qu’un déplacement forcé collectif était imminent en raison du harcèlement, des menaces, des vols à main armée, des actes d’extorsion, et même des tentatives de meurtre commis par des groupes armés cherchant à prendre le contrôle de ces eaux à leur profit, ou à titre de représailles contre ceux qui avaient dénoncé des cas présumés de pollution et de corruption affectant l’environnement. Nous demandons à l’Unité pour les victimes du gouvernement national d’assurer le retour en toute sécurité sur leur territoire des pêcheur·euse·s qui ont été déplacés de force.

Le Magdalena Medio est une vaste vallée située entre des chaînes de montagnes colombiennes et traversée par le principal fleuve de Colombie, le Magdalena. Le pétrole est l’une des principales sources d’activité économique de la région, et la plus grande raffinerie du pays est située dans la ville de Barrancabermeja, dans le département de Santander, au cœur du Magdalena Medio. La région est également engagée dans l’agro-industrie, l’exploitation minière et l’élevage, entre autres activités économiques. Du fait de son emplacement géographique et de l’abondance de ressources à valeur élevée, telles que le pétrole et l’eau, elle est considérée comme stratégique et a fait l’objet de conflits continus entre l’État et des groupes armés présents dans le pays. Le Magdalena Medio est par ailleurs le théâtre de processus soutenus de mobilisation populaire et de défense des droits humains depuis des décennies. Des syndicats, des organisations féministes et des mouvements populaires et de défense des droits humains se sont unis pour créer un espace civique local puissant. Cette situation, conjuguée à la lutte pour le contrôle territorial, politique et économique de la région par des groupes d’intérêt et des factions armées, a créé un terrain propice à la violence contre les défenseur·e·s des droits humains, qui perdure au moins depuis les années 1980. Ces dernières années, des chiffres alarmants ont été enregistrés dans le Magdalena Medio en matière de violences perpétrées contre la population civile, en particulier des homicides. Tout ceci se déroule dans un contexte de lutte entre au moins quatre groupes armés présents dans la région, dont l’Ejército Gaitanista de Colombia (EGC), alias AGC ou Clan del Golfo, actuellement le plus gros groupe armé du pays et celui qui a le plus vaste contrôle dans la région.

La Fédération des pêcheurs artisanaux, écologistes et touristiques du département de Santander (FEDEPESAN) mène ses activités autour du lac San Silvestre, à proximité de la ville de Barrancabermeja. La FEDEPESAN a signalé la pollution de l’eau par des entreprises régionales, ainsi que la présence de groupes armés cherchant à prendre le contrôle du territoire, notamment des lacs et des fleuves. C’est dans ce contexte que la présidente de la FEDEPESAN, Yuly Velásquez, a subi de nombreuses formes de violence recensées par Amnesty International, notamment des menaces en novembre 2020, des impacts de balles à son domicile en janvier 2021, des actes d’intimidation lors d’activités de protestation en août 2021, une agression à main armée en mai 2022, et une autre en juillet 2022 (durant laquelle un agent de sécurité chargé de sa protection a été blessé). En juin 2022, Amnesty International a lancé une Action urgente demandant au gouvernement de protéger la FEDEPESAN. Elle a par ailleurs constaté des failles dans le fonctionnement du programme de protection fourni par l’État à Yuly Velásquez par l’intermédiaire de l’Unité de protection nationale (UNP), étant donné le niveau élevé de risque auquel elle est exposée, et a demandé un renforcement de sa protection. Yuly Velásquez a reçu le prix des droits humains 2024 d’Amnesty International en Allemagne.

En février 2024, mars 2024 et janvier 2025, Amnesty Internacional a publié des actions urgentes demandant aux autorités de fournir une protection et de mener des enquêtes judiciaires efficaces à la suite de menaces proférées par l’EGC qui mentionnaient la FEDEPESAN et le Comité régional de défense des droits humains (CREDHOS), l’organisation de défense des droits humains qui soutient la FEDEPESAN au niveau local.

Depuis le début de 2025, la FEDEPESAN  a signalé aux autorités diverses menaces reçues par ses membres, qui ont avivé les craintes parmi les pêcheurs membres de cette organisation. Le 15 février, la FEDEPESAN a publié une déclaration indiquant que ses membres se sentaient forcés de quitter leur territoire avec leurs familles. Dans ce contexte, Amnesty International a demandé à la police nationale d’assurer la sécurité des membres de la FEDEPESAN et d’empêcher ce déplacement forcé, qui non seulement menacerait leur capacité de continuer à pratiquer une pêche artisanale durable, mais compromettrait également leur rôle de surveillance de l’impact environnemental sur les lacs et les fleuves de Barrancabermeja. Amnesty International a suivi les mesures prises par l’État pour détecter les risques encourus par les pêcheurs de Barrancabermeja, notamment l’alerte précoce AT 027 de 2022 lancée par le bureau du médiateur et les réunions de la commission de suivi des alertes précoces (CIPRAT) dirigée par le ministère de l’Intérieur. Cependant, le 24 juin 2025, des dizaines de pêcheurs, avec leurs familles, ont été contraints de se déplacer à Bucaramanga, la capitale régionale du département de Santander, demandant l’attention et la protection des autorités en raison des risques détectés, mais non pris en compte, par les autorités colombiennes.


Passez à l'action !

Défendez les droits des membres et le travail de FEDEPESAN et envoyez une lettre d'appel
– par courrier, e-mail ou X/Twitter et postez dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées (voir sous ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).

Délai pour prendre action: 3 octobre 2025.
Veuillez écrire en espagnol ou dans votre propre langue.

Veuillez ajouter votre nom (ou vos initiales) à la fin du message. Vous pouvez également adapter le message et/ou mettre p.ex. en évidence les revendications et le nom. 

Pour éviter que les emails ne finissent dans les spams, il est conseillé de changer le titre du sujet.

Monsieur le Directeur,

Je vous écris pour vous faire part de mes graves préoccupations concernant le déplacement forcé de 26 familles de pêcheurs de Barrancabermeja, qui exercent leurs activités de pêche dans les secteurs de Ciénaga de San Silvestre, Ciénaga de Chucurí, Ciénaga de Cira, sur les fleuves Sogamoso et Magdalena, qui ont été déplacées de force à Bucaramanga malgré les avertissements lancés par la Fédération des pêcheurs artisanaux, écologistes et touristiques de Santander (FEDEPESAN) en février 2025, à travers laquelle elles ont déclaré se sentir obligées de quitter leur territoire en raison des pressions violentes qu’elles subissaient depuis des années – y compris en 2025 – et du manque d’attention et de protection de la part des autorités.

Les pêcheurs des lacs et fleuves de Barrancabermeja, notamment les membres de la FEDEPESAN, sont confrontés à de multiples formes de harcèlement et de menaces qui leur font craindre de sortir pour aller pêcher, ce qui les empêche de gagner leur vie et de nourrir leur famille. Cette situation menace les droits de ces pêcheurs et de leurs familles, notamment leur droit au travail, leur accès à la nourriture, leur droit au territoire et leur droit à la sécurité.

Dans ces circonstances, 26 familles de pêcheurs ont été contraintes de se déplacer à Bucaramanga et ont besoin de l’attention immédiate des autorités. Je vous demande instamment de prendre immédiatement des mesures efficaces pour protéger les familles des pêcheurs déplacées de force, y compris celles des membres de la FEDEPESAN, et pour leur garantir un retour en toute sécurité sur leur territoire et une reprise en toute sécurité de leurs activités de pêche, grâce à des mesures qui doivent être planifiées, mises en œuvre et évaluées en consultation avec les pêcheurs, en privilégiant une approche fondée sur les droits humains.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma haute considération.

 

Dear Mr. Director,

I am writing to express my deep concern about the forced displacement of 26 families of fisherpersons of Barrancabermeja, who carry out their fishing activities in the areas of Ciénaga de San Silvestre, Ciénaga de Chucurí, Ciénaga de Cira, rivers Sogamoso and Magdalena, that were forcibly displaced to Bucaramanga despite the warnings made by the Federation of Artisanal, Environmentalist, and Touristic Fishermen and Women of Santander (FEDEPESAN) in February 2025, when they stated that they felt forced to leave their territory due to the violent pressure they have endured for years—including threats in 2025—and due to the lack of attention and protection from authorities.

The fishermen and women of the Barrancabermeja lakes and rivers, including those of FEDEPESAN, face multiple forms of harassment and threats that cause fear of going out to fish, leaving them unable to earn an income or provide food for their families. This situation threatens the rights of these fishermen and women and of their families, including the right to work, access to food, the right to their territory, and to their safety.

Under these circumstances, 26 families of fishermen and women have been forced to displace to Bucaramanga and need the immediate attention from the authorities. I urge you to take immediate and effective action to protect the forcibly displaced families of fisherpersons, including those of FEDEPESAN, and ensure them a safe return to their territory and fishing activities, through measures that must be planned, implemented and evaluated in consultation with the fishermen and women privileging a human rights approach.

Yours sincerely,
 

Señor Director:

Me dirijo a usted para expresar mi honda preocupación por el desplazamiento forzado de 26 familias de pescadores de Barrancabermeja que llevan a cabo sus actividades pesqueras en las áreas de la Ciénaga de San Silvestre, la Ciénaga de Chucurí, la Ciénaga de Cira y los ríos Sogamoso y Magdalena, y que fueron obligadas a desplazarse a Bucaramanga pese a las advertencias realizadas por la Federación de Pescadores Artesanales Ambientalistas y Turísticos del Departamento de Santander (FEDEPESAN) en febrero de 2025, cuando declararon que se sentían forzados a dejar su territorio a causa de la violenta presión que llevaban años soportando —incluidas amenazas en 2025— y a causa de la falta de atención y protección de las autoridades.

Las familias de pescadores de los lagos y ríos de Barrancabermeja, incluidas las que pertenecen a FEDEPESAN, se enfrentan a múltiples formas de acoso y amenazas que hacen que tengan miedo de salir a pescar, y les incapacitan para conseguir ingresos o proporcionar comida a sus familias. Esta situación amenaza los derechos de esta comunidad de pescadores y sus familias, como su derecho al trabajo, a la alimentación, a su territorio y a su seguridad.

En estas circunstancias, 26 familias de pescadores han tenido que desplazarse a Bucaramanga y necesitan la atención inmediata de las autoridades. Le insto a emprender acciones inmediatas y efectivas para proteger a las familias de pescadores desplazadas a la fuerza, incluidas las pertenecientes a FEDEPESAN, y a garantizarles un retorno seguro a su territorio y a sus actividades pesqueras, con medidas que deben planearse, implementarse y evaluarse en consulta con las familias de pescadores, dando prioridad a un enfoque de derechos humanos.

Atentamente, 
 

Suggested message:
Despite the warnings, fishermen and women and their families from #FEDEPESAN are suffering from forced displacement. We urge @UnidadVictimas @ConsejeriaDDHH to guarantee their rights, including a safe return, at #CieganaDeSanSilvestre in #Barrancabermeja.

X/Twitter accounts of the target:
@UnidadVictimas
@ConsejeriaDDHH
@GobdeSantander
@alcaldiabarranc
  

Directeur du Bureau gouvernemental pour les victimes des conflits armés:
Adith Rafael Romero Polanco
Director de la Unidad para las Víctimas
Carrera 85D 46A-65
Bogotá DC
Colombia

E-mail: [email protected]
Veuillez également envoyer à: [email protected] (Dirección)

Twitter/X: @ UnidadVictimas
 

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Ambassade de la République de Colombie
Zieglerstrasse 29
3007 Berne

Fax: 031 350 14 09
E-mail: [email protected]



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CETTE ACTION URGENTE COMPLÈTE (DOCUMENT WORD):
(Page 1 informations, page 2 modèle de lettre)
•  UA 016/25-1 – FRANÇAIS
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Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir : ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici


English version (click on title to open):

On June 24, 26 families of fisherpersons living near the lakes and rivers surrounding the city of Barrancabermeja were forcibly displaced to Bucaramanga, the capital of the Santander department. On February 15, the fishers' association FEDEPESAN had warned that a collective forced displacement was imminent due to harassment, threats, robbery, extortion, and even attempted murder committed by armed groups seeking control of the waters or retaliating against those exposing potential cases of pollution and corruption affecting the environment. We call on the National Government’s Unit for Victims to ensure the safe return of the forcibly displaced fisherpersons to their territory.

The Magdalena Medio is an extensive valley between the Colombian mountain ranges crossed by Colombia's main river, the Magdalena River. Petroleum is one of the major sources of economic activity in the region, where the country's largest refinery operates in the city of Barrancabermeja, Santander, at the heart of the Magdalena Medio. The area also engages in agro-industry, mining, livestock, among other economic activities. Due to its location and the abundance of valuable resources like oil and water, the region is considered strategic and has been the subject of continuous disputes between the State and armed groups present in the country. The Magdalena Medio has also been an area for sustained processes of popular mobilization and human rights advocacy for decades where unions, feminist organizations, popular movements, and human rights defence has come together to form a strong local civic space. This, coupled with the dispute for territorial, political, and economic control of the region by interest groups and armed factions, has fostered a breeding ground for violence against human rights defenders that has persisted since at least the 1980s. Alarming figures of violence against the civilian population, especially homicides, have been recorded in the last years in the Magdalena Medio. All of this unfolds in a context of fight between at least four armed groups present in the region, including the Ejército Gaitanista de Colombia (EGC), also known as AGC or Clan del Golfo, currently the biggest armed group of the country and with the wider regional control.

The Federation of Artisanal, Environmentalist, and Tourist Fishers of the Department of Santander (FEDEPESAN) carries out its work in the San Silvestre lake, in the vicinity of the city of Barrancabermeja. FEDEPESAN has reported water pollution by regional companies and the presence of armed groups seeking control of the territory, including the water bodies. In this context, the president of FEDEPESAN, Yuly Velázquez, has experienced numerous forms of violence documented by Amnesty International, including a threat in November 2020, bullet impacts on her home in January 2021, intimidations during protest activities in August 2021, a firearm attack in May 2022, and another in July 2022 (resulting in an injury to a security guard of her protection scheme). In June 2022, Amnesty International issued an Urgent Action asking the Government to protect FEDEPESAN. Amnesty International has also documented deficiencies in the functioning of the protection scheme provided by the state through the National Protection Unit – UNP to Yuly Velásquez, due to her high level of risk, and has asked for better protection. Yuly Velásquez, received the 2024 Human Rights Award by Amnesty International in Germany.

In February 2024, March 2024 and January 2025 Amnesty Internacional has issued urgent actions asking the authorities to provide protection and carry out effective judicial investigation after threats by the EGC mentioning FEDEPESAN and CREDHOS, the human rights organisation supporting locally FEDEPESAN.

Since the beginning of 2025 FEDEPESAN has reported to the authorities various threats received by its members, which have heightened fear among the fisherpersons of the organisation. On 15 February, FEDEPESAN issued a public statement declaring that they felt forced to leave their territory with their families. In that context, Amnesty International asked the National Police to provide security to FEDEPESAN’s members and prevent this forced displacement, which would not only threatened their ability to continue practicing sustainable artisanal fishing but also jeopardized their role in monitoring the environmental impact on the lakes and rivers of Barrancabermeja. Amnesty International has monitored State actions to detect the risks faced by the fisherpersons of Barrancabermeja, such as the early warning AT 027 of 2022 by the Ombudsperson Office and meetings of the early warnings follow up commission CIPRAT led by the Ministry of Interior. Nevertheless, on 24 June 2025 dozens of fisherpersons, with their families, were forced to move to Bucaramanga, the regional capital of the Santander department, asking for the attention and protection of the authorities under the pressure of the risks detected, but not addressed, by the Colombian authorities.


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