Mzia Amaghlobeli, journaliste géorgienne, cofondatrice et directrice des médias en ligne Batumelebi et Netgazeti - Photo de l'audience © Newspaper Batumelebi/Netgazeti
Mzia Amaghlobeli, journaliste géorgienne, cofondatrice et directrice des médias en ligne Batumelebi et Netgazeti - Photo de l'audience © Newspaper Batumelebi/Netgazeti

URGENT ACTION Géorgie – Action lettre Justice pour la journaliste Mzia Amaghlobeli

UA 038/25 I Agir jusqu'au 14 octobre 2025 I (UA du: 14.04.2025) I AI-Index: EUR 56/9262/2025
La journaliste géorgienne de renom Mzia Amaghlobeli a participé aux manifestations pacifiques à Batumi le 11 janvier 2025 et a été arrêtée à deux reprises. Elle est actuellement détenue et jugée pour avoir giflé le chef de la police locale, Irakli Dgebuadze. Des vidéos accessibles au public montrent de nombreuses violations des droits humains commises contre des manifestant·e·s par la police ce jour-là. Sur l’une d’elles, on entend Irakli Dgebuadze proférer des menaces explicites et à caractère sexuel contre Mzia Amaghlobeli. Plusieurs personnes ayant été détenues ont accusé cet homme de violence au sein du poste de police, mais il demeure à la tête de la police de Batumi tandis que Mzia Amaghlobeli encourt une lourde peine d’emprisonnement.

Mzia Amaghlobeli, journaliste géorgienne de renom et cofondatrice des médias Batumelebi et Netgazeti, a été arrêtée à deux reprises le 11 janvier 2025 lors de manifestations pacifiques dans la ville de Batumi (sud-ouest de la Géorgie). Sa première arrestation était arbitraire et liée à sa tentative de poser sur un bâtiment un autocollant appelant à une manifestation nationale. De nombreux autres manifestant·e·s pacifiques ont également été arrêtés arbitrairement en même temps qu’elle. Après avoir été re-lâchée, elle a rejoint la manifestation en cours, et dans un contexte de nouvelles arrestations arbitraires de manifestant·e·s pacifiques, son altercation avec le chef de la police de Batumi, Irakli Dgebuadze, l’a amenée à le gifler. Elle a été immédiatement arrêtée à nouveau. Sur des vidéos accessibles au public, on entend Irakli Dgebuadze et d’autres policiers la menacer et l’insulter pendant qu’elle est emmenée. Mzia Amaghlobeli a par la suite indiqué à ses avocat·e·s qu’Irakli Dgebuadze et d’autres policiers avaient continué de l’insulter en détention et qu’il avait tenté de l’agresser physiquement mais en avait été empêché par ses collègues. Pendant trois heures, elle a été privée d’accès à un avocat et n’a pas été autorisée à boire ni à aller aux toilettes.

Mzia Amaghlobeli a été placée en détention par un juge pour «agression sur un policier», au titre de l’article 351-1 du Code pénal. Le 14 janvier, lors d’une brève audience, le juge a rejeté sa demande de libération sous caution. Elle a mené une grève de la faim pendant 38 jours pour protester contre la violation de ses droits fondamentaux.

Le Service spécial d’enquête (organisme chargé d’enquêter sur les infractions présumées commises par des policiers) a été informée des faits le 12 janvier, et Mzia Amaghlobeli a soumis le 15 janvier un récit détaillé des mauvais traitements qu’elle a subis aux mains de la police. Des informations contradictoires ne permettent pas de savoir si cet organisme a lancé officiellement une enquête sur les événements survenus les 11 et 12 janvier à Batumi. Les avocat·e·s de Mzia Amaghlobeli affirment qu’il ne l’a fait que le 17 ou 18 janvier, après avoir été interpellé par une organisation locale de défense des droits humains, et qu’il a antidaté son dossier au 13 janvier. Au moins trois autres manifestants arrêtés à Batumi le 11 janvier, Malkhaz Iremadze, Temur Katamadze et Genri Dolidze, ont déclaré avoir subi des coups et d’autres mauvais traitements de la part d’Irakli Dgebuadze et d’autres membres des forces de l’ordre en détention. Au moment de la rédaction de cette Action urgente, le Service spécial d’enquête n’avait fait état d’aucune avancée dans son enquête et n’avait reconnu ni Mzia Amaghlobeli, ni les autres plaignant·e·s comme victimes d’infractions présumées commises par des policiers.

Les circonstances de l’arrestation de Mzia Amaghlobeli, les mauvais traitements qu’elle dit avoir subis en détention et les conditions de son procès suscitent de vives préoccupations quant à la motivation probable des poursuites engagées contre elle et, comparées à l’impunité manifeste dont jouit la police, démontrent le traitement discriminatoire réservé à cette femme et à d’autres manifestant·e·s par la justice géorgienne. Son cas rappelle aussi les préoccupations plus générales concernant les procès poli-tiques, la répression de la dissidence et les représailles fondées sur le genre à l’encontre des personnes exerçant leur droit de manifester en Géorgie. Les insultes et les violences qu’elle a subies de la part de hauts responsables de la police, notamment d’Irakli Dgebuadze, révèlent une volonté évidente de la dégrader et de l’intimider en tant que femme. Son traitement n’est pas un cas isolé, mais reflète une pratique plus large consistant à cibler les femmes qui défient l’autorité en Géorgie, en particulier dans des contextes politiques et protestataires, en leur faisant subir de l’hostilité et de la violence supplémentaires.

Passez à l'action !

Défendez les droits de Mzia Amaghlobeli et envoyez une lettre d'appel
– par Facebook ou avec le formulaire web, ou par courrier – et postez dans les réseaux sociaux à la ou aux personnes cibles désignées (= voir sous ADRESSES et sous GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).

Délai pour prendre action: 14 octobre 2025.
Veuillez écrire en géorgien, anglais ou dans votre propre langue.

Monsieur Katsitadze,

Je vous écris pour demander justice pour la journaliste emprisonnée Mzia Amaghlobeli et pour que la police soit amenée à rendre des comptes pour l’utilisation illégale de la force et d’autres violations commises contre des manifestant·e·s pacifiques à Batumi les 11 et 12 janvier 2025, en particulier le chef de la police de Batumi, Irakli Dgebuadze, ainsi qu’à la suite des allégations de torture et d’autres mauvais traitements infligés à des personnes détenues par des policiers.

Comme vous le savez certainement, Mzia Amaghlobeli est actuellement jugée pour des violences présumées contre Irakli Dgebuadze et encourt une peine de prison si elle est déclarée coupable. Sur une vidéo, on la voit le gifler, dans un contexte d’actes de violence perpétrés par la police contre des mani-festant·e·s pacifiques dans les rues de Batumi et à la suite de l’arrestation manifestement arbitraire de Mzia Amaghlobeli un peu plus tôt. Des vidéos montrent également Irakli Dgebuadze dire des grossièretés et insulter la journaliste, et de nombreux témoignages indiquent qu’il a employé ou tenté d’employer la violence contre des manifestant·e·s pacifiques détenus, dont Mzia Amaghlobeli, au sein du poste de police.

J’ai appris avec préoccupation que Mzia Amaghlobeli avait été placée en détention à l’issue d’une brève audience où le juge avait rapidement suivi l’avis du parquet estimant qu’elle pourrait fuir, récidiver et influencer l’enquête si on lui accordait une libération sous caution. Elle n’a pas obtenu l’examen médical et les soins dont elle avait besoin à la suite des blessures qui lui ont été infligées par la police lors de son arrestation selon elle. Au cours de son procès, qui a débuté peu après, le juge a rejeté tous les éléments présentés par la défense (environ 50 au total). Seulement trois témoins de la défense ont été interrogés et le tribunal a refusé d’ordonner un contre-interrogatoire des témoignages des policiers contre Mzia Amaghlobeli qu’il a retenus à titre de preuves. La cour d’appel a fait de même, mais a accepté de prendre en considération les vidéos accessibles au public et abondamment relayées dans lesquelles on la voyait participer à la manifestation du 11 janvier.

En revanche, ni Irakli Dgebuadze, ni aucun autre policier n’a été suspendu de ses fonctions malgré leurs agissements visibles sur des vidéos et les allégations crédibles les accusant de très graves infractions. L’enquête ouverte officiellement par le Service spécial d’enquête sur ces allégations n’a identifié aucun suspect, ni reconnu les plaignant·e·s comme victimes, ni communiqué sur son avancement depuis le début. Non seulement cette situation retarde ou empêche le respect de l’obligation de rendre des comptes pour les violations qui auraient été commises par la police, mais elle tranche en outre avec les poursuites engagées contre Mzia Amaghlobeli, qui semblent être motivées par des considérations politiques et viser à la sanctionner pour son opposition aux violences policières afin d’envoyer un signal aux autres manifestant·e·s.

Je vous appelle à veiller à ce qu’Irakli Dgebuadze et tous les policiers impliqués dans des arrestations arbitraires et des mauvais traitements présumés contre des manifestant·e·s pacifiques soient immédiatement suspendus de leurs fonctions jusqu’à ce que des enquêtes impartiales et efficaces soient menées dans les meilleurs délais sur toutes les allégations qui les visent, y compris mais pas seulement celles concernant les 11 et 12 janvier 2025, et que les procédures disciplinaires, administratives ou pénales nécessaires soient appliquées, dans le respect de leurs droits à un procès équitable.

Je demande le plein respect des droits fondamentaux de Mzia Amaghlobeli et de tous les manifestant·e·s géorgiens, notamment le droit à un procès équitable et le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma considération.
 

Dear Mr. Katsitadze,

I am writing to demand justice for the jailed journalist Mzia Amaghlobeli, and for police officers to be brought to account for the use of unlawful force and other violations against peaceful protesters in Batumi on 11-12 January 2025, specifically the Chief of Batumi Police Irakli Dgebuadze, and also in connection with allegations of torture or other ill-treatment against detainees by police.

As you will be well aware, Mzia Amaghlobeli is standing trial for allegedly using violence against Irakli Dgebuadze, and faces prison if found guilty. There is video footage in which she is seen slapping him on the face, against the background of abusive actions by the police force in the streets of Batumi against peaceful protesters, and following Mzia Amaghlobeli’s earlier, manifestly arbitrary arrest. There is also footage of Irakli Dgebuadze swearing and insulting the journalist, and numerous allegations of him using or attempting to use violence against detained peaceful protesters, including Mzia Amaghlobeli, inside the police station.

I am concerned that Mzia Amaghlobeli was remanded in custody following a swift hearing in which the judge quickly accepted the prosecution’s claims that she could abscond, reoffend and influence the investigation if granted bail. She was refused adequate medical examination and treatment for the injuries she alleged the police inflicted during her arrest. During her trial, which soon followed, the judge refused to admit any of her defence’s submissions, around 50 in total. Only three of the defence’s witnesses were questioned, and the court refused to summon for cross-examination any of the police officers whose testimonies against Mzia Amaghlobeli it admitted. The court of appeal did the same, but agreed to admit the widely circulated, publicly available videos featuring her during the protest on 11 January 2025.

By contrast, neither police commander Irakli Dgebuadze nor any other police officers have been sus-pended in their duties despite the video evidence and other credible allegations of very serious crimes against them. The investigation nominally opened by the Special Investigation Service into these allegations has not identified any suspects, nor formally recognized any of the complainants as victims, nor publicly reported any progress in all this time. This not only delays or denies accountability for the police’s alleged abuses, but is also in stark contrast to the prosecution of Mzia Amaghlobeli, which appears to be being conducted in a manner that is politically motivated and intended to punish her for op-position to police abuses and to send a signal to other protesters.

I call on you to ensure that Irakli Dgebuadze and all police officers involved in arbitrary arrests and alleged ill-treatment of peaceful protestors, are immediately suspended in their duties until all allegations against them, including but not only those from 11-12 January 2025, are promptly, impartially and effectively investigated, and necessary disciplinary, administrative or criminal proceedings enacted as appropriate, in compliance with their fair trial rights.

I demand full respect for Mzia Amaghlobeli’s and all Georgian protesters’ human rights, including the right to a fair trial, to freedom of expression and freedom of peaceful assembly.

Sincerely,

https://sis.gov.ge/contact?lng=eng (https://sis.gov.ge/contact)
et
https://www.facebook.com/sis.gov.ge

Suggested messaging:

We demand a prompt and effective investigation into all reports of use of unlawful force and torture by police against protesters. Everyone has the right to peacefully protest without fear and reprisals!

We can tag @GovernmentGeo in these messages, and refer to the police abuses we have documented including

Georgia: Brutal crackdown on protestors and journalists in Georgia: "They may have broken our bones, but they won’t break our spirits" - Amnesty International


 

Directeur du Service spécial d’enquête:
Koka Katsitadze
Head of the Special Investigation Service
N° 09 M. Asatiani St.
Tbilisi
Georgia

https://sis.gov.ge/contact?lng=eng (https://sis.gov.ge/contact)
et
https://www.facebook.com/sis.gov.ge

COPIES À

Ambassade de Géorgie
Seftigenstrasse 7
3007 Berne

Fax: 031 351 58 62
E-mail: [email protected]



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•  MODÈLE DE LETTRE FRANÇAIS 038/25 (Word)
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CETTE ACTION URGENTE COMPLÈTE (DOCUMENT WORD):
(Page 1 informations, page 2 modèle de lettre)
•  UA 038/25 – FRANÇAIS
•  UA 038/25 – ENGLISH


Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir: ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici


English version (click on title to open):

Prominent Georgian journalist Mzia Amaghlobeli joined the peaceful protests in Batumi on 11 January 2025, and was arrested twice. She is now in detention and standing trial for slapping Batumi Police Chief Irakli Dgebuadze. There is publicly available video footage of numerous violations of human rights of protesters by police on the day, including one in which Irakli Dgebuadze makes explicit and sexualized threats against Mzia Amaghlobeli. Several former detainees have accused him of violence inside the police station, yet he remains in command of Batumi police, while Mzia Amaghlobeli faces a lengthy prison sentence.

Mzia Amaghlobeli, a prominent Georgian journalist and co-founder of media outlets Batumelebi and Netgazeti, was arrested twice on 11 January 2025 during peaceful protests in the city of Batumi in south-western Georgia. Her first arrest was arbitrary and related to her attempting to post a sticker on a building calling for a nationwide protest. Numerous other peaceful protesters were also arbitrarily arrested alongside Mzia Amaghlobeli. After her release, she rejoined the ongoing protest, and in the midst of ongoing arbitrary arrests of peaceful protesters, her verbal altercation with Batumi Police Chief Irakli Dgebuadze led to her slapping him on the cheek. She was immediately detained. In publicly available video footage, Irakli Dgebuadze and other officers are heard threatening and swearing at her while she is being led away. Mzia Amaghlobeli later told her lawyer that Irakli Dgebuadze and other officers continued verbally abusing her in custody, and that he attempted to assault her physically but was stopped by his colleagues. For three hours, she was denied access to her lawyer, and to water and washroom facilities.

Mzia Amaghlobeli was remanded in custody on the charge of «attacking a police officer» (Article 351(1) of the Criminal Code). On 14 January, in a swift hearing, the judge refused her bail. Mzia Amaghlobeli went on a hunger strike for 38 days in protest against the violation of her human rights.

The Special Investigation Service (SIS, a stand-alone agency responsible for investigating alleged crimes by law enforcement officers) was informed about the incident on 12 January, and on 15 January Mzia Amaghlobeli provided a detailed report of her ill-treatment by police. There are conflicting reports as to when the SIS formally launched an investigation into the 11-12 January events in Batumi. Mzia Amaghlobeli’s defence allege the SIS failed to do so until 17-18 January, when it came under pressure from a local rights watchdog, and backdated its records to 13 January. At least three other protesters arrested in Batumi on 11 January, Malkhaz Iremadze, Temur Katamadze and Genri Dolidze, have reported beatings and other ill-treatment by Irakli Dgebuadze and other law enforcement officers while in detention. At the time of writing, the SIS has not reported any progress in its investigation, nor recognized either Mzia Amaghlobeli or any other complainants as victims of the alleged crimes by police.

The details of Mzia Amaghlobeli’s arrest, alleged ill-treatment in detention, and trial, give rise to strong concerns over the likely motivation for her prosecution, and, contrasted with the apparent impunity enjoyed by the police, demonstrate her and other protesters’ discriminatory treatment by the criminal jus-tice system in Georgia. Her case also highlights broader concerns about politically motivated prosecutions, suppression of dissent, and gender-based reprisals against those exercising their right to protest in Georgia. The insults and abuse directed at her by senior police officials, particularly Irakli Dgebuadze, demonstrate a clear attempt to degrade and intimidate her as a woman. Her treatment is not an isolated incident but reflects a broader pattern in which women in Georgia who challenge authority, particularly in political and protest contexts, are targeted with additional hostility and abuse.

 

Take action

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