Street art photographié dans la rue Mohamed Mahmoud, au Caire, en octobre 2012 © Amnesty International
Street art photographié dans la rue Mohamed Mahmoud, au Caire, en octobre 2012 © Amnesty International

URGENT ACTION Égypte – Action lettre Il faut relâcher des membres de la minorité ahmadie

UA 043/25 I Agir jusqu'au 20 août 2025 I (UA du: 24.04.2025) I AI-Index: MDE 12/9296/2025
Entre les 8 et 14 mars 2025, les autorités égyptiennes ont arrêté de manière arbitraire au moins quatre adeptes de la religion ahmadie de la paix et de la lumière, au seul motif qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit à la liberté de religion. Après des périodes de disparition forcée, les autorités ont traduit trois membres de cette minorité religieuse, Hussein Mohammed Al Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid et Hazem Saied Abdel Moatamed, devant le service du procureur général de la sûreté de l'État. Des procureurs ont ordonné leur détention dans l’attente des résultats d’enquêtes sur des charges d’«appartenance à un groupe établi en violation du droit et de la Constitution», et les ont privés d’accès à un avocat de leur choix. Les autorités égyptiennes doivent libérer immédiatement et sans condition tous les Ahmadi·e·s arbitrairement placés en détention, et cesser de prendre pour cible les minorités religieuses qui n’épousent pas les convictions religieuses autorisées par l’État.

En Égypte, les minorités religieuses, notamment les chrétiens coptes, les musulmans chiites et les baha’is, sont constamment en butte à la discrimination dans la législation et dans la pratique. Des membres de minorités religieuses, des personnes athées ou n’embrassant pas les convictions religieuses autorisées par l’État sont fréquemment convoqués et interrogés par l’Agence de sécurité nationale. D’autres sont menacés ou harcelés, notamment par leur établissement d’enseignement et en ligne.

Le courant de la religion ahmadie de la paix et de la lumière a été créé en 1993. Il suit les enseignements de l’imam Mahdi et considère l’imam Ahmed al Hassan comme son guide spirituel. La dernière vague de répression en date contre les Ahmadis a été déclenchée lorsqu’un membre de cette minorité a accroché une banderole faisant la publicité d’une chaîne de télévision ahmadie sur un pont piétonnier à Guizeh, début mars. Amnesty International a pu voir une photographie de la banderole suspendue au pont, sur laquelle figurait la fréquence de Zahra al Mahdi («Le Mahdi est apparu»), une chaîne de télévision affiliée à la religion ahmadie, ainsi que la photo de son dirigeant.

Le 8 mars, les forces de sécurité ont arrêté l’homme qui avait accroché cette banderole. Il a été remis en liberté plus tard dans la journée sans inculpation, selon Imran Ali, évêque de la religion ahmadie en Égypte, qui vit au Royaume-Uni, et un autre Ahmadi qui a été en contact avec cet homme après sa libération. Les forces de sécurité auraient identifié Hussein Mohammed Al Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid et Hazem Saied Abdel Moatamed après avoir fouillé le téléphone de l’homme arrêté, et découvert un groupe Telegram dédié aux adeptes du groupe religieux en Égypte, dont ces trois hommes étaient membres, selon leurs proches et Imran Ali.

Ahmed Al Tenawi, un des deux Syriens demandeurs d’asile, a été illégalement expulsé vers la Syrie le 9 avril 2025. Des policiers l’ont arrêté le 11 mars avec son frère, Hussein Mohammed Al Tenawi. Le 22 avril, Hussein Mohammed Al Tenawi a informé ses avocats que des membres de l’Agence de sécurité nationale l’avaient soumis à la torture alors qu’il se trouvait au siège de celle-ci. Il a ajouté que les conditions à la prison du 10 de ramadan étaient mauvaises et qu’il ne recevait pas de quantités suffisantes de nourriture, et se voyait privé d’accès aux soins médicaux. Omar Mahmoud Abdel Maguid et Hazem Saied Abdel Moatamed ont eux aussi été victimes d’actes de torture, notamment de chocs électriques, selon leur avocat.

Selon Imran Ali, au moins quatre autres membres de la minorité religieuse ont été arrêtés dans des cas distincts au cours du mois de mars. L’évêque basé au Royaume-Uni a déclaré que trois d’entre eux lui ont envoyé un message pour lui dire qu’ils étaient sur le point d'être arrêtés. Il n’a depuis lors reçu aucun nouvelle de la part de ces hommes.

Passez à l'action !

Défendez les droits des membres de la minorité ahmadie et envoyez une lettre d'appel
– par courrier, e-mail, X/Twitter / Facebook ou fax et postez dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées (= voir sous ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).

Délai pour prendre action: 20 août 2025.
Veuillez écrire en arabe et anglais ou dans votre propre langue.

Monsieur le Procureur,

Je vous écris afin de vous faire part de ma vive inquiétude au sujet du maintien en détention arbitraire de membres de la religion ahmadie de la paix et de la lumière, arrêtés au seul motif de l’exercice de leur droit à la liberté de religion ou de convictions.

Le 11 mars 2025, des policiers en civil ont arrêté Ahmed Mohammed Al Tenawi et son frère Hussein Mohammed Hassan Al Tenawi, deux demandeurs d'asile enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à leur domicile dans la Ville du 6 Octobre, dans le gouvernorat de Guizeh, sans présenter de mandat d’arrêt, selon un membre de la famille. Ahmed Mohammed Al Tenawi a été détenu au secret au premier poste de police du 6 Octobre pendant 28 jours, avant d’être illégalement expulsé vers la Syrie le 9 avril. Le 10 mars, les forces de sécurité ont arrêté Omar Mahmoud Abdel Maguid, lui aussi membre de la minorité ahmadie, à la suite d'une violente descente à son domicile au Caire. Un membre de sa famille a déclaré que des policiers ont à nouveau perquisitionné la maison le même jour afin d’arrêter le beau-frère d'Omar Mahmoud Abdel Maguid, Hazem Saied Mohamed Abd El Moatamed, également membre de cette minorité, qui s'était enfui. Il a été interpellé trois jours plus tard, le 13 mars, dans la Ville du 10 de ramadan, dans le gouvernorat de Sharqiya, selon sa famille.

Les forces de sécurité ont ensuite soumis Hussein Mohammed Al Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid et Hazem Saied Abdel Moatamed à une disparition forcée pour des durées allant de 29 à 34 jours avant de les présenter au parquet. Leurs proches ont porté plainte auprès du parquet le 25 mars, notamment afin d’obtenir des renseignements sur le lieu où ils se trouvaient, mais n’ont pas reçu de réponses. Les 10 et 13 avril 2025, les autorités ont conduit Omar Mahmoud Abdel Maguid, Hazem Saied Abdel Moatamed et Hussein Mohammed Al Tenawi devant le service du procureur général de la sûreté de l'État, sans leur permettre de s’entretenir avec un avocat de leur choix. Le parquet a enquêté sur eux et sur 10 autres membres de cette minorité religieuse pour «appartenance à un groupe établi en violation du droit et de la Constitution». Ils ont tous été placés en détention dans l’attente des résultats des enquêtes, et sont actuellement incarcérés à la prison du 10 de ramadan.

Je vous exhorte à: relâcher immédiatement et sans condition Hussein Mohammed Al Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid, Hazem Saied Abdel Moatamed et tous les autres membres de la minorité religieuse ahmadie arrêtés de manière arbitraire au seul motif qu'ils avaient exercé leur droit à la liberté de religion ou de conviction; ouvrir une enquête sur la disparition forcée de ces trois hommes; et cesser de poursuivre des Ahmadis qui n’ont rien fait d’autre que pratiquer leur foi.

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur, l’expression de ma haute considération.
 

Dear Counsellor,

I write to you to express my grave concern over the ongoing arbitrary detention of members of the Ahmadi Religion of Peace and Light who have been detained solely for exercising their right to freedom of religion or belief.

On 11 March 2025, police officers in plain clothes arrested Ahmed Mohammed Al-Tenawi and his brother, Hussein Mohammed Al-Tenawi, two Syrian asylum seekers registered with the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), at their house in 6th of October City in Giza governorate, without presenting an arrest warrant, according to a family member. Ahmed Mohammed Al-Tenawi was held incommunicado at the 6th of October First Police Station for 28 days before being unlawfully deported to Syria on 9 April. On 10 March, security forces arrested Omar Mahmoud Abdel Maguid, another member of the Ahmadi community, following a violent raid on his home in Cairo. A relative said that police officers searched the house again on the same day to arrest Omar Mahmoud Abdel Maguid’s brother-in-law, Hazem Saied Abdel Moatamed, also a member of the religious minority, who had fled. However, he was arrested three days later, on 13 March, in 10th of Ramadan City in Sharqia Governorate, according to his family.

Security forces subsequently forcibly disappeared Hussein Mohammed Al-Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid and Hazem Saied Abdel Moatamed for periods ranging between 29 to 34 days before bringing them before a prosecutor. Their families submitted complaints to the prosecution on 25 March, inquiring about their whereabouts, but have not received a response. On 10 and 13 April 2025, authorities brought Omar Mahmoud Abdel Maguid, Hazem Saied Abdel Moatamed and Hussein Mohammed Al-Tenawi, for interrogation before the Supreme State Security Prosecution (SSSP) without allowing them access to a lawyer of their choosing. Prosecutors investigated them along with 10 other members of the religious minority on charges of «joining a group established in violation of law and constitution». They have all been detained pending investigations and are currently held in the 10th of Ramadan Prison.

I urge you to immediately and unconditionally release Hussein Mohammed Al-Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid, Hazem Saied Abdel Moatamed and all other members of the Ahmadi religious minority who have been arbitrarily detained solely for exercising their right to freedom of religion or belief, to open an investigation into the three men’s enforced disappearance and to stop prosecuting Ahmadi believers solely for peacefully exercising their faith.

Yours sincerely,
 

#Egypt: In March 2025, the Egyptian authorities forcibly disappeared and arbitrarily detained at least 4 members of the Ahmadi religious minority. Call on them to immediately and unconditionally release all Ahmadi members, solely detained for exercising their faith
 

Public Prosecutor Mohamed Shawky Ayyad
Office of the Public Prosecutor
Madinat al-Rehab
Cairo
Arab Republic of Egypt

Fax: +202 2577 4716
Twitter/X: @EgyptianPPO

Facebook: https://www.facebook.com/ppo.gov.eg

COPIES À

President Abdelfattah al-Sisi
Office of the President, Al Ittihadia Palace
Cairo, Arab Republic of Egypt
Fax: +202 2391 1441
E-mail: [email protected]
Twitter: @AlsisiOfficial

Minister of Interior , Mahmoud Tawfiq
Ministry of the Interior
25 El Sheikh Rihan Street Bab al-Louk, Cairo, Egypt
Fax: +202 2794 5529
E-mail: [email protected] ou [email protected]
Twitter: @moiegy

Ambassade de la République arabe d'Égypte
Elfenauweg 61, 3006 Berne
Fax: 031 352 06 25
E-mail: [email protected]
Facebook: https://www.facebook.com/eg.bern.embassy/



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CETTE ACTION URGENTE COMPLÈTE (DOCUMENT WORD):
(Page 1 informations, page 2 modèle de lettre)
•  UA 043/25 – FRANÇAIS
•  UA 043/25 – ENGLISH


Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir: ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici


English version (click on title to open):

Between 8 and 14 March 2025, the Egyptian authorities arbitrarily arrested at least four members of the Ahmadi Religion of Peace and Light, solely for peacefully exercising their right to freedom of religion or belief. Following periods of enforced disappearance, authorities brought three members of the religious minority, Hussein Mohammed Al-Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid and Hazem Saied Abdel Moatamed, before the Supreme State Security Prosecution (SSSP). Prosecutors ordered their detention pending investigations on charges of «joining a group established in violation of law and constitution» and denied them access to a lawyer of their choice. The Egyptian authorities must immediately and unconditionally release all arbitrarily detained Ahmadis and halt the targeting of religious minorities that are not espousing state-sanctioned religious beliefs.

Religious minorities, including Coptic Christians, Shi’a Muslims and Bahá’ís, consistently face discrimination in law and/or practice in Egypt. Members of religious minorities, atheists and others not espousing state-sanctioned religious beliefs are frequently summoned and questioned by the National Security Agency or otherwise threatened or harassed, including by their educational institutions and online.

The Ahmadi Religion of Peace and Light was established in 1993. It follows the teachings of Imam Mahdi and believes in Imam Ahmed al-Hassan as its divine guide. The latest crackdown on Ahmadis was triggered when a member of the religious minority hung a banner advertising an Ahmadi TV channel on a pedestrian bridge in Giza in early March. Amnesty International reviewed a photograph of the banner hanging on the bridge, which showed the frequency of «Mahdi Has Appeared» (Zahra al-Mahdi), a TV channel affiliated with the Ahmadi religion, and featured a photo of its leader.

On 8 March 2025, security forces arrested the individual who hung the banner. He was released later that day without charge, according to Imran Ali, the United Kingdom-based bishop of the Ahmadi religion in Egypt and another Ahmadi man who was in touch with the individual after his release. It appears that the security forces identified Hussein Mohammed Al-Tenawi, Omar Mahmoud Abdel Maguid and Hazem Saied Abdel Moatamed after searching the arrested man’s phone and finding a Telegram group for members of the religious group in Egypt, of which the three were members, according to Imran Ali and the men’s relatives.

Ahmed Al-Tenawi, one of the two Syrian asylum seekers, was unlawfully deported to Syria on 9 April 2025. Police officers arrested him on 11 March with his brother, Hussein Mohammed Al-Tenawi. On 22 April, Hussein Mohammed Al-Tenawi informed his lawyers that National Security Agency officers subjected him to torture while he was held in the agency’s headquarters. He also said that conditions in the 10th of Ramadan Prison were poor and that he was not receiving sufficient quantities of food and was being denied access to medical care. Omar Mahmoud Abdel Maguid and Hazem Saied Abdel Moatamed were also subjected to torture, including the use of electric shocks, according to their lawyer.

In separate incidents, at least four other members of the religious minority were arrested throughout March, according to Imran Ali. The UK-based bishop said that three of them messaged him to say they were about to be arrested. He has not heard back from them since.


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Please take action before 20 August 2025.
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