Salman Alodah (aussi: Salman al-Odah) © Source: article Wikipédia sur Salman al-Odah / Photo: Emad Alhusayni, 2012
Salman Alodah (aussi: Salman al-Odah) © Source: article Wikipédia sur Salman al-Odah / Photo: Emad Alhusayni, 2012

URGENT ACTION Arabie saoudite – Action lettre Un dignitaire religieux emprisonné à tort victime de torture

UA 053/25 I Agir jusqu'au 10 octobre 2025 I (UA du: 12.05.2025) I AI-Index: MDE 23/9380/2025
Le dignitaire religieux emprisonné Sheikh Salman Alodah (aussi: Salman al-Odah) est détenu à l’isolement depuis sept ans, soit toute la durée de sa détention, ce qui s’apparente à de la torture et à d’autres formes de mauvais traitements en vertu du droit international. Son état de santé se détériore et il a perdu la moitié de son audition et de sa vision. Salman Alodah a été arrêté sans mandat le 7 septembre 2017, quelques heures après avoir posté un tweet priant pour l’«harmonie des cœurs» lors d’un bras de fer diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar. À l’issue d’un procès qui s’est déroulé en secret devant le Tribunal pénal spécial en 2018, il a été inculpé de 37 chefs d’accusation, notamment d’avoir soutenu les manifestations du Printemps arabe et appelé à la libération de prisonniers en Arabie saoudite sur les réseaux sociaux. Le ministère public a requis la peine de mort à son encontre. Salman Alodah est injustement incarcéré et les autorités saoudiennes doivent le libérer immédiatement et sans condition.

Salman Alodah a été arrêté sans mandat le 7 septembre 2017, quelques heures après avoir posté un tweet priant pour l’«harmonie des cœurs» lors d’un bras de fer diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar.

Le 13 novembre 2017, deux mois après l’arrestation de Salman Alodah, des hommes en tenue civile et cagoulés, sans doute des agents de la direction de la sûreté de l’Etat, ont perquisitionné son domicile et saisi des appareils électroniques et des livres. La famille a demandé à ces hommes s’ils avaient un mandat, et ils ont répondu que non. Ils ont refusé de donner à la famille un motif pour cette perquisition.

Depuis sa détention, toute la famille de Salman Alodah en Arabie saoudite, soit 19 personnes, fait l’objet d’une interdiction de voyager officieuse.

Salman Alodah a été détenu au secret et à l’isolement pendant les cinq premiers mois de sa détention, sans avoir accès à sa famille ou un avocat, à l’exception d’un bref appel téléphonique un mois après son arrestation. En janvier 2018, il a été hospitalisé et son état de santé s’est détérioré. Il a été autorisé à appeler sa famille un mois plus tard. Bien qu'il soit majoritairement maintenu en détention à l’isolement, Salman Alodah est désormais autorisé à recevoir des visites régulières de sa famille, environ une fois par mois.

Dans des documents judiciaires examinés par Amnesty International, Salman Alodah est inculpé de 37 chefs d’accusation, notamment d’association avec les Frères musulmans, «incitation à entraîner le Royaume dans des révolutions internes et soutien aux révolutions dans les pays arabes en promouvant des clips qui soutiennent les révolutions, en propageant une image de ce qu’endure le peuple, et en consacrant du temps à souligner les lacunes dans les affaires internes, en mettant en avant les doléances des prisonniers, et en prônant la liberté d'opinion», et «incitation à la discorde et provocation de l'opinion publique par la diffamation en publiant des discours sur les réseaux sociaux qui relaient des demandes faisant appel aux émotions des masses, les incitant à se retourner contre l'État en demandant la libération des prisonniers, en accusant le ministère de l'Intérieur et les prisons du Royaume de transgression, en réclamant que le ministère de l'Intérieur reconnaisse ses erreurs et en critiquant la politique de prise de décision du Royaume».

Amnesty International recueille des informations sur la répression croissante de la liberté d’expression en Arabie saoudite, ciblant à la fois des citoyen·ne·s saoudiens et des étrangers·ères, dont beaucoup sont condamnés à de lourdes peines de prison uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, notamment en critiquant le gouvernement et sa politique.

Les procédures judiciaires dans ces affaires sont bien loin d’être conformes aux normes internationales d’équité des procès. Les accusé·e·s sont souvent détenus au secret sans inculpation, à l’isolement, et privés de la possibilité de consulter un avocat ou de contester la légalité de leur détention devant un tribunal. Depuis 2013, Amnesty International a rassemblé des informations sur les cas de 86 personnes poursuivies pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, parmi lesquelles des défenseur·e·s des droits humains, des militant·e·s politiques pacifiques, des journalistes, des poètes et des dignitaires religieux. Parmi ces personnes, 40 étaient poursuivies pour avoir exprimé leurs opinions sur les réseaux sociaux. Le nombre réel des procédures engagées à ce titre est probablement beaucoup plus élevé.

Passez à l'action !

Défendez les droits de Salman Alodah et envoyez une lettre d'appel
– par courrier, e-mail ou X/Twitter et postez dans les réseaux sociaux – à la ou aux personnes cibles désignées (= voir sous ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX).

Délai pour prendre action: 10 octobre 2025.
Veuillez écrire en arabe, anglais ou dans votre propre langue.

Veuillez ajouter votre nom (ou vos initiales) à la fin du message. Vous pouvez également adapter le message et/ou mettre p.ex. en évidence les revendications et le nom. 

Sous ADRESSES, vous trouverez une autre personne cible à qui vous pouvez adresser un e-mail.
Si l'envoi ne fonctionne pas: remplacez la virgule (,) entre les adresses email par un point-virgule (;) ou prenez une adresse par ligne à la fois.
Pour éviter que les emails ne finissent dans les spams, il est conseillé de changer le titre du sujet.

Monsieur le Ministre,

Je suis vivement préoccupé·e par la détention arbitraire et prolongée à l’isolement de Salman Alodah. Âgé de 68 ans, il a passé plus de sept années à l’isolement, ce qui constitue un acte de torture ou un traitement cruel, inhumain ou dégradant aux termes du droit international et des normes internationales, et a perdu la moitié de sa vision et de son audition.

Des agents de la sûreté de l’État ont interpellé Salman Alodah à son domicile le 7 septembre 2017 dans le cadre d'une vague d’arrestations d’écrivains, de religieux et de militants, quelques heures seulement après qu’il eut posté un tweet qui adressait une prière pour l’«harmonie des cœurs» lors d’un bras de fer diplomatique entre l‘Arabie saoudite et le Qatar. Au cours des premiers mois de sa détention, il a été privé de sommeil et attaché à une chaise lors des interrogatoires. Près d’un an plus tard, en août 2018, il a été accusé de 37 chefs d’inculpation lors d’une audience secrète devant le Tribunal pénal spécial antiterroriste, notamment d’avoir soutenu les manifestations dans le monde arabe et appelé à la libération des prisonniers dans les médias et sur les réseaux sociaux. En mai 2019, il a à nouveau comparu lors d’une audience secrète et son avocat a informé sa famille que le procureur avait requis la peine de mort. Sa dernière audience remonte à juillet 2021 et son procès est en instance depuis cette date.

Salman Alodah est un universitaire islamique reconnu et influent. Avant 2011, il animait une émission télévisée sur un grand réseau de télévision, puis par la suite sur YouTube; il est l’auteur de dizaines d’ouvrages et comptait plus de 12 millions d’abonné·e·s sur son compte X/Twitter. Il militait principalement en faveur de la réforme, notamment pour les droits civils et politiques, en Arabie saoudite. Sa détention arbitraire, son procès inique et sa possible condamnation à mort, qui semblent motivées par des considérations politiques, s’inscrivent dans le cadre de la répression croissante qui frappe les voix dissidentes en Arabie saoudite ces dernières années.

Les autorités saoudiennes doivent libérer Salman Alodah immédiatement et sans condition. Dans l’attente, elles doivent mettre fin à sa détention à l’isolement, lui prodiguer les soins médicaux dont il a besoin et prévenir toute nouvelle violation de ses droits à un procès équitable.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
 

Your Excellency,

I am deeply concerned about the prolonged and arbitrary detention in solitary confinement of Sheikh Salman Alodah. At 68 years old, he has spent more than seven years in solitary confinement, which amounts to torture or other cruel, inhuman or degrading treatment under international law and standards, and has lost half his vision and hearing.

State security officials arrested Sheikh Salman Alodah from his home on 7 September 2017 as part of a wave of arrests of writers, clerics and activists, just a few hours after he posted a tweet praying for «unity of hearts», during a diplomatic stand-off between Saudi Arabia and Qatar. For the first few months of his detention, he was subjected to sleep deprivation and tied to a chair during interrogations. Nearly a year later, in August 2018, he was charged on 37 counts in a secret trial session in front of the counter-terror Specialized Criminal Court (SCC), including for supporting protests in the Arab world and demanding the release of prisoners in the media and on social media. In May 2019, after a second secret trial session, his lawyer informed Sheikh Salman Alodah’s family that the Public Prosecutor had sought the death penalty for him. His last court hearing was in July 2021 and his trial has been pending since.

Sheikh Salman Alodah is a prominent and influential Islamic scholar. Before 2011, he hosted a TV show on a major TV network and then later YouTube, authored dozens of books and had more than 12 million followers on his X (formerly Twitter) account. He advocated prominently for reform including for political and civil rights in Saudi Arabia. His arbitrary detention, unfair trial and potential death sentence, which appear to be politically motivated, are part of Saudi Arabia’s increasing repression of critical voices in recent years.

The Saudi authorities must immediately and unconditionally release Sheikh Salman Alodah. Until then, they must end his solitary confinement, provide him with adequate medical care and prevent further violations to his fair trial rights.

Yours sincerely,
 

Twitter target:
@MojKsa

Hashtags:
#FreeAlodah

Suggested messaging:

Sheikh Salman Alodah has been held in solitary confinement in Saudi Arabia for over 7 years, an act that amounts to torture or other ill treatment under international law. His health is deteriorating. He’s lost half his hearing and eyesight. Demand his release. #FreeAlodah

In 2017, Alodah tweeted a call for peace during a diplomatic standoff. Hours later, he was arrested without a warrant. He faces a possible death sentence after a secret trial on charges including supporting protests and freedom for prisoners.
 

Ministre de la Justice:
Walid bin Mohammad AlSama'ani
Minister of Justice
Postal Code 11472, P.O. Box 7775
Riyadh
Saudi Arabia

E-mail: [email protected]
→  Le ministère de la Justice répond aux courriels du mouvement par un message standard indiquant que l’objet de l’enquête n’a rien à voir avec le ministère de la Justice. Ne vous laissez pas tromper, et cela montre également que nos e-mails sont lus!


Personne cible supplémentaire pour une lettre d'appel
:

The Saudi Human Rights Commission:
Dr. Hala bint Mazyad bin Mohammed Al-Tuwaijri
E-mail: [email protected]
Twitter: @HRCSaudi
Fax: +966114185101

 

COPIES À

Ambassade du Royaume d'Arabie saoudite
Kirchenfeldstrasse 64
3005 Berne

Fax: 031 351 45 81
E-mail (corrigé): [email protected]
[email protected] = est faux, il manque un 'h'
[email protected] = n'est plus actif!



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CETTE ACTION URGENTE COMPLÈTE (DOCUMENT WORD):
(Page 1 informations, page 2 modèle de lettre)
•  UA 053/25 – FRANÇAIS
•  UA 053/25 – ENGLISH


Utilisez un modèle de lettre à disposition ci-bas ou écrivez avec vos propres mots
→ Options d'envoi et personne(s) cible(s) voir: ADRESSES et GUIDE RÉSEAUX SOCIAUX
Frais d'envoi par poste: Europe = CHF 1.90 / tous les autres pays = CHF 2.50
Vous trouvez plus d'informations quant à la participation aux actions de lettre ici


English version (click on title to open):

Unjustly detained cleric Sheikh Salman Alodah has been held in solitary confinement for seven years - the entire duration of his detention - which amounts to torture or other ill-treatment under international law. His health is deteriorating and he has lost half of his hearing and eyesight. Sheikh Salman Alodah was arrested without a warrant on 7 September 2017, a few hours after posting a tweet praying for the «unity of hearts» during a diplomatic stand-off between Saudi Arabia and Qatar. In a secret trial before the Specialized Criminal Court in 2018, he was charged with 37 offences, including supporting Arab Spring protests and calling for the release of prisoners in Saudi Arabia on social media. The prosecution has sought the death penalty in his case. Sheikh Salman Alodah is unjustly detained and Saudi authorities must immediately and unconditionally release him.

On 13 November 2017, two months after Sheikh Salman Alodah’s arrest, men in civilian clothing and balaclavas who were believed to be from the state security directorate searched Sheikh Salman Alodah’s house and confiscated electronic devices and books. The family asked whether the men had a warrant, and the men said no. The men refused to give the family a reason for the search.

Since his detention, Sheikh Salman Alodah’s entire family in Saudi Arabia are on an unofficial travel ban, a total of 19 individuals.

Sheikh Salman Alodah was detained incommunicado and in solitary confinement for the first five months of his detention, with no access to his family or a lawyer, except for one brief phone call a month after his arrest. In January 2018, he was hospitalized as his health was deteriorating. He was only allowed to call his family a month later. Although he is predominantly held in solitary confinement, Sheikh Salman Alodah has now been permitted regular visits from his family, around once a month.

In court documents reviewed by Amnesty International, Sheikh Salman Alodah is charged on 37 counts, including for association with the Muslim Brotherhood, «incitement to drag the Kingdom into internal revolutions and supporting revolutions in Arab countries by promoting clips that support the revolutions, conveying an image of what the people are suffering, and investing time in focusing on shortcomings in internal affairs, highlighting the grievances of prisoners, and promoting freedom of opinion», and «inciting discord and inciting public opinion through defamation by publishing speech on social media that included demands that touched the emotions of the masses, inciting them against the state by demanding the release of prisoners, accusing the Ministry of Interior and prisons in the Kingdom of transgression, demanding that the Ministry of Interior admit mistakes, and criticizing the Kingdom's decision-making policy».

Amnesty International has documented the Saudi authorities’ increasing crackdown on freedom of expression, targeting both citizens and foreign nationals, many of whom have been sentenced to lengthy prison terms solely for peacefully exercising their rights to freedom of expression, association and peaceful assembly. This includes criticizing the government and its policies.

Legal proceedings in these cases fall far short of international fair trial standards. Individuals are often held incommunicado without charge, in solitary confinement and denied access to lawyers or the courts to challenge the lawfulness of their detention. Since 2013, Amnesty International has documented the cases of 86 individuals who have been prosecuted solely for exercising their rights to freedom of expression, association and peaceful assembly, including human rights defenders, peaceful political activists, journalists, poets and clerics. Of those, 40 were prosecuted for expressing their opinions on social media. Amnesty International is aware that the real number of such prosecutions is likely much higher.

 

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