La Brigade spéciale de répression des vols, connue sous les initiales SARS, est redoutée pour sa violence, son chantage et ses meurtres. En octobre 2020, un jeune programmeur informatique, Imoleayo Michael, a soutenu les manifestations contre le SARS sur les réseaux sociaux. Deux semaines plus tard, vingt hommes armés ont pris d'assaut sa maison, ont enfermé sa famille dans une pièce et ont confisqué ses téléphones portables et son ordinateur.
Ils ont ensuite emmené Imoleayo Michael au quartier général des services de renseignement et l'ont détenu dans une cellule souterraine durant 41 jours sans lui permettre de contacter un·e avocat·e ou de voir sa famille. Imoleayo y est resté menotté, les yeux bandés et enchaîné à un meuble en acier pendant tout ce temps. La seule nourriture qu'il recevait était de la bouillie parsemée de pierres. Il a été contraint de dormir à même le sol, ce qui lui a valu de contracter une pneumonie. Pendant ce laps de temps, les services secrets l'ont soumis à cinq interrogatoires.
Imoleayo a été libéré en décembre 2020. Cependant, les autorités l'ont poursuivi sur la base d'accusations forgées de toutes pièces pour « conspiration en vue de troubler l'ordre public » et « troubles à l'ordre public ». Pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression et de réunion, il risque désormais trois ans de prison.