En dépit des risques de violence, de persécution et de harcèlement, Noxolo Nogwaza militait pour les droits des personnes LGBTI en Afrique du Sud et affichait ouvertement son homosexualité. Elle était membre du Comité d'organisation de la marche des fiertés d'Ekurhuleni (EPOC), une organisation de KwaThema qui vise à informer les personnes LGBTI de leurs droits, leur donner des moyens d’agir, ainsi qu’à lutter contre les crimes homophobes, le harcèlement et l'injustice grâce à des actions éducatives et de sensibilisation.
Plus de quatre ans après sa mort, l'enquête ouverte par le commissariat de Tsakane n'a pas enregistré de progrès et son ou ses meurtriers courent toujours. Un groupe de travail national mis sur pied par les autorités sud-africaines pour lutter contre les crimes à caractère haineux touchant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexués (LGBTI) avait pourtant fait du cas de Noxolo une priorité.
Depuis ce crime odieux, les agressions motivées par l'expression de genre ou l’orientation sexuelle perçue restent monnaie courante, en particulier dans les townships et les zones rurales d’Afrique du Sud. Au moins 18 personnes ont été assassinées depuis la mort de Noxolo. On ignore combien d’autres ont été agressées, violées, molestées ou harcelées. Ekurhulen, le district où Noxolo vivait et a été tuée, est particulièrement concerné par les crimes à caractère haineux: sept femmes lesbiennes y ont été assassinées ces dix dernières années. Ces agressions sexuelles et ces homicides visant des lesbiennes sont survenus alors que persiste dans le pays un niveau élevé de violence visant les femmes en général.
L’homophobie et la transphobie restent très répandues dans la société sud-africaine, une mentalité que l’on retrouve, dans les rangs de la police et des personnels soignants. Les moqueries et les insultes sont si courantes que beaucoup de personnes LGBTI ne les considèrent même pas comme une forme de violence à leur égard.