Le rapport d'Amnesty International intitulé «Burkina Faso: Donner la vie, risquer la mort» montre que les femmes ne peuvent parfois pas obtenir de soins en raison des inégalités d'accès aux infrastructures de santé, en particulier dans les zones rurales, de la pénurie de matériel médical et de personnel formé, du comportement négatif ou discriminatoire de certains membres du personnel de santé, mais aussi en raison du statut inférieur de la femme dans la société.
En 2006, le gouvernement burkinabè a adopté une politique de subvention prévoyant la prise en charge de 80 % des frais d'accouchement et la gratuité totale pour les femmes indigentes. Cependant, ces mesures sont mal connues de la population, ce dont profite le personnel médical corrompu. Aucun critère n'a été établi pour déterminer qui peut prétendre à cette prise en charge, et le coût reste un obstacle important dans l'accès aux soins médicaux.
Avec l'aide des donateurs, le gouvernement burkinabè a élaboré des stratégies ambitieuses qui ont fait baisser le taux de mortalité maternelle dans certaines régions du pays. Cependant, ces stratégies sont affaiblies par des difficultés de mise en oeuvre et par l'absence d'obligation de rendre des comptes, qui permet au personnel de santé de ne pas être inquiété en cas de pratiques abusives telles que les demandes illégales de paiement.
Promesse du président
Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, s'est d'ores-et-déjà engagé à lever tous les obstacles financiers aux soins obstétricaux d'urgence et à l'accès à la planification familiale dans le cadre de la stratégie de lutte nationale contre la mortalité maternelle. Il a fait part de cet engagement lors d'une rencontre avec une délégation d'Amnesty International, à la mi-février, à Ouagadougou.
Ces rencontres avec les autorités ont fait suite à deux semaines de débats menés par Amnesty International en collaboration avec des partenaires locaux, dans tout le pays, avec la population, avec des professionnels de la santé et des autorités régionales et locales. La caravane de sensibilisation et ses participants se sont fait l'écho auprès des autorités des témoignages des populations qui souffrent quotidiennement de la perte d'une mère, d'une épouse ou d'une soeur.
Actions en Suisse
Des actions seront menées dès le 6 mars en Suisse, pour récolter des signatures et faire pression sur les autorités du Burkina Faso pour qu'elles tiennent leur promesse de lutter contre les causes de la mortalité maternelle. Amnesty International participera notamment à la manifestation des femmes le 13 mars à Berne. La pétition peut également être signée en ligne sur www.amnesty.ch
Communiqué de presse publié le 4 mars 2010, Londres / Lausanne.
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