Des milliers de filles sont soumises à des mariages précoces et forcés au Burkina Faso. La plupart d'entre elles sont mariées dès l'âge de 11 ans, afin que leurs parents puissent bénéficier de la dot. Les filles soumises à un mariage forcé par leur famille ne sont généralement pas envoyées à l’école et ne reçoivent donc que peu, voire pas, d’éducation. Les risques qu’elles encourent sont nombreux. Elles sont, pour la plupart, victimes de violences sexuelles et subissent de graves atteintes à leurs droits sexuels et reproductifs. Leur corps n'a souvent pas atteint sa maturité et elles encourent aussi le risque de mourir lors de l’accouchement ou d'être sujettes à des problèmes de santé mettant leur vie en danger et leur laissant des séquelles irréversibles. Par exemple, une jeune fille de 13 ans a confié à Amnesty International avoir marché plus de 160 km en trois jours pour échapper à un mariage forcé arrangé par son père avec un homme de 70 ans, qui avait déjà cinq femmes.
Lors de son premier mandat, le président burkinabé Roch Kaboré avait fait la promesse de mettre un terme aux mariages forcés et précoces. Durant son deuxième mandat, débuté en janvier 2021, il devra concrétiser cette promesse pour les milliers de filles victimes de mariages forcés et précoces à travers le pays.
En novembre 2015, le Burkina Faso a parachevé une stratégie nationale de prévention et d'élimination du mariage d'enfants pour la période 2016-2025. Le gouvernement s’est engagé à éradiquer le mariage forcé et précoce ainsi qu’à modifier le Code pénal. Le 31 mai 2018, l'Assemblée nationale du Burkina Faso a adopté un nouveau Code pénal, qui contient un nouvel article élargissant la définition du mariage, conformément aux recommandations d'Amnesty International. Ce dernier doit être célébré par un officier d'état civil ou selon les traditions et règles religieuses.
Cette avancée est notable car la plupart des mariages forcés et précoces au Burkina Faso sont célébrés lors de cérémonies religieuses ou traditionnelles, sans qu'aucun officier d'état civil ne soit présent. Avant l’introduction de cette nouvelle disposition, ces prétendues unions n'étaient pas reconnues légalement comme des mariages en vertu du Code des personnes et de la famille ainsi que du Code pénal. Par conséquent, elles ne pouvaient pas être considérées comme des mariages forcés, même si une personne subissait une contrainte.
Pour continuer sur cette première lancée, nous lançons cet appel mondial afin que le président assure la protection des filles contre le mariage forcé et précoce au Burkina Faso.
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