«Même s’ils n’auraient jamais dû être détenus aussi longtemps, nous nous réjouissons de voir le gouvernement prendre cette bonne décision. Il a souvent prôné que le respect des droits humains sera au cœur de tout effort de protection des populations civiles contre Boko Haram. On espère que la libération de ces enfants qui vont ainsi rejoindre leurs parents et leurs maisons, peut être considérée comme le premier d’une série d’actes concrets dans ce sens», a déclaré Steve Cockburn, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale.
Ecoles prises pour des camps de recrutement de Boko Haram
Le 20 décembre 2014, les forces de sécurité camerounaises ont effectué des descentes dans plusieurs écoles de la ville de Guirvidig, dans l’extrême nord. Elles ont arrêté quatre-vingts quatre enfants et quarante-trois hommes, dont de nombreux enseignants. Les enfants étaient détenus dans un centre pour mineurs à Maroua, la principale ville du nord, alors qu’ils n’ont été inculpés d’aucune infraction. Les autorités affirmaient que les écoles en question servaient de couverture à des camps de recrutement pour Boko Haram.
Des chercheurs d’Amnesty International ont effectué une mission au nord du Cameroun et ont rencontré ces enfants. L’organisation a dénoncé leur détention et mené un vibrant plaidoyer pour leur libération.
La décision a été prise le 24 juin 2015. Sur les quatre-vingts quatre enfants, quarante et un ont déjà rejoint leurs domiciles, tandis que le reste est en train d’attendre la disponibilité des moyens pour retourner chez leurs parents.