Le procureur devra présenter des informations à la Chambre préliminaire dans un délai d’un mois pour les faits potentiellement concernés ayant eu lieu entre 2002 et novembre 2010, période pendant laquelle certains des plus graves crimes ont été commis.
Amnesty International a appelé à plusieurs reprises les autorités ivoiriennes et le procureur de la CPI à enquêter sur tous les crimes de droit international commis par toutes les parties. Des informations font état de crimes contre l’humanité, ainsi que de crimes de guerre, y compris des meurtres, des disparitions forcées, des actes de torture et des violences sexuelles perpétrés dans le pays, en particulier entre 2002 et novembre 2010. La décision de la Chambre préliminaire donne de l’espoir aux milliers de victimes de ces crimes, notamment les femmes et les jeunes filles qui ont subi des viols et d’autres violences sexuelles aux mains de toutes les parties.
L’organisation engage également le procureur de la CPI à présenter les informations demandées par la Chambre préliminaire au sujet de tous les crimes de droit international commis depuis 2002 tant par les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo que par les Forces Nouvelles (le groupe armé qui a pris le contrôle du nord du pays).
Afin de rétablir l’état de droit en Côte d’Ivoire, le procureur de la CPI ne doit pas limiter son enquête, ni en se concentrant uniquement sur les crimes commis par les partisans de l’ancien président, ni en faisant l’impasse sur tous les graves crimes de droit international perpétrés depuis 2002, notamment les violences sexuelles.
Le meilleur moyen de garantir la justice et des réparations complètes pour toutes les victimes de la crise qui dure depuis neuf ans est de prendre en compte l’ensemble de cette période et de traiter tous les graves crimes de droit international, quels que soient leurs auteurs.