Eskinder Nega
© Privé
Le journaliste Eskinder Nega a été arrêté en septembre 2011 après avoir critiqué le régime éthiopien dans des articles et réclamé le respect de la liberté d'expression et d'association.
Inculpé d'infractions à caractère terroriste, il a été reconnu coupable en juin 2012. Le mois suivant, Eskinder a été condamné à 18 ans de prison.
Eskinder indispose depuis longtemps les autorités éthiopiennes. C'est la huitième fois qu'il est arrêté et poursuivi pour ses activités de journaliste. Eskinder et son épouse Serkalem, également journaliste, ont été détenus de 2005 à 2007. C'est en prison que Serkalem a donné naissance à leur fils unique, Nafkot.
Parmi les faits reprochés récemment à Eskinder, figure notamment une allocution passionnée qu'il a prononcée lors d'une réunion publique peu avant son arrestation. Il y évoquait la nécessité de lutter pacifiquement en faveur des réformes et y exprimait son espoir que «ce pourrait être l'année où les Éthiopiens ne seront plus jetés en prison pour leurs convictions politiques.»
Nous considérons Eskinder comme un prisonnier d'opinion, détenu uniquement pour avoir exercé de manière pacifique et légitime ses activités de journaliste. Son procès était entaché de graves irrégularités. Il n'a pu notamment rencontrer ni son avocat ni ses proches au début de sa détention.
Depuis début 2014 – en violation de la Constitution éthiopienne – Eskinder subit des restrictions croissantes du nombre de personnes autorisées à lui rendre visite.
Proposition de lettre et revendications
Monsieur le Premier ministre,
Le journaliste Eskinder Nega a été arrêté en septembre 2011.
C'est la huitième fois qu'Eskinder Nega est arrêté et poursuivi pour ses activités de journaliste.
Inculpé d'infractions à caractère terroriste, il a été reconnu coupable en juin 2012. Le mois suivant, Eskinder Nega a été condamné à 18 ans de prison.
Parmi les faits reprochés récemment à Eskinder Nega figure notamment une allocution passionnée qu'il a prononcée lors d'une réunion publique peu avant son arrestation. Il y évoquait la nécessité de lutter pacifiquement en faveur des réformes et y exprimait son espoir que «ce pourrait être l'année où les Éthiopiens ne seront plus jetés en prison pour leurs convictions politiques.»
Amnesty International considère Eskinder Nega comme un prisonnier d'opinion, détenu uniquement pour avoir exercé de manière pacifique et légitime ses activités de journaliste. Son procès était entaché de graves irrégularités. Il n'a pu notamment rencontrer ni son avocat ni ses proches au début de sa détention.
Depuis début 2014 – en violation de la Constitution éthiopienne – Eskinder Nega subit des restrictions croissantes du nombre de personnes autorisées à lui rendre visite.
Je suis très préoccupé·e par cette situation et je vous demande, Monsieur le Premier ministre, d'abandonner toutes les charges retenues contre Eskinder Nega et de le libérer immédiatement et sans condition.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, à l’expression de ma haute considération.
Lettres adresser à:
Prime Minister Hailemariam Desalegn
P.O. Box 1031
Addis Ababa
Éthiopie
Copie à:
Ambassade de la République Fédérale et Démocratique d'Ethiopie
Rue de Moillebeau 56
Case postale 338
1211 Genève 19
Fax: 022 919 70 29
E-mail: mission.ethiopia@ties.itu.int
Cette lettre fait partie des Lettres contre l'oubli de septembre 2014 | Télécharger le fichier Word | S'inscrire pour recevoir un E-mail chaque mois avec des nouvelles lettres