Eskinder indispose depuis longtemps les autorités éthiopiennes. C'est la huitième fois qu'il est arrêté et poursuivi pour ses activités de journaliste. Eskinder et son épouse Serkalem, également journaliste, ont été détenus de 2005 à 2007. C'est en prison que Serkalem a donné naissance à leur fils unique, Nafkot.
Parmi les faits récemment reprochés à Eskinder, figure notamment une allocution passionnée qu'il a prononcée lors d'une réunion publique peu avant son arrestation. Il y évoquait la nécessité de lutter pacifiquement en faveur des réformes et y exprimait son espoir que «ce pourrait être l'année où les Éthiopiens ne seront plus jetés en prison pour leurs convictions politiques.»
Amnesty International considère Eskinder comme un prisonnier d'opinion, détenu uniquement pour avoir exercé de manière pacifique et légitime ses activités de journaliste. Son procès était entaché de graves irrégularités. Il n'a pu notamment rencontrer ni son avocat ni ses proches au début de sa détention.
Action lettre terminée