Le 17 octobre 2012, sept militants et défenseurs des droits humains ont été interpellés lorsqu'ils se sont rendus au poste de police de Pangani, où ils avaient rendez-vous avec le commissaire pour évoquer avec lui la question du maintien de l'ordre à Mathare. Parmi les personnes arrêtées se trouvent Gakii Kiogora, membre du personnel d'Amnesty International – Kenya, ainsi que Minica Otieno Hamisi et Frank Sakwa, bénévoles à la section.
Les sept personnes ont été battues par un commandant et par un agent. Elles ont été frappées avec le combiné radio du poste et ont reçu des coups de pied sur la tête, les jambes et les bras alors qu'on les forçait à s'assoir par terre.
L'avocat d'Amnesty International s'est présenté au poste de police de Pangani, mais s'est vu refuser l'accès aux personnes arrêtées. Les policiers ont nié détenir les intéressés, dont l'interpellation n'avait pas été portée sur la main courante.
«Le passage à tabac de défenseurs de droits humains, les arrestations arbitraires et le refus d'accès à un avocat sont des actes scandaleux et parfaitement illégaux», a déclaré Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty International.
Des charges «inventées de toute pièce»
«Les autorités kényanes doivent abandonner immédiatement et sans condition les charges fabriquées de toutes pièces qui ont été portées contre des défenseurs des droits humains mobilisés dans des actions pacifiques», a souligné Sarah Jackson.
Le chef d’accusation d’incitation à la violence concerne une manifestation tenue le 14 octobre 2012, à laquelle deux des personnes inculpées n'étaient même pas présentes.
«Les policiers responsables de mauvais traitements et d'autres violations des droits humains doivent, eux, être poursuivis.»
Juger les responsables des violences policières
La police a tiré avec des balles en caoutchouc contre des manifestants qui s'étaient rassemblés devant le poste de police d'Humura, à Nairobi, la capitale, pour protester contre la hausse de l'insécurité constatée au cours des mois précédents dans le bidonville de Mathare. Bien que rien n'indique que le rassemblement se déroulait de manière violente, la police a fait usage de projectiles en caoutchouc, ce qui constitue un recours illégal et non nécessaire à la force. Trois personnes ont été blessées.
«Le gouvernement doit faire clairement savoir à la police que les mauvais traitements et les arrestations illégales sont inacceptables», a déclaré Sarah Jackson. «L'Autorité indépendante de surveillance de la police doit mener une enquête indépendante sur les faits, et les policiers qui ont utilisé une force excessive ou arbitraire contre les manifestants doivent être poursuivis, de même que ceux qui ont ordonné l'usage d'une telle force.»