Un nouveau rapport d'Amnesty, intitulé Police Reform in Kenya: “A Drop in the Ocean, met le doigt sur les retards dans l'application des nouvelles lois relatives au maintien de l’ordre. De ce fait, bien des services de police en place durant les violences post-électorales de 2007 et 2008 seront en charge de la sécurité lors du vote du 4 mars.
«Il ne reste que cinq semaines avant les élections au Kenya; les autorités doivent affirmer leur volonté politique et prendre de toute urgence des mesures afin de prévenir les atteintes aux droits humains durant la période électorale», a indiqué Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.
Un responsable du gouvernement a confié à Amnesty International que les nouvelles lois et les équipements adoptés depuis 2008 n’étaient qu’une «goutte d’eau dans l’océan». Dans son rapport, Amnesty International dénonce les atteintes persistantes aux droits humains imputables à la police, en dépit de la réforme engagée, notamment les arrestations arbitraires et les mauvais traitements.
Une faible volonté politique
Les autorités ne sont guère enclines à prendre des initiatives en vue d’amener la police à rendre des comptes, individuellement ou collectivement, pour ces agissements. Dans son rapport, Amnesty International exhorte les autorités à mettre immédiatement en place un renforcement des compétences, de sorte que les forces de l’ordre soient en mesure d’empêcher les violences durant les élections – et de ne pas en commettre elles-mêmes.
«Les autorités doivent établir une stratégie claire sur le maintien de l’ordre lors des élections, a estimé Sarah Jackson, et informer la population de la manière dont la police compte empêcher les atteintes aux droits humains et protéger les citoyens.»
«En adoptant des mesures avant les élections, le gouvernement du Kenya pourra enfin mettre un terme à l’impunité dont la police jouit depuis bien trop longtemps, a fait valoir Sarah Jackson. Il ne doit pas laisser passer cette occasion.»