Yahaya Sharif-Aminu. © Amnesty International
Yahaya Sharif-Aminu. © Amnesty International

Action lettre terminée - Nigeria Un nouveau procès ordonné pour un chanteur condamné a mort

15 février 2021
Le 21 janvier, une commission d’appel a ordonné que Yahaya Sharif-Aminu, 22 ans, soit à nouveau jugé. Le chanteur avait été déclaré coupable et condamné à mort par pendaison pour blasphème en août 2020, pour avoir diffusé sur Whatsapp une chanson contenant des paroles jugées insultantes envers le prophète Mahomet. Les charges qui pèsent sur Yahaya Sharif-Aminu doivent être abandonnées et il doit être libéré immédiatement et sans condition.

La première action de lettres lancée par Amnesty International en septembre 2020 a contribué à la révision du procès et donc à l'annulation de la condamnation à mort. C'est un pas dans la bonne direction. Il s'agit maintenant d'obtenir l'abandon de toutes les charges retenues contre Yahaya Sharif-Aminu et sa libération immédiate et sans condition.

Le 10 août 2020, la haute cour islamique de l'État de Kano avait déclaré Yahaya Sharif-Aminu coupable de blasphème pour avoir diffusé sur WhatsApp une chanson jugée blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet, et l'avait condamné à mort. Yahaya Sharif-Aminu est toujours incarcéré dans la prison de Kano.

Yahaya Sharif-Aminu et son avocat ont fait appel de sa peine. Le 21 janvier, la commission d’appel, présidée par le premier magistrat de l’État de Kano, a ordonné la tenue d’un nouveau procès dans l’affaire Yahaya Sharif-Aminu. La commission a ordonné que l'affaire soit renvoyée devant la haute cour islamique qui avait condamné Yahaya Sharif-Aminu, mais que celui-ci soit jugé par un juge différent, au motif que l'accusé n’avait pas bénéficié des services d’un avocat pendant son procès, ajoutant qu’il incombait au tribunal de veiller à ce qu'il soit dûment et légalement représenté, compte tenu notamment de l'importance de l'affaire, où l’accusé encourait la peine de mort. La commission a estimé que le fait que l’accusé n’ait pas été défendu par un avocat au cours du procès devant la haute cour islamique était une négligence manifeste, qui frappait de nullité toute la procédure dans cette affaire. La décision de la commission d’appel de faire rejuger Yahaya Sharif-Aminu donne à celui-ci une précieuse occasion d’être défendu par un avocat et de bénéficier d’un procès équitable.

Action lettre terminée