RDC Deux enseignants arrêtés après une grève pacifique

29 avril 2013
Deux enseignants ont été placés en détention au terme d’une grève pacifique. Ils restent détenus sans inculpation depuis une semaine, et sont considérés comme de prisonniers d’opinion.

Hilaire Eyima et Claude Nzingoula avaient lancé un appel à la grève après l'échec des négociations entre les autorités congolaises et les syndicats. Hilaire Eyima, responsable du département de français du Lycée de la Révolution, a été arrêté à son domicile par des policiers en civil. Il a été emmené au siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), où il est toujours détenu. Claude Nzingoula, inspecteur à l'école de médecine de Brazzaville, a été arrêté sur son lieu de travail et également emmené au siège de la DGST, où il se trouve toujours. Ni l’un ni la’utre n’a été autorisé à contacter un avocat.

«Hilaire Eyima et Claude Nzingoula sont détenus parce qu'ils défendent leurs droits. La détention persistante de ces deux prisonniers est une violation évidente de la liberté d'expression et de réunion de la part des autorités congolaises», a déclaré Paule Rigaud, vice-directrice du programme Afrique pour Amnesty International. Amnesty International les a adoptés comme prisonniers d'opinion.

Ces arrestations font suite à celles de membres d'une coalition de syndicats d'enseignants, la CPRE (Concertation pour la revalorisation de la profession d'enseignant). Daniel Ngami, coprésident de la CRPE, a été arrêté par des agents du Bureau de la sécurité nationale. Luc Mba Mongo, membre de la CRPE, a été arrêté le lendemain. Ces deux personnes ont été détenues sans inculpation pendant cinq jours avant d'être libérées. D'autres membres de la CRPE ont été victimes de harcèlement et d'intimidations et sont entrés dans la clandestinité après la fouille de leurs maisons sans mandat de perquisition.

«Au lieu de les sanctionner, les autorités congolaises devraient faire en sorte que les enseignants puissent protester sans craindre des représailles, et entamer un dialogue constructif avec eux», a déclaré Paule Rigaud.