Le conflit en RCA a fait des milliers de réfugiés. © UNHCR/H. Caux
Le conflit en RCA a fait des milliers de réfugiés. © UNHCR/H. Caux

République centrafricaine Nouveau gouvernement, vieilles insécurités

16 mai 2013
Un nouveau gouvernement a accédé au pouvoir en République centrafricaine. Un moment clé pour enfin mettre un terme au fléau des violations des droits humains et aux crises humanitaires qui frappent actuellement le pays.

Les civils sont les principales victimes des violations des droits humains en République Centrafriquaine – notamment exécutions extrajudiciaires, torture, arrestations arbitraires, détentions illégales, vols à main armée, pillages et tirs aveugles qui font de multiples morts et blessés. Des cas de viols de femmes et de filles perpétrés par des hommes armés ont été signalés à Amnesty International. Certaines des victimes sont enceintes. Un grand nombre d'enfants, dont certains avaient récemment été démobilisés, ont été enrôlés de nouveau par Seleka. Les violences ont contraint des dizaines de milliers de personnes à quitter leur foyer, parmi lesquelles un certain nombre se sont réfugiées à l'étranger.

Les défenseurs des droits humains en ligne de mir

Rien n'indique que le gouvernement prend actuellement des mesures pour mettre fin au cycle de la violence et des violations des droits humains ou pour amener les responsables à rendre compte de leurs actes, s'inquiète Amnesty International.

Des défenseurs des droits humains en République centrafricaine ont confié qu'ils pensaient avoir connu le pire en matière de violations des droits humains. Mais aujourd’hui, ils se rendent compte avec horreur qu'ils vivent leur pire période depuis l'arrivée du nouveau régime. Amnesty International est très inquiète pour la sécurité et les droits des défenseurs des droits humains, des travailleurs humanitaires, des journalistes et des membres d'organisations de la société civile. Plusieurs dirigeants d'organisations de défense des droits humains sont entrés dans la clandestinité; d'autres ont quitté le pays après avoir été menacés de mort par des hommes armés appartenant à Seleka.

Amnesty International demande instamment aux autorités de la République centrafricaine de protéger les membres des organisations de la société civile et de veiller à ce qu'ils puissent mener à bien leurs activités sans crainte et en toute sécurité. Les biens qui ont été pillés ou volés doivent être restitués à leurs propriétaires légitimes, et les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice.