Somalie Crise humanitaire: la communauté internationale a son rôle à jouer

28 juillet 2011
Jeudi 28 juillet, jour du 60e anniversaire de la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés, Amnesty International a appelé la communauté internationale à protéger fermement et activement les droits humains des personnes fuyant la crise humanitaire et le conflit armé en Somalie.

Près de 800 000 Somaliens sont déplacés dans les pays voisins. Environ 380 000 d’entre eux vivent à Dadaab, un ensemble de camps de réfugié·e·s situé dans le nord-est du Kenya. Ouvert en 1991, il devait accueillir 90 000 personnes. C’est aujourd’hui le plus grand camp de réfugié·e·s au monde.

Depuis le début de l’année 2011, près de 100 000 Somaliens ont trouvé refuge au Kenya, dont 60 000 à Dadaab. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 1 300 personnes en moyenne sont arrivées chaque jour en juillet 2011.

La communauté internationale doit apporter tout son soutien au HCR et aux organisations humanitaires afin de veiller à ce que les besoins essentiels des personnes qui ont fui la Somalie soient satisfaits, notamment l’accès à de la nourriture, de l’eau, un abri et des soins médicaux, et à ce que celles-ci soient efficacement protégées des violations des droits humains.

Un nouveau camp nécessaire

Bien qu’Amnesty International se soit félicitée du fait que le gouvernement kenyan avait annoncé le 13 juillet 2011 son intention d’ouvrir Ifo II, une annexe non utilisée qui pourrait accueillir 80 000 personnes supplémentaires à Dadaab et permettrait de gérer l’afflux croissant de réfugié·e·s somalien·ne·s, l’organisation est préoccupée par le fait que cette décision n’ait pas encore été mise en application.

Elle exhorte les autorités kenyanes à ouvrir immédiatement Ifo II. Cependant, elle précise que cette annexe ne permettra d’obtenir qu’un répit temporaire en réduisant momentanément la surpopulation des camps. Elle appelle donc les autorités kenyanes à prendre rapidement des mesures en vue de l’ouverture d’un nouveau camp.

Des solutions durables doivent être trouvées

Amnesty International reconnaît que le Kenya est le pays du monde accueillant le plus de réfugiés somaliens. La communauté internationale ne peut pas condamner ces personnes à vivre définitivement dans des camps surpeuplés. Elle doit s’efforcer de proposer des solutions durables à ces très nombreux réfugié·e·s. Dans un esprit de coopération et d’engagement en matière de droits humains, les gouvernements du monde entier doivent faire en sorte d’accroître immédiatement et de manière substantielle le nombre de réfugié·e·s somalien·ne·s réinstallé·e·s en-dehors du Kenya et d’autres pays de la région, dans des pays tiers où ils seront en sécurité. Les propositions de lieux de réinstallation ne doivent pas être de pure forme, compte tenu du nombre de personnes concernées.

Pour célébrer le 60e anniversaire de la Convention relative au statut des réfugiés, traité juridique essentiel qui définit les droits des réfugiés, la communauté internationale doit, outre gérer l’urgence humanitaire en Somalie, apporter un soutien substantiel et à long terme aux réfugié·e·s somalien·ne·s afin qu’ils puissent jouir pleinement de leurs droits humains.