Malgré leur libération, ils sont cependant tenus de se présenter quotidiennement aux bureaux de l’Agence nationale de sécurité (ANS) à Nyala, dans le Darfour méridional.
Mossaad Mohamed Ali a été libéré des bureaux de l’ANS le 20 mai à 17 h 30. Aucune charge n’a été retenue contre lui et pendant qu’il était détenu, il a été interrogé une seule fois, le 19 mai, au bout de trois jours de détention. Les questions portaient sur le Centre Amel de traitement et de réadaptation pour les victimes de torture, et il aurait été accusé d’être opposé à l’accord de paix sur le Darfour. On lui a également reproché d’inciter des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays à recourir à la violence. Mossaad Mohamed a lui aussi reçu l’ordre de se présenter quotidiennement aux bureaux de l’ANS et se voit contraint d’y rester jusqu’au soir.
Convocations comme harcèlement
L’ANS a refusé à la mission des Nations unies au Soudan l’autorisation de voir les deux hommes lorsqu’ils étaient en détention, bien que les autorités se soient engagées à permettre aux représentants des Nations unies de rendre visite à toute personne détenue au Darfour, et ce sans aucune restriction. Mossaad Mohamed Ali a été autorisé à voir sa famille pendant à peine cinq minutes le 19 mai, et à rencontrer un groupe d’avocats de Nyala le 20, peu avant sa remise en liberté à la suite de fortes pressions internationales sur les autorités.
Au Soudan, les convocations constituent fréquemment une forme de harcèlement. Les services de sécurité convoquent et interrogent une personne, ou la font s’asseoir dans leurs locaux pendant plusieurs heures. Ensuite, les convocations quotidiennes se répètent, pendant des périodes pouvant parfois aller jusqu’à deux semaines.