«Cette amnistie de prisonniers ne répond que de manière très superficielle au problème, a déclaré Netsanet Belay, directeur du programme Afrique d’Amnesty International. Seuls sept prisonniers politiques ont été libérés. Pendant ce temps, des dizaines de personnes sont toujours en détention arbitraire, dont des prisonniers d’opinion.»
Parmi les sept prisonniers politiques libérés, six sont des membres éminents de partis politiques, à savoir Abdulaziz Khaled, Entisar al Agali, Hisham al Mufti, Abdulrahim Abdallah, Mohammed Zain Alabidein et Youssef al Kauda. Hatim Ali, jeune militant, a également été relâché. Amnesty International avait demandé sa libération immédiate et inconditionnelle. Toutefois, plus de 118 personnes seraient maintenues en détention arbitraire dans le cadre des conflits du Nil bleu et du Kordofan du Sud, dont des femmes détenues sans inculpation avec leurs nourrissons. En outre, plusieurs prisonniers se trouvent dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur implication dans l’opposition armée. Aucun d’entre eux n’a vu sa sentence capitale commuée.
«Libérer sept prisonniers politiques n’indique pas que le gouvernement est réellement déterminé à en finir avec la détention arbitraire et à libérer les prisonniers d’opinion», a poursuivi Netsanet Belay. Les autorités du Soudan n’ont toujours pas accédé aux demandes concernant l’abrogation de la Loi relative à la sécurité nationale de 2010, qui confère aux agents des services de sécurité de vastes pouvoirs en matière d’arrestation et de détention. Au Soudan, la torture et les mauvais traitements demeurent monnaie courante.