À la suite du conflit armé entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) – une force paramilitaire indépendante, qui a éclaté dans la matinée du 15 avril à Khartoum, Tigere Chagutah, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, a déclaré :
« L'utilisation d'armes lourdes, notamment l'artillerie, les chars et les avions à réaction, dans des zones densément peuplées de Khartoum, a causé la mort de nombreux civils et des destructions massives de biens. Les civils sont pris au milieu de ce conflit et en paient le prix. Les parties au conflit doivent immédiatement cesser d'utiliser des armes explosives à large rayon d'action à proximité de zones peuplées de civils. »
« Les partenaires régionaux et internationaux du Soudan, notamment l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l'Union africaine et les Nations unies, doivent appeler publiquement les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils. Les deux parties doivent immédiatement cesser leurs attaques aveugles. »
« Amnesty International demande également au Conseil de sécurité des Nations unies d'organiser une réunion d'urgence sur la situation au Soudan et d'appeler les Forces armées soudanaises et les Forces de défense du Soudan à protéger en priorité les civils. »
« Enfin, les autorités soudanaises et toutes les parties au conflit doivent veiller à ce que les acteurs humanitaires bénéficient d'un accès immédiat, illimité et durable pour surveiller et évaluer les besoins des civils et leur apporter de l'aide. »
Contexte
Les combats au Soudan surviennent après des semaines de tensions entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide au sujet de la réforme des forces de sécurité dans le cadre des négociations en vue de la formation d'un nouveau gouvernement de transition. Ces forces armées ont conjointement renversé le gouvernement de transition du Soudan en octobre 2021.
Des dizaines de victimes civiles ont été signalées dans tout le pays depuis samedi. Trois employés du Programme alimentaire mondial ont été tués et deux autres blessés le 15 avril lors de violences à Kabkabiya, au Darfour Nord, alors qu'ils étaient en service.