La police brésilienne fait souvent taire les manifestants à coup de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. © AI / Luis Baltar
La police brésilienne fait souvent taire les manifestants à coup de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. © AI / Luis Baltar

Brésil Carton jaune pour les restrictions aux manifestations!

À l'approche de la Coupe du monde de football, Amnesty International lance une campagne mondiale d'avertissement contre les restrictions à la liberté d'expression et contre les violences policières au Brésil.

La Coupe du monde 2014 placera le Brésil sous les feux de la rampe, Amnesty International lance donc une nouvelle campagne mondiale priant les autorités de veiller à ce que les forces de sécurité «respectent les règles du jeu» pendant les manifestations qui devraient avoir lieu avant et pendant le tournoi.

La campagne, intitulée Brésil, attention à la faute !, invite les gens à travers le monde à envoyer à la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, et au président du Congrès, Renan Calheiros, des cartons jaunes leur demandant que soient respectés les droits de chacun à la liberté d'expression et de réunion pacifique durant la Coupe du monde.

Répression des manifestations

Des manifestations de grande ampleur se sont déroulées au Brésil depuis juin 2013. Les participants exprimaient entre autre un mécontentement croissant envers la médiocrité des services publics et le fait que des milliers d'habitants des zones urbaines en subissaient les conséquences. Dans plusieurs cas la police a riposté avec une force excessive et inutile, y compris en faisant usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.

«Ce n'est pas un délit de protester, c'est un droit humain. Au lieu d'utiliser la violence contre les manifestants, les pouvoirs publics et les forces de sécurité doivent veiller à la sécurité des personnes. Tout abus doit faire l'objet d'une enquête dans les meilleurs délais, et les responsables doivent être traduits en justice», a déclaré Atila Roque, directeur exécutif d'Amnesty International Brésil.

«Le gouvernement brésilien doit garantir les droits de tous à la liberté d'expression et de réunion pacifique durant la Coupe du monde, et veiller à ce que les forces de sécurité reçoivent une formation pertinente et que le recours aux gaz lacrymogènes et aux balles en caoutchouc soit dûment réglementé.»

Textes de loi antiterroristes

Le Brésil a aussi recouru à des lois destinées à la lutte contre le crime organisé et les milices urbaines pour prendre des mesures répressives contre des manifestants pacifiques. De nouveaux textes de loi antiterroristes à la formulation vague, actuellement en cours de préparation au Congrès national, menacent le droit à la liberté d'expression et pourraient servir à sanctionner ceux qui prennent part à des manifestations pacifiques.

La campagne contient une pétition. Les signatures, recueillies jusqu'au 2 juin, seront remises aux autorités, à Brasilia, le 5 juin. «Cette campagne a pour objectif d'inciter les fans de foot et tous ceux qui se sentent concernés par les droits humains à diriger les projecteurs sur les violences policières et la liberté d'expression au Brésil», a dit Atila Roque.

Mesures spéciales à quelques jours de la Coupe du monde

À quelques semaines seulement du début de la Coupe du monde, qui se déroulera dans 12 villes du Brésil, les autorités fédérales et des États sont en train d'adopter des mesures spéciales concernant la sécurité publique et le maintien de l'ordre pendant les événements. D'après les prévisions, des milliers de personnes devraient exercer leur droit de manifester pacifiquement et descendre dans la rue.

Communiqué de presse publié le 8 mai 2014, Londres, Lausanne.
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