Amnesty International a par le passé déjà exprimé ses inquiétudes au sujet du risque de graves revers quant au programme en matière de droits humains, en particulier dans le domaine législatif et plus précisément en ce qui concerne les droits des groupes qui sont historiquement les plus marginalisés, notamment les droits des femmes, des personnes afro-brésiliennes, des indigènes et des communautés traditionnelles. Amnesty International a mis en garde contre les risques que font peser sur les droits humains les propositions d'abrogation des lois relatives à la famille et au désarmement, le projet de nouveau Code minier et d'amendement de la Constitution (PEC) 215, ainsi que le démantèlement du système de licences relatives à l'environnement. Elle a également mis en garde contre les risques que présente la loi relative à la lutte contre le terrorisme, approuvée en mars 2016, car elle contient des dispositions formulées de manière extrêmement vague qui pourraient être utilisées pour réprimer pénalement des mouvements sociaux et des manifestations pacifiques.
L'absence de diversité au sein de la nouvelle équipe ministérielle, qui ne comprend aucune femme ni aucun Afro-Brésilien, et la suppression du ministère des Femmes, de l’Égalité raciale et des Droits humains annoncée par le nouveau gouvernement du vice-président, représentent d'autres indices d'un affaiblissement du cadre institutionnel de protection des droits humains.
Compte tenu de ces risques, Amnesty International réaffirme sa détermination à poursuivre son travail de promotion et de protection des droits humains reconnus au niveau international et de ceux inscrits dans la Constitution brésilienne.