Maison indigène Embera, Communauté de Playa Alta, département du Chocó. © Jacques Merat
Maison indigène Embera, Communauté de Playa Alta, département du Chocó. © Jacques Merat

Colombie Les Peuples indigènes en Colombie

La Colombie possède l’un des héritages indigènes les plus variés au monde. Il est constitué d’un éventail de cultures, de langues, de structures sociales et de modes de vie. Selon le recensement de 2005, environ 1,4 millions de personnes indigènes vivent en Colombie, soit approximativement 3,4% de la population totale du pays.

Le conflit armé qui déchire la Colombie depuis de nombreuses années a des répercussions importantes et destructrices sur les membres des populations indigènes. Ils ont été tués, harcelés et chassés de leurs terres par toutes les parties au conflit. Toutes les parties au conflit se sont rendues coupables de ces atteintes. Bien que déterminés à ne pas se laisser entraîner dans les hostilités, les indigènes sont de plus en plus souvent en butte à des menaces.

Les déplacements des peuples indigènes

Les déplacements constituent l’une des plus grandes menaces auxquelles sont confrontées les communautés indigènes. En effet, les peuples indigènes vivent souvent dans des zones où les conflits armés sont intenses et qui sont également riches en biodiversité, en minerais, et en pétrole. De ce fait, ils risquent tout particulièrement d’être victimes de déplacements forcés. Bien qu’elles ne représentent qu’environ 3,4% de la population, ces communautés indigènes constituent 7% de la totalité de la population colombienne déplacée, selon le directeur du bureau du Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations unies en Colombie.

De nombreuses populations indigènes déplacées ont dénoncé le choc culturel et la perte de repères qu’elles subissentlorsqu’elles arrivent dans des endroits où le mode de vie et les langues sont radicalement différents des leurs.

Le gouvernement reste les bras croisés

Les plus hauts représentants du gouvernement ainsi que les membres des forces de sécurité continuent à faire des déclarations dans lesquelles ils établissent un lien entre les défenseurs des droits des indigènes et les mouvements de guérilla. Cela a pour effet de décrédibiliser le travail des défenseurs aux yeux de l’opinion publique, et donc de détourner son attention des menaces auxquelles les peuples indigènes sont confrontés. Ils participent également à la création d'un climat qui tolère, encourage, voire favorise les atteintes aux libertés fondamentales des peuples indigènes.