Des enfants de la communauté San José de Apartado posent devant un panneau qui annonce la zone neutre. © DR
Des enfants de la communauté San José de Apartado posent devant un panneau qui annonce la zone neutre. © DR

Colombie: Action Avalanche de fax Remerciements de la Communauté de Paix

6 mars 2012
Amnesty International a lancé l'action «avalanche de fax» en faveur de la communauté de paix San José de Apartadó. La communauté fait part de ses remerciements pour cette solidarité.

Chères amis et amies d'Amnesty International,

Nous ne nous connaissons pas et nous vivons dans un endroit très lointain, mais une chose est claire, c'est que la solidarité et la recherche du respect de la vie peuvent dépasser les distances et les protocoles. Elles vont aux choses concrètes, à faire en sorte que la vie de chaque personne soit respectée et qu'elle puisse vivre dignement.

Et c'est cela ce que chacun d'entre vous fait avec nous: dire à l'Etat et au monde que nous méritons le respect de notre vie, de notre terre, de notre dignité. Cette attitude de rechercher le respect de l'autre sans même le connaître est ce qui fait que l'humanité ait l'espoir que la vie règne un jour par dessus les systèmes de destruction.

Du fond du coeur de chaque membre de notre communauté, merci beaucoup pour votre action solidaire qui nous permet d'être toujours en vie et de poursuivre notre résistance. Vos actions peuvent sembler peu de chose, mais pour nous elles signifient le respect de nos vies.

En espérant que vous pourrez un jour être plus proches de notre expérience, nous vous saluons,

Communauté de Paix

Contexte

Au milieu du conflit armé interne qui sévit en Colombie depuis plus de quarante ans, des habitant·e·s d’une région rurale reculée du nord-ouest du pays se sont regroupé·e·s en 1997 en une communauté de paix pour défendre leur neutralité envers tous les acteurs armés - les forces de sécurité, les paramilitaires et les guérillas.

La communauté exige de toutes les parties du conflit le respect de leur droit à ne pas prendre part au conflit et à ne pas s’y laisser entraîner. Toutefois, ce droit a été violé par tous les acteurs armés. Depuis la création de la communauté, plus de 170 membres ont été tué·e·s ou ont fait l’objet d’une disparition forcée. Le plus souvent, les auteurs des crimes sont les paramilitaires, en lien avec les forces de sécurité qui opèrent dans cette région, mais les guérillas sont également responsables de crimes et d’autres atteintes aux droits humains.