Action pour la Colombie à Bâle
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«Les droits humains doivent constituer la pierre angulaire de toute plateforme politique, d’autant que des pourparlers de paix ont lieu actuellement entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) à la Havane», a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
Les chiffres sont ahurissants. Selon un rapport publié en 2013 par le Centre national de la mémoire historique, qui dépend du gouvernement, on a recensé :
• près de 220 000 homicides liés au conflit, dont 80 % de civils, entre 1958 et 2012 ;
• au moins 25 000 victimes de disparitions forcées entre 1985 et 2012 ;
• près de 27 000 victimes d’enlèvements entre 1970 et 2010 ;
• plus de 5 millions de personnes déplacées de force entre 1985 et 2012.
Pour la seule année 2013, plus de 70 défenseurs des droits humains et au moins 27 syndicalistes ont été tués, selon les chiffres d’organisations colombiennes de défense des droits humains.
Lettre ouverte
Dans sa lettre, Amnesty International exhorte les candidats à l’élection présidentielle à dévoiler les mesures concrètes qu’ils comptent prendre sur des sujets essentiels en matière de droits humains, notamment :
La protection de la population civile, notamment des groupes et des communautés les plus exposés aux violations des droits humains :
• les populations indigènes, les communautés d’ascendance africaine, les paysans et les communautés déplacées de force ;
• les défenseurs des droits humains, dont les syndicalistes et les dirigeants communautaires ;
• les femmes exposées au risque de subir des violences liées au conflit.
La vérité, la justice et des réparations pour les victimes de violations des droits humains :
• des enquêtes menées par les tribunaux civils sur toutes les graves atteintes aux droits humains commises et des poursuites engagées contre toutes les personnes soupçonnées d’être responsables de ces crimes ;
• le véritable démantèlement des groupes paramilitaires et de leurs structures de soutien, et la rupture de tous les liens existant entre ceux-ci et les forces de sécurité ;
• des réparations pour toutes les victimes d’atteintes aux droits humains commises dans le cadre du conflit.
Tout en reconnaissant que la situation des droits humains en Colombie a progressé à certains égards, Amnesty International dépeint dans sa lettre (en anglais et en espagnole) un pays qui continue de subir les conséquences de 50 années de conflit armé interne.