Cuba Intensification de la répression des médias

8 août 2013
Les autorités cubaines doivent libérer immédiatement et sans condition cinq hommes ayant été adoptés comme prisonniers d’opinion par Amnesty International.

Les cas de ces hommes – Rafael Matos Montes de Oca, Emilio Planas Robert et les frères Alexeis, Diango et Vianco Vargas Martín – sont révélateurs de la répression qui continue à sévir contre la liberté d’expression dans l'île. «En matière de répression de la liberté d’expression à Cuba, ces cinq cas ne sont que la partie émergente de l'iceberg. Il reste encore beaucoup à faire pour garantir les libertés civiles et politiques dans ce pays», a expliqué Javier Zúñiga, conseiller spécial auprès d’Amnesty International.

Emilio Planas Robert et Rafael Matos Montes de Oca ont tous deux été déclarés coupables de «dangerosité» (ou propension particulière à commettre des crimes) et doivent désormais faire l’objet de mesures de sécurité préventives, bien qu'aucun élément à charge n’ait été produit devant le tribunal.

«Le recours à cette loi particulière, qui autorise le gouvernement à emprisonner des citoyens sur la base d’éléments très ténus, est une atteinte flagrante aux normes internationales. Cette loi digne d’un roman d’Orwell n’est qu’un prétexte pour faire taire les voix critiques, et doit être abrogé immédiatement», a indiqué Javier Zúñiga.

Des condamnations politiques qui intimident l'opposition

Amnesty International estime que cette condamnation est motivée par des considérations politiques, car les deux hommes sont membres de l’Union patriotique de Cuba (UNPACU), une organisation de la société civile qui milite pour que les libertés civiles soient mieux respectées sur l’île. Alexeis Vargas Martín et ses frères, Diango et Vianco Vargas Martín, jumeaux âgés de 17 ans, tous membres de l'UNPACU, ont été accusés par la police d’avoir recouru à la violence et à des manœuvres d’intimidation contre un représentant de l’État. Ils n’ont pas été inculpés et leur avocat n'a pas été autorisé à consulter leurs dossiers. Ils sont détenus dans différentes prisons de la province de Santiago de Cuba.

«La répression visant les journalistes indépendants, les dirigeants de l'opposition et les défenseurs des droits humains s’est intensifiée au cours de l’année écoulée, et rien n’indique que la situation va s’améliorer», a ajouté Javier Zúñiga. «Ces derniers mois, nous avons reçu de nombreuses informations selon lesquelles des personnes ont été arrêtées de manière arbitraire, voire emprisonnées, sur la base d’accusations ridicules bafouant les normes internationales.» À la fin juin 2013, 2 143 personnes se trouvaient semble-t-il en détention pour de courtes durées à Cuba.