Le 21 décembre 2016, des membres de la police nationale équatorienne ont investi les bureaux de la Fédération Interprovinciale des Indigènes Shuar et Achuar (FICDH) et ont arrêté son président, Agustin Wachapá. Cette arrestation constitue à ce jour le point culminant de toute une série d’actions violentes, de chicaneries et de tentatives de pression contre les indigènes de la communauté Shuar, qui s’est opposée à un projet d’ouverture d’une mine de cuivre dans la région de Morona Santiago.
Plainte contre une association écologiste
Le Ministère de l’Intérieur a simultanément déposé une plainte contre l’organisation écologiste Corporación Acción Ecológica (CAE), qu’elle accuse de diverses actions violentes. La CAE avait précédemment publié sur les réseaux sociaux des rapports relatifs aux retombées possibles sur l’environnement, des projets de mines dans la région. Elle avait également attiré l’attention sur de possibles violations des droits humains. Du fait de cette plainte, l’organisation est aujourd’hui menacée de fermeture.
«Le gouvernement équatorien, au lieu de proclamer l’État d’urgence et d’arrêter le leader du mouvement autochtone, ferait mieux de protéger la minorité Shuar des attaques dont elle est victime. Ces mesures d’intimidation ne peuvent que faire monter encore la tension et mettre en danger des vies humaines» a déclaré María José Veramendi, chercheuse pour l’Amérique latine chez Amnesty International.
Mettre fin aux mesures d'intimidations contre les autochtones
Amnesty International appelle les autorités équatoriennes à garantir à Agustin Wachapá une procédure respectueuse de l’État de droit. Elle leur demande également de mettre fin à l’État d’urgence et aux mesures d’intimidation vis-à-vis des autochtones. Enfin, la demande de fermeture de la Corporación Acción Ecológica doit être retirée et les recommandations du Conseil des droits de l’homme des Nations unies relatives à la protection des défenseurs des droits humains et des organisations correspondantes doivent être mises en œuvre.