Le juge fédéral Ricardo Urbina, de la cour du district de Columbia à Washington, a ordonné que les 17 détenus ouïghours soient transférés devant sa cour le 10 octobre à 10h00. Ces derniers seraient alors relâchés avec l'aide de membres de la communauté locale ouïghoure, des groupes religieux et des agences d'aide aux réfugiés ayant proposé leur soutien pour aider les détenus à se refaire leur vie hors de Guantánamo.
Le ministère de la Justice a décidé de faire appel en urgence contre cette décision et a rétorqué que «même si les Etats-Unis ne considéraient plus ces Ouïghours comme des combattants ennemis ... , le gouvernement estimait qu'il n'était pas approprié d'avoir ces étrangers ... sur le territoire des Etats-Unis».
Vendus aux américains
Ces hommes sont emprisonnés depuis près de sept ans à Guantánamo Bay. La plupart des 17 Ouïghours ont quitté la Chine en raison des persécutions politiques dont ils étaient victimes et se sont installés en Afghanistan, dans de petites communautés ouïghoures. Lorsque les forces américaines ont commencé à bombarder l’Afghanistan fin 2001, ils ont quitté l’Afghanistan pour le Pakistan, pays dans lequel ils ont été arrêtés et remis aux troupes américaines en échange d’une somme d’environ 7000 dollars américains.
Libérables mais toujours prisonniers
Les détenus ouïghours de Guantánamo savaient déjà que leur libération était prévue par les autorités américaines. Ces dernières avaient finalement reconnu qu'ils n'étaient pas des «combattants ennemis» (dix d'entre eux en 2003 déjà!). Pourtant c'est sous ce prétexte qu'elles avaient détenu ces prisonniers pendant des années.
Cinq Ouïghours ont été accueillis par l'Albanie en 2006 mais les 17 autres attendent toujours de pouvoir rejoindre un pays tiers sûr. Le gouvernement américain refuse jusqu'à présent de les libérer sur le territoire des Etats-Unis et continue de les détenir à Guantánamo en attendant de trouver d'autres pays qui pourraient les accueillir.
Persécutés en Chine
En cas de renvoi dans leur pays d'origine, la Chine, ils risquent la persécution et l'emprisonnement. Des représentants chinois ayant participé aux interrogatoires des Ouïghours de Guantánamo ont très clairement déclaré que, en cas de retour en Chine, ils seraient exposés à de longues peines de prison et pourraient même être condamnés à mort.