Londres, le 10 janvier 2008. Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis © AI
Londres, le 10 janvier 2008. Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis © AI

Guantánamo: six ans déjà

Une pétition au Congrès américain signée par plus de 1200 parlementaires du monde entier (dont cent de Suisse) et des manifestations publiques de Londres à Manille, en passant par Bahreïn et Washington: c’est la façon choisie par Amnesty International pour commémorer demain le sixième anniversaire des premiers transferts de détenus à Guantánamo.

En Suisse, dix personnalités américaines du monde académique et des finances résidant dans notre pays lancent un appel à leurs compatriotes pour qu’ils fassent pression sur le gouvernement en faveur de la fermeture de Guantánamo.

«Ce camp est devenu le symbole du mépris des droits humains et de l’Etat de droit», déclare Daniel Bolomey, Secrétaire général de la Section suisse d’Amnesty International. A l’occasion du sixième anniversaire de ce tristement célèbre camp, la Section suisse d’Amnesty International lance avec dix citoyens et citoyennes étasuniens un appel à la communauté américaine vivant en Suisse, pour qu’elle exige du gouvernement et du Congrès américain la fermeture du camp de Guantánamo et la fin des détentions illégales. L’appel demande aux Etats-Unis de revenir au respect de l’Etat de droit dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme». Cet appel et la liste des dix signataires peuvent être consultés sur www.amnesty.ch/en.

Daniel Bolomey se réjouit que dans le cadre de la campagne électorale aux Etats-Unis, «tous les candidats démocrates ont annoncé qu’ils fermeraient Guantánamo en cas de victoire.» Et la plupart des candidats républicains ont reconnu que certaines des méthodes d’interrogatoire utilisées à Guantánamo ne sont rien d’autre que de la torture. «Les promesses faites dans le cadre de la campagne électorale doivent être suivies d’actes concrets.»

Amnesty International rappelle que Guantánamo ne représente que la pointe visible de l’iceberg et que les Etats-Unis ont mis en place un réseau mondial de détentions contraires au droit international. Le gouvernement de George W. Bush a recouru dans sa «guerre contre le terrorisme» à un système de «disparitions» dans des prisons secrètes, à des détentions prolongées sans inculpation et à des «restitutions» extraordinaires de personnes soupçonnées de terrorisme vers des Etats où elles risquent la torture. «Guantánamo est l’illustration d’un courant de pensée dangereux», dénonce Daniel Bolomey. «Les Etats-Unis et d’autres Etats vident les droits humains de leur substance en prétendant vouloir assurer davantage de sécurité.»

Communiqué de presse publié le 10 janvier 2008, Londres / Lausanne.
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