Ce n’est pas en remettant au goût du jour les commissions militaires pour juger les détenus de Guantánamo que le président Barack Obama «redorera le blason de la justice», a affirmé Amnesty International ce vendredi 15 mai 2009.
«Il est impossible de rénover un système qui est, par nature, inéquitable, a indiqué Rob Freer, chercheur sur les États-Unis à Amnesty International. Les États-Unis disposent d’un système civil de justice pénale qui fonctionne et permet de prendre en charge des procès complexes. C’est ce système auquel le gouvernement américain se doit de faire appel pour engager d’éventuelles poursuites contre des détenus de Guantánamo.»
«Les commissions militaires ont été conçues et mises sur pied dans le cadre d'un régime de détention illégal, afin de faciliter les condamnations tout en limitant le contrôle judiciaire des actions de l’exécutif s’agissant du traitement réservé aux détenus, a poursuivi Rob Freer.»
«Aucun ajustement des règles qui l’encadrent ne saurait remédier aux carences de ce système discrédité. Il convient de tirer un trait sur ces commissions.»
Amnesty International engage le nouveau gouvernement des États-Unis à abandonner les commissions militaires, à renoncer à toutes les poursuites intentées au titre de la Loi relative aux commissions militaires (contre laquelle avait voté Barack Obama, alors sénateur) et à transférer immédiatement sur le continent américain tout détenu de Guantánamo susceptible d’être inculpé.
Ces prisonniers doivent comparaître devant une instance judiciaire civile et être inculpés dans les meilleurs délais d’infractions précises prévues par le droit fédéral applicable.
États-Unis Revirement du président Barack Obama
18 mai 2009
Après avoir suspendu les tribunaux militaires d’exception il y a quelques mois, le président américain a décidé de les rétablir. Ces tribunaux ont été crées par George Bush en pleine «guerre contre le terrorisme» pour juger notamment les détenus de Guantánamo. Le président Barack Obama n'hésitait pourtant pas à les qualifier d'«immense échec» avant son investiture.