Eric Holder a annoncé jeudi 30 juin qu’il ouvrait une information judiciaire sur la mort de deux détenus aux mains de la CIA, mais qu’il clôturait les enquêtes concernant le traitement de toutes les autres affaires depuis 2001.
«La clôture de ces dossiers est une véritable parodie de justice. Les dizaines d’affaires closes en comportent certaines soulevant des allégations graves et crédibles de torture, a indiqué Michael Bochenek, directeur du programme Droit et politique d’Amnesty International.
«Nous saluons la décision d’ouvrir une information judiciaire sur ces deux décès, mais les enquêtes ne doivent pas s’arrêter là. Le ministre de la Justice doit immédiatement réexaminer ces affaires et faire le nécessaire pour que les États-Unis se conforment au droit international.»
Parmi les affaires closes, Amnesty International sait qu’au moins trois concernent des actes de torture. Khalid Sheikh Mohammed, Abd al Rahim al Nashiri et Abu Zubaydah ont tous été soumis à la technique du waterboarding (simulacre de noyade) pendant leur détention à Guantánamo – un fait confirmé par les autorités américaines.
En plus de cette torture, un interrogateur américain a utilisé une perceuse électrique pour intimider Abd al Rahim al Nashiri, selon un rapport de la CIA.
«Les États-Unis affirment être engagés en faveur des droits humains, mais en ne faisant pas en sorte que les personnes ayant commis des violations de ces droits soient amenées à rendre des comptes, ils remettent directement en cause cet engagement, a souligné Michael Bochenek.
«Dès le début, l’examen des détentions de la CIA ordonné par le ministre Holder en août 2009 était bien trop limité. Cette dernière annonce est un nouveau coup porté à la justice.»
La torture est un crime de droit international pour lequel les États-Unis sont tenus d’enquêter et d’engager des poursuites.